La FIA et Pirelli ont tranché : suite à la dégradation anormale constatée hier, les instances exigent pas plus de 18 tours par train de pneus (pourtant ils en ont fait 19 en sprint) et donc trois arrêts minimum imposés ! autant dire que la stratégie s'en est ressentie et que ça va jaser sur Pirelli, qui n’est pas pour la première fois sous le feu des critiques (on en reparle dans un autre article).

La course a été marquée par de très fortes chaleurs, un air irrespirable et, le tout combiné au rythme très soutenu induit par la stratégie à 3 arrêts, plusieurs pilotes ont vomi ou ont frôlé l'évanouissement à Lusail ! Logan Sargeant a même abandonné pendant le grand prix, à bout de forces.

Hamilton fait un strike !

Dès le départ, on a eu droit à un psychodrame chez Mercedes. Hamilton, en tendres, s’élançait bien et prenait l’extérieur à grande vitesse, mais il refermait trop et percutait au niveau de son train arrière la monoplace de son équipier Georges Russell, pris en sandwich entre Hamilton et Verstappen. Roue arrachée, Hamilton abandonnait sur le champ suite à une erreur manifeste de sa part, tandis que Russell, voiture endommagée, devait repasser par les stands. Russell était fou de rage, on sent que la tension monte entre les deux, surtout que Hamilton se montre plus agressif en piste.

Max Verstappen a solidement mené cette course de bout en bout et a remporté son 14e succès de la saison avec le meilleur tour. 4e grand chelem, 10e hat trick et 49e victoire, la marque de Prost (51) se rapproche. La concurrence se rapproche. Derrière, c’est un nouveau hold-up pour Piastri et Norris qui terminent aux 2e et 3e places. L’australien n’est qu’à 5 secondes de Verstappen et a talonné le néerlandais en début de course. Il fait aussi sensation en prenant petit à petit la mesure de Lando Norris, qui s’est montré très frustré quand l’équipe a figé les positions en fin de course. Norris doit sans doute mal digérer la victoire de Piastri hier, certes en sprint, mais tout de même.

Plus loin, à plus de 30 secondes, George Russell est 4e devant Charles Leclerc qui a fait une course en solitaire pour la 5e place. Le monégasque avait misé sur un train softs neufs mais la stratégie imposée par la FIA a remis tout cela en cause, car il n’avait plus de mediums neufs, or cette gomme a été la plus efficace ici. Solitaire à proprement parlé, puisque son équipier Carlos Sainz n’a même pas pris l départ, suite à une fuite d’essence détectée avant la course sur sa SF-23 et qui ne pouvait être réparée à temps.

Fernando Alonso termine 6e mais il peut se mordre les doigts car au tour 33 il a fait un passage hors-piste qui lui a coûté beaucoup de temps, sans compter un retour en piste très limite sous le nez de Leclerc.

Esteban Ocon est 7e et se rattrape après le crash en sprint. Belle course d’attaque et beaux dépassements. Il devance Valtteri Bottas, une belle performance pour Alfa Romeo dont les améliorations fonctionnent enfin. Sergio Perez est 9e après être parti des stands et avoir subi deux pénalités pour limites de piste, se faisant même prendre un tour par Verstappen. Le mexicain est totalement détruit en cette seconde moitié de saison. Zhou complète le top 10, profitant de pénalités de 5 secondes infligées à Stroll et Pierre Gasly pour limites de piste. Le français s’est bien battu mais manque de réussite et n’est pas épargné par les pénalités (3 !!!) Celles-ci sont tout de même parfois discutables, quand il s‘agit de batailles à couteaux tirés où parfois l’adversaire ne laisse pas beaucoup de place…

Championnats : belles batailles en perspective loin derrière Red Bull

Au championnat, Verstappen, avec 433 points, aura bientôt quasiment le double de son second Perez (225) ! Cela ressemble aux saisons 2001 et 2002 de Schumacher. Mais derrière, la bataille va être chaude ! Hamilton peut se mordre les doigts car il avait un bon coup à jouer pour se rapprocher de Perez. Il reste bloqué à 194 points, devant Alonso à 183. Derrière aussi, ça se resserre avec le regain de forme de McLaren.  Sainz (153), Leclerc (145), Norris (136), Russell (132) pourraient se battre pour la 4e place du championnat.

Du côté des constructeurs, loin derrière Red Bull (658 pts), Mercedes creuse son écart sur Ferrari après plusieurs courses réussies de la Scuderia (326 contre 298). Un peu plus loin, Aston Martin (230) voit McLaren fondre dans ses rétros (219).