40 ans déjà : bon anniversaire à la Citroën SM
par Pierre-Laurent Ribault

40 ans déjà : bon anniversaire à la Citroën SM

Citroën a commencé les festivités des 40 ans de la SM dès Rétromobile, mais c'est en fait au salon de Genève 1970 qu'est apparue la voiture. C'est donc maintenant qu'il est temps de souhaiter bon anniversaire à cette automobile unique qui représenta un sommet de l'approche industrielle à la française des trente glorieuses : innovatrice, élégante et ignorant superbement, mais fatalement, les basses considérations pragmatiques. Filons la métaphore footballistique : le match fut perdu mais quel beau jeu, un commentaire qui colle d'ailleurs parfaitement au sport français de l'époque.

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Citroën a commencé les festivités des 40 ans de la SM dès Rétromobile, mais c'est en fait au salon de Genève 1970 qu'est apparue la voiture. C'est donc maintenant qu'il est temps de souhaiter bon anniversaire à cette automobile unique qui représenta un sommet de l'approche industrielle à la française des trente glorieuses : innovatrice, élégante et ignorant superbement, mais fatalement, les basses considérations pragmatiques. Filons la métaphore footballistique : le match fut perdu mais quel beau jeu, un commentaire qui colle d'ailleurs parfaitement au sport français de l'époque.

A la fin des années 60, Citroën veut marier sa plateforme traction avant et sa fameuse suspension hydropneumatique avec une motorisation huppée qui a toujours manqué à la DS pour réaliser une GT de prestige, le joyau traditionnel d'un constructeur accompli. De l'autre côté des Alpes Maserati est à la peine. Citroën prend le contrôle de l'italien et tient là son moteur au sang bleu : le sorcier Giulio Alfieri conçoit, sur la base d'un V8, un V6 2,7l à 90 degrés de 170 chevaux qui recevra en 1973 une injection électronique puis verra sa cylindrée augmenter à 3 litres pour 180 chevaux. Ce moteur sera partagé avec la Maserati Merak puis plus tard avec la Ligier JS2. Pour la petite histoire, la Merak recevra également dans le paquet cadeau la planche de bord Citroën, y compris le caractéristique volant monobranche... Le V6 modénais permettra de donner à la SM des performances de premier plan puisque qu'avec son fluide profil signé Robert Opron la GT française atteindra sans forcer les 220 km/h.

Traction avant, suspension hydropneumatique, V6 italien, une combinaison trop simple pour le constructeur confiant dans sa capacité technologique qui décida d'en rajouter une couche avec un nouveau système de direction assisté à rappel asservi nommé Diravi, un des premiers systèmes à assistance variable, et les fameux projecteurs orientables vus sur la DS. La presse automobile en fut éblouie et la SM fut nommée en 1971 voiture de l'année en Europe et remporta le titre de Car of the Year de Motor Trend en 1972.

Paradoxalement, si c'est flottant élégamment à haute vitesse sur un ruban de bitume qu'on imagine le mieux la SM, les principaux faits d'armes en compétition de la voiture furent dans des rallyes difficiles comme les affectionne Citroën : Maroc (victoire en 1971), Bandama, Côte d'Ivoire. Une façon pour le constructeur de promouvoir la solidité de ce concentré de technologie qui cependant traînera toujours une réputation de fiabilité douteuse. En réalité, comme vous le diront les amateurs de la voiture, ce n'est pas tant la fiabilité de la voiture qui est en cause qu'un besoin d'entretien à la hauteur de celui d'une GT de prestige, demandant attention régulière et haute compétence, en particulier pour le moteur qui exige le respect dû à son origine aristocratique transalpine sous peine de gros caprice.

Fait rare pour une voiture française, la SM jouira d'un succès d'estime aux Etats-Unis et on peut même l'apercevoir dans certaines productions hollywoodiennes de l'époque, quelque peu défigurée par la réglementation américaine interdisant les triples optiques sous glace. Ce sont donc de peu seyants doubles phares ronds qui accompagnèrent le V6 porté à 3 litres et une boîte automatique dans l'aventure d'outre Atlantique. Un nouveau changement de la réglementation US en 1974, qui exigeait dorénavant de gros pares-chocs, signa l'arrêt de l'importation de la voiture. Citroën, alors en pleine déconfiture, avait d'autres chats à fouetter que d'investir dans sa GT touchée durement par la crise pétrolière.

C'est Peugeot, nouveau propriétaire de la marque, qui siffla la fin de la récréation en 1975. Maserati fut reprise par Alessandro de Tomaso et la SM, aux ventes confidentielles depuis la fin 73 rejoignit le musée au bout de 12.920 exemplaires produits.

On ne peut évoquer la SM sans mentionner sa place particulière dans le parc automobile de la République. Malgré son âge, la très belle découvrable présidentielle réalisée par Henri Chapron (elle existe en deux exemplaires) a accueilli les plus grands dignitaires du globe et aucune production française depuis ne peut décemment rivaliser en prestige avec cette ultime expression du Char de l'Etat.

Bon anniversaire à la SM, donc, que nous fêtons avec cette série d'images extraites de la médiathèque du constructeur.

Source : Citroën

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Citroën a commencé les festivités des 40 ans de la SM dès Rétromobile, mais c'est en fait au salon de Genève 1970 qu'est apparue la voiture. C'est donc maintenant qu'il est temps de souhaiter bon anniversaire à cette automobile unique qui représenta un sommet de l'approche industrielle à la française des trente glorieuses : innovatrice, élégante et ignorant superbement, mais fatalement, les basses considérations pragmatiques. Filons la métaphore footballistique : le match fut perdu mais quel beau jeu, un commentaire qui colle d'ailleurs parfaitement au sport français de l'époque.

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