Personnalité : Tarquini le superbe*
par Nicolas Anderbegani

Personnalité : Tarquini le superbe*

*Petit clin d’œil historique à Tarquin le superbe, dernier roi de Rome avant l’avènement de la République.

Zapping Le Blogauto Essai de la Cupra Born en Laponie

A sa façon, Gabriele Tarquini marque l’histoire du sport automobile. Déjà en 2009, lors de son titre mondial WTCC, il avait battu le record du plus vieux champion du monde automobile qui était alors détenu par Fangio. Ce week-end, l’italien natif des Abruzzes a repoussé la limite en la fixant à 56 ans et enrichit encore une carrière hors du commun. Il n’est pas courant d’avoir remporté des titres majeurs de sport automobile sur 4 décennies différentes…

Débuts fracassants

Gabriele se fait remarquer en 1984, en réalisant un incroyable grand-chelem :

il remporte le titre d’Italie, d’Europe et du monde de karting, tant et si bien que dès 1985, après quelques apparitions en F3, il déboule directement en F3000. Une ascension peut-être trop rapide car il ne réalise aucun résultat significatif durant les trois saisons qu’il dispute dans l’antichambre de la F1. Mais à l’époque, on trouve pléthore d’équipes italiennes et de volants en F1, sans compter sur l’abondance de sponsors transalpins généreux. Ainsi, Tarquini débute dans la catégorie reine en 1987 avec Osella.

Forçat du fond de grille en F1

Tarquini fait partie d’une génération de pilotes italiens plutôt douée – à l’instar de ses compatriotes Modena, Caffi, Morbidelli, Larini, etc- mais qui n’aura jamais une vraie chance de percer en F1 avec un bon volant. Tarquini va enchaîner les saisons dans des structures aux moyens faméliques, mais il réussit pourtant à réaliser quelques exploits. Il qualifie à plusieurs reprises la pauvre Coloni en 1988. En 1989, il remplace le malheureux Philippe Streiff – grièvement blessé et devenu paraplégique après son crash à Jacarepagua – au sein de la petite écurie varoise AGS et réussit l’exploit de décrocher la 6e place au Mexique.

Il hisse l'AGS à la 5e place du GP de Monaco avant d'être trahi par la mécanique. Mexico sera l’unique point de Tarquini en F1, qui se démène encore en 1990 et 1991 avec AGS pour se sortir des ingrates préqualifications.

Il obtient un volant chez Fondmetal en 1992, mais la fiabilité douteuse de la monoplace condamne l’Italien à une saison très frustrante. Fin 92, Tarquini tourne le dos à la F1. On le reverra faire une pige en 1995 avec Tyrrell.

Reconversion réussie

Comme beaucoup de ses compatriotes, Tarquini se relance par le supertourisme, discipline où il s’était déjà engagé parallèlement à la F1 avec BMW. En 1993, il passe chez Alfa Romeo avec la nouvelle 155 (une Lancia Delta Intégrale recarrossée), d’abord dans le championnat italien où il finit 5e, puis dans le très relevé BTCC en 1994.

Cette année-là, Tarquini écrase tout sur son passage avec 8 victoires en 17 courses, grâce à une 155 très évoluée sur le plan aérodynamique qui surclasse – avec un parfum de polémique – la concurrence. La saison 1995, avec une concurrence revancharde et une 155 privée de ses astuces, est beaucoup moins réussie. En 1996, Tarquini rejoint l’armada Alfa Romeo dans le championnat ITC avec la monstrueuse 155 V6 Ti, mais, en dépit d’une victoire, il est éclipsé par ses équipiers Larini et Nannini. On retiendra surtout son énorme cabriole sur le circuit de Diepholz.

Pilote multi-marques

En 1997, Tarquini passe chez Honda et devient un vrai globe-trotter du supertourisme, participant aux championnats belge, italien, britannique ou allemand avec de nombreux accessits. En 2000, un championnat d’Europe – qui sera la base du futur WTCC – est créé. Avec le team JAS qui prépare des Honda Accord, Gabriele termine 3e du championnat 2001. En 2002, il repasse chez Alfa qui dispose de la redoutable 156. En 2003, il décroche le titre européen avec 6 victoires, battant d’un seul point Jorg Müller (Tarquini s’est souvent battu avec des Müller…)

3e en 2004, il n’est que 7e du championnat du monde inaugural de 2005.

Nouveau changement majeur en 2006, Tarquini rejoint Seat et fait équipe avec un certain…Yvan Müller. 2e du championnat du monde 2008 derrière l’Alsacien, il prend sa revanche en 2009, en devançant son rival français de 4 points. Tarquini n’est pas un dominateur qui accumule les victoires mais il joue toujours placé, abandonne peu et se montre très régulier. En 2010, Muller prend sa revanche et Tarquini termine encore vice-champion.

En 2013, Tarquini retrouve Honda et termine vice-champion derrière…Yvan Müller. Honda subit la loi de Chevrolet mais Gabriele est toujours là pour arracher quelques victoires. Après une saison chez Lada en 2016, où il offre deux victoires à la firme russe, Tarquini a peu couru en 2017, effectuant quelques piges dans les nouveaux championnats au format TCR.

Recruté par Hyundai pour étrenner la i30 N, il s’impose donc magistralement en 2018 avec 5 victoires, battant de 3 points son vieux rival Yvan Müller. Les deux sont décidément inséparables.

Tarquini a  remporté 4 titres de tourisme avec 3 constructeurs différents. Il a participé à plus de 600 courses de tourisme et remporté 75 victoires. Et ce n’est peut-être pas fini…

images : flickr, touringcartimes, page facebook de Gabriele Tarquini

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