étape 4 : dans les pas de James Bond
Nous repartons du “campadi Trun” de bonne heure, car une sacrée journée nous attend ! L’objectif ? Allez au Piz Gloria, le fameux restaurant panoramique perché à plus de 3000 mètres, où fut tourné une partie du James Bond “Au service secret de sa majesté”, avec George Lazenby. Un Bond méconnu, coincé entre deux épisodes de Sean Connery.
Notre route promet l’ascension de nombreux cols, histoire de solliciter notre petite 205. Nous commençons par le Oberalpass, puis nous passons par Andermatt. C’est dans la ligne droite succédant à cette ville que se déroule la scène de Goldfinger où l’Aston Martin DB5 fait crever la Ford Mustang qui la pourchassait dans le Furka Pass. Justement, nous arrivons sur ce col mythique, emprunté dans “Goldfinger”. Le trafic augmente, et l’on croise pas mal de jolies montures : Alpine, Ferrari, Porsche, Aston Martin… En regardant de nouveau l’extrait du film, finalement peu de choses ont changé, à l’exception de la route qui est désormais entièrement goudronnée. Mais on retrouve les mêmes plots de ciment sur certains virages vertigineux. Evidemment, une petite halte s’impose devant l’hôtel désaffecté que l’on voit dans le film, qui borde un lacet du col en descendant de l’autre côté.
Sitôt le Furka Pass réalisé, nous enchaînons avec le Grimselpass. Nous croisons un convoi de vieux tracteurs tirant des caravanes, et qui font un sacré road trip aussi ! La descente du Grimselpass est spectaculaire, puisque nous passons successivement devant deux lacs de retenue et deux barrages sur deux niveaux : les prodiges des infrastructures suisses !






Une ascension vers les sommets !
Nous roulons ensuite vers Interlaken, où le trafic évidemment s’intensifie, pour bifurquer vers Wengen, la célèbre station de ski (étape majeure de la coupe du monde de descente) et monter vers Lauterbrunnen. Nous passons non loin de Grindelwald qui, petite anecdote simracing, était le nom du circuit alpin dans le premier Gran Turismo !
Lauterbrunnen est célèbre pour la spectaculaire cascade de Staubbach, 297 mètres de hauteur, qui tombe depuis la falaise surplombant le village. Ce sont les seules chutes d’eau glaciaires des Alpes accessibles de si près. Mais le clou du spectacle, c’est le méga-téléphérique qui mène jusqu’au Schilthorn, avec deux stations étapes. Le premier tronçon est très abrupt, le téléphérique montant à flanc de roche. Au sommet de ce parcours vertigineux, le Piz Gloria. Dans “Au service secret de sa majesté” tourné en 1969, il fait office de refuge au méchant incarné par Telly Savalas. C’est en réalité un restaurant, qui a la particularité de tourner à 360° pour admirer les monts Eiger ou la Jungfrau. L’hommage à James Bond est partout, sur des pancartes, sur des banderoles, dans le merchandising et même dans les toilettes où l’on entend les voix de George Lazenby et Diana Rigg.





étape 5 : en plein dans le Gruyère
Nous redescendons pour repartir en direction de Fribourg, où nous retrouvons une connaissance, Laurent Missbauer, journaliste pour Sport Auto en Suisse. Il a fallu passer les embouteillages de Spiez puis rouler vers Charmay, via le Jaunpass. Notre hôte nous fait découvrir, à l’issue d’une petite route sinueuse, un bel endroit connu des locaux uniquement, une ferme d’altitude qui fait aussi office de restaurant, avec une vue imprenable sur les Alpages du parc du Gruyère. Et oui, nous sommes au cœur de la fameuse région fromagère !
Après une petite visite rapide de Bulle (où fut inventée le papier…Ok, je sors), un ravitaillement s’impose. Depuis le plein précédent (la jauge ne s’était pas allumée), fait lors de l’étape 1, nous avons parcouru 500 kilomètres pour une moyenne de 6,34L/100. Surprise, la station propose du Sans Plomb 100 (le SP95 italien n’a pas plu à Junior): voilà de quoi la booster pour demain ! Après un petit tour dans la cité, un dodo bien mérité après tant de cols et d’ascensions ! C’était la plus grosse journée du roadtrip.

étape 6 : retour en France, direction Ambert
Au départ de Bulle, nous devons longer le lac Léman par le Nord, puis quitter l’autoroute avant Genève pour prendre des petites routes de campagne, qui seront plus fraîches. Oui, nous allons être confrontés de nouveau à la canicule. Mais d’abord, nous faisons un petit détour par Montreux, histoire d’aller saluer la statue de Freddie Mercury, chanteur préféré de votre serviteur. Le leader de Queen a passé en effet les derniers mois de sa vie ici, alors qu’il était rongé par le Sida. Voilà, demi-tour, autoroute sur les hauteurs du lac Léman, puis nous rentrons en France par le col de la Givrine.





Par la suite, nous enchaînerons par des petites routes et des petits cols ombragés bien agréables et roulants, où la 205 fait parler ses qualités dynamiques. Elle profite aussi du SP 100 pris en Suisse pour donner tout ce qu’elle a et carburer au mieux ! Nous passons à proximité d’Oyonnax, de Bourg-en-Bresse, et faisons attention à contourner l’agglomération lyonnaise, ce qui n’est pas toujours évident. Nous traversons une ribambelle de petits patelins (et des lignes droites à faire pâlir les Hunaudières) qui nous font entrer dans les “montagnes” du Forez. Deux petits cols nous font parvenir à Ambert, célèbre pour sa “Fourme”, le fromage local. La localité est d’ailleurs jumelée avec Gorgonzola.
Nous pénétrons dans « l’Alfistan »
Nous sommes accueillis par Sébastien et sa douce. Seb, alfiste invétéré, nous présente son projet en cours de réalisation, une restauration de 155 V6 qui va être transformée en “GTAm”. Elle aura à terme une déco proche des 155 DTM et s’inspire de la 155 GTA Stradale qui est restée à l’état de prototype. Petit détail qui fait la différence, Sébastien, informaticien de son état, a programmé un affichage digital entièrement personnalisé pour cette 155, qui reprend en partie l’instrumentation de type Ferrari. Une voiture qu’il faudra présenter sous toutes les coutures quand elle sera finie ! Un vrai passionné qui a imaginé, drapeau à l’appui, un paradis de liberté pour les fans du Biscione : l’Alfistan ! A quand un passeport ?

étape 7 : en route vers la chaleur
Départ à la fraîche, pour maximiser le roulage par un temps supportable (oui, on n’a pas la clim !). Nous passons par l’Ardèche puis les Cévennes. Nous continuons de passer par dessus de nombreux cours d’eau : depuis le retour en France, nous avons vu l’Ain, la Saône, le Rhône, l’Allier, le Tarn et j’en passe ! Il faut prendre soin d’éviter les bouchons sur la Nationale, vers Mende, en prenant des petites routes annexes. C’est l’occasion de faire des découvertes surprenantes, comme au niveau de Labajols où l’on tombe, au beau milieu du petit hameau, sur un Mausolée gallo-romain en excellent état.
Encore quelques cols, dont celui des Pradeaux, et quelques belles vallées, en longeant le Tarn, avant la descente sur Poulx, près de Uzès, où nous sommes reçus par des amis, Frédérique et Bernard, membres du club Museo Vivo Provence ainsi que du Club Alfa Romeo Côte d’Azur (ils possèdent trois merveilles : Giulia bertone 2000, Giulia Spider et Giulia Sprint de 1963 ). Le lendemain matin, petite balade à Uzès, pour voir notamment le captage des eaux de l’Eure, qui a permis aux Romains d’alimenter Nîmes en eau, avec comme chef d’œuvre le Pont du Gard.






étape 8 : retour à la case départ en nocturne
Un dernier plein reste à faire, après 810 kilomètres accomplis depuis Bulle pour une moyenne de 5,47 litres ! Et la jauge ne s’est pas encore allumée ! Le retour fera 340 kilomètres environ pour relier Uzès à Nice. Nous ne prenons l’autoroute que pour les 80 derniers kilomètres, afin d’éviter de nuit la route de Draguignan puis de Grasse qui sont un peu compliquées…et puis il faut se reposer enfin ! La relative fraîcheur et la raréfaction du trafic nous permettent de réaliser une dernière étape à bonne allure, 85 de moyenne environ, sur la très roulante Nationale 7. Pas mal non ?
Bilan : la 205, toujours un sacré numéro !
Ce road trip restera dans nos mémoires, d’autant que la météo a été idyllique. Tant de paysages merveilleux ont été traversés ! Mention spéciale à la qualité des routes suisses, quel que soit le col ! La 205 Junior s’est révélée, malgré ses 34 ans, vaillante, fiable et confortable. Et encore, les pneus avant ont un certain âge et devront être bientôt remplacés. On ne ressent pas de fatigue même après de longues distances. Son petit moteur évidemment limitait les performances dans les grosses montées, mais les rapports courts compensaient et permettaient de bonnes reprises sur pente moyenne et sur les routes “normales”. Avec le super 100 pris en Suisse, nous avons pu constater immédiatement le regain de forme du TU !
Malgré toutes ces sollicitations, elle s’est montrée plutôt frugale, alors que nous n’avons pas été des veaux ! Avec un réservoir de 50 litres, cela donne une autonomie exceptionnelle pour une si petite voiture. Nous avons aussi repris goût à une certaine simplicité et à une conduite pure, sans la profusion d’aides, de gadgets et d’alarmes qui ont envahi nos habitacles, pour notre bien évidemment, mais au point parfois de trop parasiter et dénaturer la conduite. C’était aussi agréable de manier une carte routière, plutôt que de se fier à un GPS qui évidemment ne calcule pas forcément selon nos attentes.

Eh bien bon retour, pour info l’essence indice d’octane 100 se trouvait sur tous les aérodromes croisés (100LL)… certes pas aussi aisément accessible qu’un 24/24 de station, obligeant à demander gentiment à qqun de présent! On a oublié avec depuis les injections électroniques modernes l’impact de la qualité du carburant sur la conduite, tout juste note t’on une consommation qui monte.
On évitait même les additifs peut-être nécessaires à une voiture de cet âge qui n’aurait pas eu des sièges de soupape renforcés.
Vous mériteriez bien un tee-shirt :o)
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Respect les mecs !!!
Alors, c’est compliqué une BVM ?
😉
Hâte de voir un VE faire la même chose à 34 ans……
🤣
Il me semble que » la jamais contente » de Camille Jénatzy fonctionne toujours. Elle a plus de 34 ans
La Jamais Contente a 127 ans 😉 mais l’originale qui est au musée de Compiègne ne bouge plus.
Celle qui est aux Arts et Métiers oui. Mais c’est une réplique de 1993 « seulement ».
Par contre, il y a des Bugatti Type 56 (1930/1931 qui roulent encore. C’est un « canapé » (phaeton) électrique voulu par Ettore pour se déplacer à l’usine.
Je me souviens de divers reportage sur la remise en route de matériel électrique comme les métros du type Sprague-Thomson pour des films… à part les joint hyrolique pour la fermeture des portes …. Tout ce qui est électrique est indestructible.
Je me souviens aussi de la mise en route au Canada d’anciennes motoneige électrique stockées pendant des années dans le froid… et repartir comme en 14 dès que l’on charge les batteries.
Maintenant, depuis 20 ans environ avec les interfaces informatiques, on a tendance à faire du fragile et du irréparable… Alors qu’à la base, les GMP sont naturellement ultra fiables.
Super sympa ces 3 épisodes, merci !