Carstory #16 – L’Opel Astra F ou la rupture dans la continuité

Opel Astra F
L'Opel Astra F a remplacé la Kadett E - (C) Wassily - CC BY-SA 3.0

Les années 90 ont marqué un premier tournant dans l’histoire de l’automobile. Alors que les préoccupations écologiques devenaient de plus en plus importantes, l’électronique s’est démocratisée et généralisée à l’ensemble des nouveaux modèles. En bref, le secteur automobile a fait son entrée dans l’ère moderne ! Opel a su parfaitement négocier ce virage, notamment lors du remplacement de sa Kadett par la nouvelle Opel Astra F !

Une nouvelle compacte en phase avec son époque

Les maquettes de l'Opel Astra
Les maquettes des Astra F Break, berline et GSI – (C) Opel

Bien ancrée dans les années 80, la 5ème génération de Kadett a rencontré un joli succès mais commençait à accuser le poids des années. Pour la génération « F », la marque au blitz avait la volonté de frapper les esprits. Pour ce faire, les Allemands allaient concevoir un modèle plus moderne, plus habitable et qui puisse être largement recyclé à l’issue de son cycle de vie ! Cette voiture devait par ailleurs être équipée d’un écran central diffusant les principales informations et d’un filtre à pollen. La sécurité routière était également une thématique en vogue en ce début des années 90. Opel en avait bien conscience et décida ainsi d’équiper son nouveau modèle de prétensionneurs de ceinture de sécurité à l’avant.

L’Opel Astra F prend le relais de la Kadett

La gamme Opel Astra F
Comme pour la Kadett, la gamme était assez complète – (C) Opel

Opel a finalement rendu sa copie en juillet 1991. L’examen a été réussi avec mention, la génération « F » marquant une rupture avec la « E ». Cela amena Opel à changer le nom de sa compacte ! La Kadett quitta ainsi la scène afin de laisser le champ libre à la nouvelle Astra.
Cette dernière se déclinait en 3 et 5 portes ainsi qu’en Break ! Côté équipement, il y en avait pour tous les goûts et toutes les bourses ! L’Astra était disponible en GL, puis en GLS et en CD pour les versions les plus huppées.

Côté motorisation, l’Astra débutait avec un 1389 cm3 de 60 ch dans sa version d’attaque et de 82 ch dans sa déclinaison « 1,4 Si ». La 1.6 Si profitait d’un 1598 cm3 offrant une puissance respectable de 100 ch. Un moteur Opel de 1699 cm3 qui n’offrait que 57 ch dans sa version atmosphérique débutait l’offre en diesel. Une version à turbo et intercooler se montrait plus vivace avec ses 82 ch. Ce moteur diesel de 1686 cm3provenait de la banque d’organes de General Motors et plus précisément de chez le Japonais Isuzu !

Une Astra GSI pour les amateurs de sportives

La GSI 16v était la plus puissante des Astra F – (C) Opel

L’Astra pouvait-elle faire oublier la Kadett sans remplacer sa version la plus turbulente ? La réponse était négative et Opel en avait bien conscience. Ainsi, une déclinaison « GSI » a rapidement fait son apparition. Disponible uniquement sur la 3 portes, cette griffe sportive, qui visait la Golf GTI, laissait le choix entre un moteur de 1998 cm3 à 8 ou 16 soupapes. La première déclinaison n’offrait « que »115ch tandis que la seconde disposait de 150 purs sangs qu’il fallait canaliser avec un antipatinage monté de série ! La présence de ce garde-fou, visant à favoriser la motricité, était une première à ce niveau de gamme.

Le plumage de ces versions sportives se rapportait au ramage. Et disons-le, il était assez typique des années 90 : à savoir kitch, voire un peu tuning ! En effet, les Astra GSI phase 1 recevaient d’office un kit carrosserie Irmscher avec une prise d’air sur le capot, un bouclier avant et arrière spécifique sans oublier les jantes en aluminium avec des roues de tailles plus généreuses. La calandre était également différente des versions « sages » de l’Astra.

4 portes et cabriolet : l’Opel Astra sur tous les fronts

Une version 4 portes était disponible pour les adeptes des berlines à coffre – (C) Opel

Au printemps 1992, ce fût au tour de la 4 portes d’entrer en scène. Cette berline à coffre reprenait les mêmes finitions et les mêmes motorisations que la version à hayon.

Un an plus tard, l’Astra F a reçu une nouvelle carrosserie permettant de rouler cheveux aux vents. Le principal attrait de ce cabriolet, que l’on devait au carrossier Bertone, était l’absence d’un arceau central. Sous le capot de cette Astra cabriolet, on retrouvait tous les moteurs à essence à l’exception de celui de la GSI 16v. Quant aux moteurs diesel, le cabriolet les a, fort heureusement, laissés à la disposition de l’Astravan qui avait débuté un an plus tôt. Cette carrosserie commerciale et tôlée se basait sur l’Astra Break mais avec seulement deux portes et le hayon ! En juin 1993, la petite GSI a troqué son 2,0 à 8 soupapes pour une version dotée d’un nouveau 1798cm3 multisoupapes de 125 ch.

L’Opel Astra Carbio a fait son arrivée en 1993 – (C) Opel

L’Astra s’offre un lifting pour rester dans le coup

L’Opel Astra F s’est offert un facelift assez léger en 1994 – (C) Opel

L’Opel Astra F s’est offert un léger lifting en juillet 1994, pour la sortie du modèle 1995. Les clignotants avant ont abandonné leur couleur orange pour devenir Crystal tandis que les feux arrière étaient désormais « fumés » sur l’ensemble de la gamme. Les rétroviseurs ont également adopté une forme plus fluide et les boucliers peints ont adopté la même teinte que la carrosserie. Du côté des équipements de sécurité, cette Astra restylée pouvait recevoir le double airbag. La gamme a également évolué, la finition GLS devenant « Tiffany ». En effet, la « grande » GSI et son 2.0 16v de 150ch étaient toujours de la partie mais elle a perdu son kit carrosserie Irmscher. Il en était de même pour la GSI de 125 ch qui a d’ailleurs quitté le catalogue en décembre 1994.

Du côté des diesel, l’anémique 1.7 diesel a cédé sa place à un 1699 cm3 doté d’un turbo basse pression. Ce bloc, d’origine Opel, nommé « Ecoturbo » n’offrait que 68 ch mais l’agrément de conduite a sensiblement progressé par rapport au vieux 1.7d. Ce diesel atmosphérique avait d’ailleurs vu sa puissance passer de 57 à 60 ch en septembre 1992.

Les dernières évolutions mécaniques de l’Opel Astra F

Cette Opel Astra F diesel a dépassé le million de kilomètres ! – (C) Opel

Pour le millésime 1996, l’Astra F a adopté des moteurs Ecotec à 16 soupapes ! Le plus petit moteur essence disponible était alors un 1388 cm3 de 90 ch suivi d’un 1598 cm3 de 100ch. Le lancement de ces nouvelles motorisations multisoupapes a permis de lancer une finition haut de gamme, nommée CDX. Cette Astra suréquipée (cuir, climatisation, etc…) recevait un 1998 cm3 à 16 soupapes qui offrait une puissance de 136 ch et un couple de 18,9 mkg à 4000 tr/min. A noter également que le cabriolet pouvait recevoir un 1799 cm3 à 16 soupapes de 115 ch. L’arrivée de ces nouvelles motorisations a aussi marqué la fin de la plus sportive des Astra F. La GSI de 150 ch a quitté la scène en toute discrétion mettant un point final à la saga GSI.

Au cours de l’année 1998, l’Astra F a transmis le témoin à sa remplaçante : l’Opel Astra G. Entre 1991 et 1998, Opel a écoulé son modèle phare à 4,13 millions d’exemplaires. Il s’agit tout simplement de l’Opel la plus vendue de l’histoire ! En renommant sa compacte, la marque au blitz avait pris un risque qui s’est finalement avéré payant !

Les petites histoires de la grande Histoire

Opel Astra F 1.6i GL de 1991, ici en version 3 portes – (C) Opel

Vous pensiez tout savoir sur l’Opel Astra ? Que nenni ! La première génération d’Opel Astra ne vous a pas encore livré tous ses petits secrets. Place donc aux petites histoires de la grande.

En baptisant sa nouvelle compacte Astra, Opel avait fait le choix de rompre avec une longue série de Kadett. Néanmoins, cette rupture s’est faite dans la continuité puisque la première Astra n’était pas la A mais la F. Rappelons qu’elle avait succédé à la Kadett E.

Astra n’était pas un nom nouveau pour tous les marchés. En effet, Vauxhall commercialisait la Kadett D et la Kadett E sous ce nom depuis 1980. En nommant, sa nouvelle compacte « Astra » Opel a donc fait le choix de s’aligner sur Vauxhall.

Si, dans nos contrées, le remplacement de la « F » s’est fait en 1998, sa production s’est poursuivie en Europe de l’Est jusqu’en 2002.
Comme la Kadett avant elle, l’Astra a été commercialisée sous plusieurs marques. Au Royaume Uni, c’est le logo de Vauxhall qui ornait sa calandre tandis que les Australiens pouvaient l’acquérir dans une concession Holden. Elle fut également commercialisée sous la marque Chevrolet dans certains marchés Sud-Américains comme le Brésil.

Plus sport que l’Opel Astra GSI : la TS200

Opel Kadett 200 TS
La Kadett 200TS c’est une Astra GSI avec un moteur de Calibra 2.0 Turbo – (C) Sherwin – CC BY-SA 4.0

Les Sud-Africains ont eu le privilège d’avoir une version 200TS. Cette super sportive s’équipait du 2.0 Turbo de 204ch de l’Opel Calibra ! Voilà qui devait être bien sportif ! Elle n’a malheureusement (?) pas posée ses roues sur le vieux continent…

S’ils avaient une 200TS, les Sud-Africains n’avaient en revanche pas d’Astra ! Elle y a été commercialisée sous l’appellation… Kadett…

Sur certains marchés, Opel a implanté le 2,0 16v de 150ch de la GSI, sous le capot de l’Astra… Break ! De même, Opel a également proposé une GSI avec le 2,0 136ch dans certains pays. La France n’a reçu aucune de ces deux versions.

Les Opel Astra F électriques

Comme beaucoup d’autres constructeurs étudiait la mobilité électrique. En 1991, Opel avait également réalisé une Impuls II basé sur l’Astra Break. Cette dernière utilisaient 32 batteries au plomb et embarquait deux moteurs asynchrones triphasés. Sa puissance était de 61 ch?

L’impuls II a donné naissance, en 1993, à l’Impuls III. Il s’agissait d’une série de 10 prototypes d’Astra Break électrique qui pouvaient rouler à 120 km/h. Elles offraient une autonomie de seulement 160 km. Cinq de ces prototypes avaient une puissance de 57ch avec des batteries sodium/chlorure. Les cinq autres modèles en offraient 61 et disposaient de batteries nickel/cadmium. Ces 10 prototypes ont été testés assez longuement sur l’île de Rügen.

(12 commentaires)

  1. Elle ne ressemblait à rien, un design tout rond tout mou, avec un nom d’une banalité affligeante. En face, VW venait de sortir la Golf MK3 avec sa version VR6 et ses premiers TDI qui poussaient comme des fusées.
    Sans compter que ce sont les années noires d’Opel en ce qui concerne la fiabilité.
    Opel ne vendait plus qu’avec des ristournes à 2 chiffres, comme Fiat d’ailleurs.
    Franchement enlevez le badge, vous serez incapable de dire le modèle et la marque.

    1. En son temps, elle n’était pas mauvaise.
      Peugeot avait encore sa 309, Renault. sa remarquable R19, VW sa Golf III.
      Une bonne moyenne.
      Les présentations des GSI étaient devenues trop sobres… Limite fadasse.

  2. qu’est ce que c’était moche !
    je ne savais pas qu’ils avaient conçu une version électrique, techniquement le moteur triphasé c’était beaucoup mieux que les citronopipo équipées d’un moteur à courant continu (conso plus élevée, pièces d’usure). Par contre la batterie au plomb, c’était déjà en retard alors que les peugeot citroen avaient une batterie correcte (rappelons que beaucoup d’entre elles roulent toujours). Avec un minimum d’efforts les constructeurs européens auraient pu faire vraiment mieux. Comme l’a dit Carlos Ghosn, les choix techniques dans l’électriques des constructeurs européens sont faits par des mauvais. C’est un des seuls des dinausaurus constructorus qui y a vraiment cru (avant son départ)

        1. De mémoire, le design de la S était une étude pour Mazda.
          … Généralement un style très apprécié mondialement
          Moi, je trouve les dernières Zoe très actuelles esthétiquement … Mais oui, ce sont les goûts, effectivement !

  3. Un moteur fou pour sa catégorie à l’époque le 2.0 16V de la GSI avec malheureusement un chassis pas à la hauteur, j’avais immaginé en monter un dans une 205, malheureusement je n’avais pas trouvé d’Astra donneuse à ce moment là et la Peugeot a reçue une mécanique de BX GTI avec toute l’hydraulique (c’était sympa aussi). Un chassis français et ce moteur ça aurait été top je pense.

    1. Il me semble le magazine Echappement ou AUTOhebdo avait imaginé la Compacte idéale imaginaire avec la base de la 306 et un GMP GSI d’Opel à l’époque !?

      1. Dans Option Auto, la compacte sportive idéale avait un châssis de ZX et un moteur 2.0 16v de Ford Escort, ils hésitaient entre Ciford et Fotroën pour le nom.

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