FCA : sous-valorisation de Renault structurelle non conjoncturelle
par Elisabeth Studer

FCA : sous-valorisation de Renault structurelle non conjoncturelle

FCA voudrait-il faire jouer la concurrence entre constructeurs, se montrant on ne peut plus ferme autour des conditions concernant son éventuelle fusion avec la marque au losange ? A moins qu'il n'ait tout simplement pas les moyens financiers d'agir autrement. Le constructeur transalpin laisse ainsi entendre que le montant de l'offre qu'il a faite auprès de Renault, ne peut être sujet à discussions. C'est à prendre ou à laisser.

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FCA voudrait-il faire jouer la concurrence entre constructeurs, se montrant on ne peut plus ferme autour des conditions concernant son éventuelle fusion avec la marque au losange ? A moins qu'il n'ait tout simplement pas les moyens financiers d'agir autrement. Le constructeur transalpin laisse ainsi entendre que le montant de l'offre qu'il a faite auprès de Renault, ne peut être sujet à discussions. C'est à prendre ou à laisser.

Une prise de position de FCA qui intervient alors que certains analystes considèrent que la proposition de fusion entre les deux groupes automobiles ne valorise pas Renault à sa juste valeur, estimant au contraire que l'offre minimise le poids financier du groupe.

Renault s'estime insuffisamment valorisé

Le projet de noces entre Renault et FCA commence mal …. il s'agit d'entrée d'une histoire de gros sous. Ce qui est certes loin d'être étonnant.

Plusieurs administrateurs de Renault jugent en effet nécessaire de revoir les conditions financières proposées par la famille Agnelli. Envisageant notamment l'octroi d'une prime.

FCA ferme la porte à toute discussion financière

Mais côté italien, l'heure n'est absolument pas à la discussion, bien au contraire.

« L'offre de FCA n'est pas négociable »,  aurait ainsi laissé entendre l'entourage du constructeur transalpin selon les Echos. Arguments avancés : la « proposition semble équitable, elle a été approuvée par le conseil d'administration. » Si l'on en croit le journal, les proches du dossier auraient même clairement indiqués que l'offre était « à prendre ou à laisser, et rapidement ! »

Histoire de faire monter la pression sur Renault face à une éventuelle concurrence de PSA ? Voire d'un autre constructeur ?

Le cours de Renault malmené par l'affaire Ghosn ?

FCA semblerait ainsi profiter des conséquences financières de l'affaire Ghosn pour tenter d'acquérir le gâteau à moindres frais.

Selon de nombreux analystes, la répartition 50/50 envisagée à l'heure par FCA dans le cadre de sa proposition de fusion, désavantage nettement  Renault.

Le point de discorde : la valorisation boursière du constructeur français fortement malmenée depuis l'arrestation du dirigeant. Le titre Renault a ainsi perdu 24% depuis sa mise en détention, chutant de près de la moitié de sa avaleur par rapport à son plus haut 2018.

Quelques heures avant la proposition en mariage de FCA, le titre Renault était même tombé à un plus bas depuis octobre 2014.

Certains experts laissent ainsi entendre que si FCA avait été tenté de soumettre sa proposition de mariage au début du mois de novembre 2018, quelques jours avant le placement en détention de Carlos Ghosn, la valorisation de Renault aurait été nettement plus importante …. rendant une répartition 50/50 des parts entre les deux partenaires potentiels totalement irréaliste.

FCA estime au contraire sa propre valorisation insuffisante

Les deux parties semblent être loin de pouvoir s'accorder sur ce point … puisque les actionnaires de FCA jugent au contraire que le constructeur italien n'est pas assez valorisé.

Reste qu'en valeur glissante annuelle, le titre Fiat Chrysler a reculé de 35% … une dégringolade certes inférieure à celle de  l'action Renault.

FCA défend son mode de calcul

Comme on pouvait s'y attendre, FCA défend pour sa part son mode de calcul. Estimant même au passage faire une fleur aux actionnaires de Renault …

Au cours du 24 mai – date de l'annonce - FCA était valorisé 18 milliards d'euros tandis la valorisation de Renault s'élevait quant à elle à 14,7 milliards. En tenant compte de ce rapport de force financier, les actionnaires de FCA devraient donc se voir attribuer  55 % du nouvel ensemble qui serait constitué, ceux de Renault obtenant quant à eux 45 % de la nouvelle entité.

Or, rappelle FCA, pour rééquilibrer le partage, il propose de distribuer à ses actionnaires un dividende exceptionnel de 2,5 milliards, ce qui ferait ainsi chuter sa valeur.  Les parités relatives seraient ainsi ramenées à 51,3 % pour FCA et 48,7 % pour Renault.

De ce fait, parler d'une répartition 50/50 entre Renault et FCA équivaudrait selon des sources proches de FCA à offrir une prime aux actionnaires de Renault.

Autre « faveur » qu'accorderait FCA à sa promise : les synergies générées par le deal , estimées par le constructeur à 20 milliards d'euros sur plusieurs années devraient être partagées à hauteur de 50/50 entre les deux partenaires, alors que – précise FCA - ses actionnaires auraient pu appuyer pour en obtenir 55 %.

Une proposition très favorable à FCA selon Patrick Pelata

Pour Patrick Pélata ancien directeur général de Renault, le projet proposé constitue "assurément un très bon deal... pour Fiat Chrysler".

Il considère par ailleurs que la valorisation proposée par FCA est en soi "déjà un problème ». Problème qui devrait selon lui rapidement devenir sujet de discussion pour les actionnaires de Renault, dont l'Etat.

Il estime ainsi que le cours actuel de Renault  attribue au final une valorisation négative au coeur de métier du constructeur automobile, déduction faite de la valeur des participations de Renault dans Nissan et Daimler et celle de sa filiale de crédit.

« Entamer une transaction sur ces bases ne serait pas raisonnable", juge enfin Patrick Pelata.

Sous-valorisation structurelle ou conjoncturelle  ?

FCA conteste profiter d'une situation conjoncturelle – l'affaire Ghosn – pour trouver les moyens – financiers – de s'associer avec Renault.

De sources proches du dossier, on laisse ainsi entendre que la sous-valorisation du titre Renault en bourse est lié aux dysfonctionnements observées au sein de l'Alliance Renault-Nissan … et non pas au départ du dirigeant.

Une situation et des tensions qui ne devraient pas aller en s'améliorant alors que Nissan est pour l'instant contre tout projet de fusion.

L'avis de Leblogauto.com

La bataille des chiffres est lancée … avec au cœur du débat : les causes réelles de la faible valorisation actuelle du groupe Renault. L'affaire Ghosn serait-elle l'arbre qui cache la forêt des problèmes structuraux du constructeur et de l'Alliance Renault-Nissan, lesquels seraient au final les principaux facteurs conduisant à la faiblesse actuelle du titre Renault  ?

Sources : Les Echos, BFM Bourse, Tradingsat

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Pour résumer

FCA voudrait-il faire jouer la concurrence entre constructeurs, se montrant on ne peut plus ferme autour des conditions concernant son éventuelle fusion avec la marque au losange ? A moins qu'il n'ait tout simplement pas les moyens financiers d'agir autrement. Le constructeur transalpin laisse ainsi entendre que le montant de l'offre qu'il a faite auprès de Renault, ne peut être sujet à discussions. C'est à prendre ou à laisser.

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