BYD relance son offensive en Inde alors que les relations sino-indiennes se réchauffent

BYD prépare une expansion stratégique en Inde avec le lancement de l’Atto 2, profitant du rapprochement diplomatique entre Modi et Xi.

Un contexte diplomatique favorable pour BYD

Le constructeur chinois BYD Co., leader mondial des véhicules électriques, prépare un retour offensif sur le marché indien. Après cinq années de gestion à distance en raison des tensions diplomatiques et des restrictions de voyage, la direction de BYD s’apprête à reprendre pied sur le terrain. L’assouplissement des relations entre l’Inde et la Chine, marqué par la rencontre entre Xi Jinping et Narendra Modi, a relancé les espoirs de coopération économique.

Le directeur général de BYD en Inde, Ketsu Zhang, devrait se rendre dans le pays dans les prochains mois. Cette visite marque une étape clé, car elle permettra d’évaluer l’état des installations de l’entreprise et de relancer des programmes de formation pour les équipes locales.

Objectif : renforcer la présence locale et préparer le lancement de l’Atto 2

L’une des priorités de BYD est le lancement de son SUV électrique compact, l’Atto 2, prévu dès le début de l’année prochaine. Ce modèle, positionné comme le plus abordable de la gamme BYD en Inde, vise à concurrencer directement les géants locaux comme Tata Motors et Mahindra & Mahindra.

Malgré une taxe locale de 70 % sur les voitures importées, BYD prévoit de fixer un prix inférieur à 2 millions de roupies (environ 22 690 dollars), une stratégie agressive qui accentuera la compétition sur le segment des véhicules électriques abordables.

Des démarches administratives et industrielles en cours

BYD a commencé à obtenir des visas pour ses cadres et ingénieurs afin de reprendre la maintenance des machines et de relancer les activités dans son usine située dans le sud de l’Inde. Des démarches sont également en cours pour obtenir les autorisations réglementaires nécessaires afin d’augmenter le quota d’importation de véhicules au-delà de la limite actuelle de 2 500 unités par an.

Zhang prévoit de rencontrer des responsables du gouvernement fédéral à New Delhi, un signe fort de l’engagement de BYD à s’intégrer davantage au marché indien.

Vers des partenariats stratégiques locaux

BYD explore aussi la possibilité de collaborations locales pour renforcer sa chaîne d’approvisionnement. Des discussions avec le groupe Adani sur la production de batteries lithium-ion sont en cours, ce qui pourrait permettre de réduire les coûts et d’augmenter la compétitivité de ses véhicules sur le marché indien.

À plus long terme, l’entreprise étudie la possibilité d’assembler des blocs de batteries sur place. Aucune annonce d’investissement majeure n’est prévue lors de cette première série de visites, l’objectif étant avant tout d’évaluer le marché et de définir une stratégie d’expansion.

Une opportunité pour l’Inde et pour BYD

Cette offensive intervient alors que l’Inde cherche à devenir un hub mondial pour la fabrication de véhicules électriques. Le retour de BYD pourrait donc s’aligner sur les ambitions de New Delhi en matière de mobilité propre et de réduction des émissions.

En combinant son savoir-faire technologique et les incitations gouvernementales indiennes, BYD a l’occasion de consolider sa place sur un marché en pleine croissance et de s’imposer face à la concurrence locale et internationale.

Crédit illustration : leblogauto.

Un commentaire

  1. Dans un pays aussi difficile que l’Inde c’est un vrai challenge.
    Le rapprochement diplomatique en l’Inde et la Chine sera aussi éphémère que celui de la Chine et de la Russie : la géopolitique a ses règles et ce sont des règles qui ne changent pas aussi facilement.

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