Stellantis au secours de CLN : un soutien vital pour sauver un fournisseur clé

Stellantis accepte de payer plus cher CLN pour éviter la faillite de ce fournisseur stratégique d’acier et de composants automobiles.

Stellantis ajuste ses contrats pour sauver CLN, un fournisseur stratégique

Face à la fragilité croissante de l’un de ses partenaires industriels clés, Stellantis NV a décidé d’intervenir pour soutenir CLN-Coils Lamiere Nastri SpA, un fabricant de composants métalliques essentiel pour sa chaîne d’approvisionnement. Le géant automobile va payer près de 3 % de plus que les tarifs prévus dans les contrats actuels pour certains composants livrés en Italie. Cette démarche s’inscrit dans un plan plus large de soutien destiné à stabiliser la situation financière de CLN et à préserver la continuité de la production.

CLN, un fournisseur en crise dans un secteur automobile sous tension

Basée à proximité de Turin, CLN produit des roues, tôles métalliques et composants en acier pour l’industrie automobile. L’entreprise, historiquement liée à Fiat — désormais marque de Stellantis —, souffre depuis plusieurs années du ralentissement général de l’industrie automobile. La crise structurelle du secteur, exacerbée par la montée des coûts et la transition vers les véhicules électriques, a fortement impacté les marges et la stabilité des fournisseurs comme CLN.

Une stratégie industrielle italienne défendue par John Elkann

Le président de Stellantis, John Elkann, a récemment réaffirmé sa volonté de renforcer la base industrielle italienne du groupe. En mars dernier, lors d’une audition au Parlement italien, il a promis 6 milliards d’euros de commandes aux fournisseurs locaux pour relancer la production et sécuriser l’écosystème automobile national. L’aide à CLN est un signal fort envoyé aux sous-traitants italiens sur la volonté du groupe de maintenir des relations solides à long terme.

Négociations en cours pour une prise de participation industrielle

Au-delà du soutien financier ponctuel, Stellantis est également en discussion pour acquérir certaines usines de CLN, notamment en Pologne et au Brésil. Cela permettrait non seulement de soulager CLN de certains actifs, mais aussi d’intégrer davantage verticalement la production de composants stratégiques, en renforçant le contrôle de Stellantis sur sa chaîne logistique internationale.

Restructuration financière en parallèle pour alléger la dette

CLN mène en parallèle des discussions avec ses créanciers pour tenter de restructurer sa dette. Le projet initial prévoyait une réduction de 90 % de la dette non garantie, mais celui-ci a été rejeté par les banques. Les négociations se poursuivent pour trouver un compromis avant la fin de la procédure de protection judiciaire, attendue pour octobre 2025. Cette restructuration est indispensable pour assurer la survie de l’entreprise.

Un acteur historique de la métallurgie automobile

Fondée après la Seconde Guerre mondiale par Mario Magnetto, CLN reste contrôlée à 75 % par la famille Magnetto, tandis que ArcelorMittal détient les 25 % restants. Le groupe possède un réseau industriel mondial avec des sites en Europe, Amérique latine, Afrique du Sud et Turquie. Son implantation stratégique fait de CLN un acteur majeur dans la fabrication de pièces métalliques automobiles.

Une opération stratégique pour l’avenir de l’automobile européenne

L’initiative de Stellantis ne se limite pas à un simple sauvetage : elle s’inscrit dans une logique industrielle à long terme, visant à sécuriser les chaînes d’approvisionnement, protéger les compétences locales et maintenir la compétitivité européenne face à une concurrence internationale accrue. Ce soutien à CLN pourrait également servir de modèle pour d’autres partenariats industriels dans le secteur automobile en transition.

Crédit illustration : Stellantis.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *