Ford bondit après l’annonce de tarifs de 25 % sur les camions importés. Analyse technique et perspectives pour l’action en Bourse.
Les actions de Ford Motor Co. ont connu une forte hausse vendredi, atteignant leur plus haut niveau depuis juillet 2024. Cette progression spectaculaire a été déclenchée par l’annonce du président Donald Trump concernant l’imposition d’un tarif de 25 % sur les camions lourds produits hors des États-Unis, une mesure qui prendra effet le 1er octobre.
Ce regain d’intérêt pour l’action Ford a permis au titre de dépasser un seuil majeur à 12 $, signe d’un possible retournement de tendance. Cette nouvelle pourrait marquer un moment charnière pour le constructeur américain, même si les analystes restent prudents sur la portée réelle de cet impact sur les finances de l’entreprise.
Une forte réaction des marchés et des options
L’annonce du tarif a déclenché une activité inhabituelle sur le marché des options. Selon Dave Mazza, directeur général de Roundhill Investments, le volume des options d’achat sur Ford a dépassé 303 000 contrats vendredi, contre une moyenne quotidienne de 37 000 sur 20 jours.
Ce type de mouvement pousse souvent les teneurs de marché à se couvrir en achetant des actions, ce qui renforce encore la dynamique haussière. « Avec Ford qui s’approche d’un niveau de rupture technique clé, la dynamique pourrait facilement se poursuivre si les acheteurs restent engagés », explique Mazza.
Un impact limité sur les résultats financiers de Ford
Malgré cette hausse de l’action, les analystes tempèrent l’enthousiasme. Steve Man, analyste chez Bloomberg Intelligence, souligne que Ford ne produit qu’un petit volume de camions de classe 7, des véhicules pesant entre 26 001 et 33 000 livres. Ainsi, les nouvelles taxes ne devraient pas avoir d’effet significatif sur le bénéfice net du groupe.
Cela signifie que l’élan boursier est davantage lié à l’anticipation des investisseurs qu’à un réel changement dans les fondamentaux financiers de l’entreprise.
Un contexte automobile en pleine mutation
Cette flambée intervient dans un environnement automobile américain en pleine turbulence. Les droits de douane sur les importations perturbent le marché depuis plusieurs mois, forçant Ford et General Motors à s’adapter rapidement.
Parallèlement, Ford continue d’investir massivement dans les véhicules électriques (VE). Cependant, les résultats restent contrastés et l’entreprise doit encore convaincre les investisseurs que sa stratégie EV portera ses fruits. Les ventes stables et une demande croissante pour les VE seront essentielles pour soutenir un rallye durable, avertit Mazza.
Perspectives techniques : un retournement à confirmer
D’un point de vue technique, John Kolovos, stratège en chef chez Macro Risk Advisors, observe que Ford semble amorcer une inversion de sa tendance baissière pluriannuelle, tentant de retrouver les sommets atteints en 2023 et 2024.
Cependant, Kolovos reste prudent et prévient que le mouvement actuel pourrait ne pas suffire à enclencher un rallye prolongé : « Nous n’avons tout simplement pas assez d’informations pour prendre une décision à long terme. »
Un signal positif, mais à surveiller
L’annonce de tarifs sur les camions a servi de catalyseur pour l’action Ford, offrant un élan bienvenu à l’entreprise. Toutefois, pour confirmer cette reprise et maintenir la dynamique, le constructeur devra démontrer des fondamentaux solides, en particulier sur ses ventes de véhicules électriques et la stabilisation de sa demande globale.
Les investisseurs attendront les prochains résultats trimestriels et les indications sur la stratégie future pour confirmer si ce rebond marque un véritable tournant ou s’il s’agit simplement d’un sursaut technique.
Crédit illustration : Ford.

très impressionnant ces droits de douane. On saura dans quelques années si ça fonctionne, le temps que le marché se stabilise, que les usines soient construites. Si ça fonctionne je verrais bien l’europe le faire. On le fait pour les bagnoles chinoises ou l’agroalimentaire, ça ne choque personne
Il faudrait le faire pour chaque pays car tant que nos autos sont produites en Espagne ou en Roumanie … cela creuse le déficit de la France.
Donald Trump n’impose pas un « tarif de 25% » mais un droit de douane (taxe à l’importation) de 25 %.