Rétro F1 – 40 ans déjà : A Brands Hatch 1985, le jour de gloire d’Alain Prost est arrivé

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Il l’avait envisagé en 1982, mais la fiabilité du turbo en avait décidé autrement. Il l’avait frôlé en 1983, mais la Brabham de Piquet et son carburant “magique” l’en avaient empêché. En 1984, après un duel de grande classe contre son équipier Niki Lauda, il l’avait manqué de seulement un demi-point, un record qui ne sera jamais battu.

En 1985, Niki Lauda n’est plus le coéquipier aussi coriace que l’année précédente. Alain Prost a beaucoup appris à ses côtés, dans la mise au point comme dans la gestion de course. Ainsi, le “Professeur” prend sa pleine dimension, bien servi par une excellente McLaren MP4/2B encore plus affutée et un V6 TAG Porsche Turbo puissant, sobre et fiable. 

La surprise Alboreto

La partie n’en fut pas facile pour autant. S’il s’est imposé en ouverture de la saison au Brésil et à Monaco, Prost a dû composer avec un rival de taille, l’italien Michele Alboreto sur Ferrari, qui s’impose au Canada et en Allemagne, tout en obtenant de nombreux podiums réguliers. De son côté, le français a abandonné à Détroit sur panne de freins et il s’est sorti sous le déluge d’Estoril, le jour où Ayrton Senna signait sa première victoire mémorable. Ainsi, après le 10e grand prix de la saison en Autriche, les deux adversaires sont à égalité de points au championnat !

KO en Italie, couronnement royal en Angleterre

Le tournant décisif du championnat survient à Monza. Sur les terres de Ferrari, devant un public qui lui a souvent été hostile, Alain Prost frappe un grand coup. Profitant de la casse moteur du leader Rosberg, qu’il a laissé attaquer, le pilote McLaren s’impose tandis que Michele Alboreto abandonne sur une casse de son moteur. Le coup est rude pour Ferrari, qui avait apporté de nombreuses améliorations en Italie. Celles-ci n’ont pas fonctionné et le moral d’Alboreto est dans les chaussettes : il n’y croit plus.

La délivrance survient le 6 octobre 1985, à Brands Hatch. Nigel Mansell s’impose pour la première fois, sur sa surpuissante Williams-Honda. Alain n’est même pas sur le podium, terminant 4e, mais cela suffit mathématiquement, à deux courses de la fin de la saison, pour le sacrer champion du monde.

La France rejoint la cour des grands

12 ans jour pour jour après la mort tragique de François Cevert à Watkins Glen, qui avait plongé la France dans le désarroi face à la perte de son probable premier champion du monde, Alain Prost comblait enfin l’attente des supporters ! Pour lui aussi, c’était enfin le soulagement, après plusieurs titres manqués d’un rien. La qualité clinique du travail de McLaren, l’homogénéité du moteur TAG et le talent d’Alain Prost, mêlant l’intelligence à la technique, ont fait la différence.

Pour la France, ce fut aussi une juste récompense des efforts etes investissements menés depuis des décénnies par les constructeurs et les marques tricolores pour promouvoir le sport automobile. Certes, Alain Prost était champion au volant d’une machine anglo-japonaise, mais il portait fièrement les couleurs. Il conjurait le sort qui avait vu Jean-Pierre Wimille, François Cevert et Didier Pironi fauchés si près du Graal.

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