Nissan se réorganise en profondeur et prévoit de fermer sept usines dans le monde pour réduire ses coûts face à la chute des ventes et ses pertes record. De premières rumeurs émergent sur les sites concernés. En complément, rappelons les détails officiels du plan de restructuration annoncés par le constructeur japonais.
Une restructuration mondiale en réponse à une crise profonde
Nissan, l’un des piliers de l’industrie automobile japonaise, traverse une période de turbulences majeures. Dans le cadre d’une vaste stratégie de restructuration et de réduction des coûts, le constructeur envisagerait de fermer jusqu’à six ou sept usines à travers le monde, selon des informations relayées par le journal japonais Yomiuri Shimbun.
Ces mesures radicales incluraient la fermeture de deux usines au Japon, ainsi que des sites de production situés au Mexique, en Inde, en Argentine et en Afrique du Sud. Ce plan s’inscrit dans un effort global de Nissan pour réduire ses capacités de production et se redresser après une série de résultats financiers décevants.
Deux usines historiques menacées au Japon
D’après les sources du Yomiuri, les usines d’Oppama et de Hiratsuka, exploitées par Nissan Shatai, une filiale du groupe, seraient sur la sellette. Toutes deux sont situées dans la préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, une région qui abrite également le siège mondial de Nissan.
- L’usine d’Oppama, connue pour produire les modèles électriques emblématiques de la marque tels que la Nissan Leaf et la Nissan Note, affiche une capacité annuelle de 240 000 véhicules.
- L’usine de Hiratsuka, quant à elle, est spécialisée dans la fabrication de véhicules utilitaires avec une capacité de production de 150 000 unités par an.
Si la fermeture de ces sites se confirme, ce serait la première fermeture majeure d’usines nationales au Japon par Nissan depuis 2001.
Des ventes en chute libre sur les marchés clés
La situation critique de Nissan trouve sa source dans une forte détérioration de ses performances commerciales, notamment sur ses marchés stratégiques que sont les États-Unis et la Chine. Le constructeur peine à rivaliser face à une concurrence de plus en plus agressive, avec une gamme de produits jugée vieillissante et peu attractive. Pour compenser, Nissan se doit de multiplier les incitations commerciales, ce qui a lourdement pesé sur sa rentabilité.
Une dette élevée et un impératif de réduction de coûts
La conjoncture défavorable a laissé Nissan avec une dette importante et un réseau de production surdimensionné. En réaction, la direction a annoncé récemment vouloir réduire le nombre de ses installations de production de 17 à 10 dans les années à venir. Cette restructuration s’accompagnera de la suppression de 20 000 emplois dans le monde et d’une réduction de coûts ciblée de 500 milliards de yens, soit environ 3,4 milliards de dollars.
Ces annonces interviennent dans la foulée de l’une des plus grandes pertes annuelles enregistrées par Nissan, un signal fort de la nécessité pour le constructeur de redéfinir sa stratégie industrielle et commerciale.
Une communication officielle prudente
Malgré la précision du rapport du Yomiuri, Nissan a publié un communiqué dans lequel il qualifie ces informations de « spéculatives ». Le constructeur affirme qu’aucune décision officielle n’a été annoncée à ce stade. Cette déclaration prudente ne suffit cependant pas à éteindre les spéculations. Et ce, d’autant plus que des fuites similaires ont souvent précédé les restructurations passées.
Notre avis par leblogauto.com
Si les fermetures évoquées se concrétisent, cela marquera un véritable tournant pour Nissan, tant sur le plan industriel que symbolique. Mettre fin à la production dans des sites historiques comme Oppama, berceau de la Leaf, représenterait un signal fort de rupture avec le passé. Confrontée à des défis technologiques, économiques et géopolitiques, Nissan n’a aujourd’hui d’autre choix que de se réinventer pour survivre.
Le plan officiel de restructuration
Nissan lance Re:Nissan, un plan de relance visant 500 milliards de yens d’économies, 20 000 suppressions de postes et 7 plateformes d’ici 2035.
Nissan dévoile son plan Re:Nissan pour un redressement ambitieux
Face à des résultats alarmants pour l’exercice 2024 et une pression accrue sur ses coûts, Nissan a présenté son plan de relance baptisé Re:Nissan. L’objectif est clair : rétablir la rentabilité d’ici 2026, grâce à des mesures de réduction des coûts, de restructuration industrielle et de recentrage stratégique.
Objectif : 500 milliards de yens d’économies
Le cœur du plan repose sur une réduction des coûts totale de 500 milliards de yens par rapport à 2024. Cette somme se divise équitablement entre 250 milliards de yens de coûts variables (grâce à des actions sur les achats, la R&D et l’ingénierie) et 250 milliards de coûts fixes, en partie via la restructuration des sites et la baisse des effectifs.
Réduction des effectifs et des sites de production
Nissan prévoit la suppression de 20 000 postes à l’échelle mondiale d’ici 2027, incluant les 9 000 déjà annoncés. Cela concerne aussi bien les fonctions de production que l’administratif et la R&D. En parallèle, le groupe réduira son nombre d’usines de véhicules de 17 à 10. Le projet d’usine de batteries LFP à Kyushu est annulé.
Accélération du développement et baisse de la complexité
Le constructeur vise à réduire les délais de développement des véhicules à 37 mois, puis à 30 mois pour les modèles dérivés. La complexité des pièces sera réduite de 70 %, et le nombre de plateformes passera de 13 à 7 d’ici 2035, renforçant la standardisation et l’agilité industrielle.
Stratégie marché-produits repensée
Re:Nissan recentre également la stratégie commerciale sur les marchés clés : États-Unis, Japon, Chine, Europe, Moyen-Orient et Mexique. Le constructeur prévoit des modèles adaptés localement, avec un accent fort sur les SUV et véhicules hybrides dans les segments à forte croissance. Infiniti va se voir revitalisée avec des synergies internes, tandis que la Chine jouera un rôle clé dans les exportations mondiales. Moins d’ambition dans les VE ?
Partenariats stratégiques renforcés
Nissan compte renforcer ses alliances, en particulier avec Renault et Mitsubishi. Un nouveau véhicule électrique Mitsubishi basé sur la prochaine Leaf est déjà prévu pour l’Amérique du Nord. La coopération avec Honda se poursuivra dans les domaines de l’électrification et de l’intelligence embarquée.
Une feuille de route claire malgré un contexte difficile
Avec Re:Nissan, la marque japonaise trace une feuille de route ambitieuse pour sortir de la crise. Malgré l’ampleur des défis, Nissan entend restaurer sa compétitivité en s’appuyant sur l’innovation, la rigueur financière et une offre plus ciblée.
Sources : Bloomberg et Nissan.
Crédit illustration : Nissan.

Ben Nissan au Japon … ils ne vendent plus rien. Vous vous souvenez quand Carlos a mis le siège social d’Infiniti à Honk Kong et la centrale d’achat du groupe dans la même ville? Donc oui Chine où BYD et Geely dominent et USA/Europe où Kia et Hyundai laminent les produits Nissan.