[VIDEO] Essai DS N°8 de 350 ch : Une sacrée voyageuse !

La nouvelle DS N°8 en images exclusives leblogauto.com
La nouvelle DS N°8 en images exclusives leblogauto.com

Voici l’auto qui dresse le troisième acte de DS. La Numéro 8 lance une nouvelle ère électrifiée pour la marque premium française. Berline haute, 100% électrique, la DS N°8 inaugure aussi donc cette nouvelle appellation, inspirée d’un grand nom du parfum français. Revue de détails sur les routes du Jura, entre la France et la Suisse.

Mi-berline mi-SUV pour une auto inclassable !

DS et les designs forts, c’est une histoire qui dure. Souvenez-vous notamment des toutes premières DS4 et DS5, ou encore de l’abondance de chromes d’une DS 7 première phase. En 2025, on le chasse, ce chrome. Et on a le souhait de gagner en aérodynamisme. Pour le nouveau porte-drapeau électrique de la gamme, bienvenue à la « berline haute » DS N°8 !

En restant sur le design, on peut dire qu’il tend bien à se simplifier chez DS. Aussi, la face avant est moins « complexe » qu’auparavant. On retrouve malgré tout une grande calandre conquérante, qui adopte ici des éléments lumineux, comme cela devient en vogue. Le logo DS de nuit, ainsi que deux larges éléments rectangulaires -discrets de jour- l’encadrant. Une marque concurrente nous annonçait il y a quelques temps que les calandres lumineuses pouvaient remplacer en partie le chrome… c’est tout à fait plausible ici ! On note sinon de fines optiques avec une -trop- discrète signature lumineuse, qui se voient compléter par les éléments lumineux verticaux, dans la mouvance des produits DS depuis toujours. Notons aussi le capot biton, dont le procédé est une fierté de la marque premium… Il doit évoquer la DS originelle de 1955, qui est nouvellement évoquée au sein du marketing DS !

DS voit la N°8 comme le futur des SUVs Coupé.

C’est le profil qui distingue le plus la DS N°8. Silhouette de berline haute avec toit très fuyant à l’arrière, cela ne ressemble pas à beaucoup d’autres ! On note des angles très saillants à l’avant et à l’arrière annonçant de vrais bénéfices aérodynamiques. De quoi permettre plus d’autonomie. Dans le détail : ces « Lightblade » avant et arrière permettraient un gain de 15 km sur autoroute. Au rayon efficience, on note aussi des volets d’air pilotés dans la calandre qui permettent un gain de 22 km sur voie rapide, le becquet du hayon 15 km supplémentaires, Le soubassement entièrement caréné, lui, offrirait un gain de 18 km autoroute. Ces points-clé permetteraient alors un gain total de 75 km autoroute, pour un Cx de 0,24 et un SCx de 0,63 dm3.

Les parties haute et basse en biton participent à l’allègement du volume de cette récente et imposante plateforme SLTA-Medium. L’arrière montre aussi des optiques « historiques DS » avec un motif supérieur en écailles, et une imposante partie verticale qui rejoint le bouclier. On déplore malgré tout que DS se soit mis au diapason des inscriptions de marques en toutes lettres sur le hayon, tout comme le nom du modèle. Sur cette teinte « Crystal Pearl » bien connue chez DS depuis quelques années, c’en est particulièrement illisible. La face arrière en perd sérieusement en personnalité !

Globalement, l’auto a une silhouette inédite. Il faut tout de même avouer que les belles jantes 21 » de notre déclinaison 350 ch et l’offre biton intégrale, comprenant le capot, permettent d’alléger un peu le volume assez conséquent de l’auto. La carrosserie anguleuse également. L’auto a tout de même une certaine présence stylistique, et de la personnalité.

Un intérieur très spécial pour la DS N°8

Nous avons eu de la chance. Si la nouvelle DS N°8 devient le nouveau porte-drapeau des marques européennes de Stellantis, nous avons eu droit au nec plus ultra de sa propre gamme ! Bienvenue à bord de la N°8 « Collection Jules Verne », c’est son nom. Pour la première année de la N°8 et de l’imminente N°4 , l’écrivain d’aventures remplace donc Antoine de Saint-Exupéry dans l’inconscient un rien chauvin et pompeux de DS.

La collection Jules Verne : le nec plus ultra de la N°8.

Et « le meilleur est à l’intérieur ». C’est ici que cette nouvelle livrée s’illustre vraiment (l’extérieur n’a qu’un logo spécifique sur le capot avant). Les contreportes garnies d’Alcantara accueillent alors des motifs spécifiques « Terre / Lune » découpés au laser, quand les imposants panneaux d’aluminium sont ici stylisés façon « marbré ». Cela constituait alors une vraie surprise pour votre serviteur. En effet, les images presse de la finition Jules Verne étaient fort pauvres.


Dans la réalité, l’ensemble est alors véritablement exclusif et ajoute une dose « rétro/aéronautique » à cet intérieur typé cocon et sinon assez épuré. Le volant avec des étonnantes branches en X interroge au départ, comme l’autre effet scintillant du graphisme de console centrale … On est peut-être dans le trop ici ! Cette partie montre d’ailleurs une finition bien plus basique, tout comme les boutons trop simplistes, notamment des modes de conduite, ne sonnant pas haut de gamme à l’utilisation. Dommage. On évoquait la température extérieure lors des essais, mais nous confirmons bien que le toit panoramique, si agréable pour baigner l’habitacle de lumière, ne faisait en effet pas grimper le mercure au sein de l’habitacle, même sans vélum occultant ni « Solarbay », comme chez Renault !

Une ambiance unique, de jour comme de nuit.

Notons que l’éclairage d’ambiance est soigneusement intégré aux panneaux en alu et dévoile une ambiance vraiment haut de gamme et distinctive de nuit. Voilà définitivement un intérieur de caractère, premium et français !

Cette bonne impression à l’avant est hélas moins présente à l’arrière. Certes, l’espace aux jambes et garde au toit sont bien suffisants, l’assise est inclinée à 30°, mais l’assise de la banquette semble bien trop courte pour un confort optimal, et apparemment adapté au segment visé. Une carence du même genre qu’une certaine Mercedes-Benz EQS, que beaucoup trouvaient très loin des capacités d’accueil de son homologue thermique Classe S. Fermez les yeux et vous ne verrez peut-être pas de grande différence d’assise avec une Peugeot 308. Dommage.

Le coffre en revanche est très profond, et montre un beau volume de 620 L ! Pas de frunk à l’avant en revanche.

Une DS N°8 étonnamment dynamique

Au départ de Genève, nous n’aurons pas eu le loisir d’essayer l’inédit chauffage de nuque intégré aux sièges si agréables et joliment dessinés. Les températures étaient en effet bien estivales pour cette première prise en main de l’auto. On avait plus l’habitude de retrouver de chauffage de nuque sur des cabriolets ! A noter que l’intérieur a le bon goût de travailler avec de la couleur : notre finition Jules Verne récupère ici le duo cuir Nappa / alcantara bleu, une teinte qui n’est pas si répandue en automobile, sauf en très haut de gamme … et depuis peu chez Alpine. Pour un intérieur plus chaleureux, on trouve le Brun Alezan, magnifique mais un peu plus traditionnel, ou notamment un intéressant cuir gris et tissu bleu, disponible en niveau 1 « Pallas ».

On craignait une prise en main plus complexe avec ce volant en X, qui inspire plus le monde du nautisme que de l’automobile ! Mais on trouve des mini méplats à 9h15 pour aider à la prise en main : l’acclimatation est finalement immédiate.

La N°8 inaugure le One Pedal pour Stellantis !

En milieu urbain, on note que la DS N°8 est la première électrique de Stellantis à adopter (enfin!) un mode One Pedal qui est véritablement doux et agréable, assez progressif. Stellantis se calque alors sur les spécialistes de l’électrique, à l’image de son concurrent Renault, qui est en train de rejoindre les rangs depuis la sortie de la petite 4 E-Tech. Dans cette nouvelle trajectoire, la régénération est désormais réglable par les palettes au volant, un idéal en ergonomie, arrivé avec le cousin Peugeot E-3008 de même plateforme. Si on pouvait pinailler, on espère que le groupe va pousser un peu le curseur de la roue libre, si agréable à l’usage sur le réseau routier …

En ville, l’auto est agréable, et camoufle bien son assez imposant gabarit. On note en revanche rapidement que le mode Confort de la suspension pilotée, seul à activer la lecture du revêtement par caméra, est loin d’être inutile en urbain. L’auto montre une certaine fermeté, certainement pas arrangée par les jantes 21 » et la masse importante de l’auto.

Belle efficacité sur route sinueuse pour la N°8.

Le joli tracé mis au point par les équipes de DS et l’agence Novateam nous menait rapidement au Col de la Faucille bien connu : Jura, top-départ ! Là, il était temps de laisser parler librement les 350 ch (voire 375 ch au-delà de 80% de batterie) avec le mode Sport ! A noter que l’auto fonctionne uniquement en traction en mode Eco. Elle n’active ses deux moteurs qu’en cas d’accélération pied au plancher. Le mode normal utilise lui les quatre roues motrices jusqu’à 15 km/h pour la motricité, pour se voir déconnectées jusqu’à 140 km/h. Les modes Sport et AWD (quatre roues motrices) sont alors les seuls à voir fonctionner les deux moteurs en permanence.

350 ch sur une française !

Dans les virolos, la puissance importante – que nous avons la chance d’expérimenter sur une française grâce à l’électrique !- fait bondir notre apparemment sage berline haute ! Pas de tempérament brutal On/Off type Tesla, mais la poussée est conséquente et agréable (0-100 km/h en 5,4 s). De quoi faire grimper rapidement la cadence.

Dans les premiers virages, on note une étonnante surprise. L’auto montre en effet un toucher de route étonnamment affûté qui pourrait rappeler les Peugeot de la grande époque ! La N°8 se montre infiniment plus précise et aiguisée que ses cousins SUVs sochaliens E-3008 et E-5008 dont le compromis est largement orienté confort.

L’auto est plutôt dynamique et extrêmement sécurisante.

Au final, l’auto est efficace, rassurante, et s’associe à un ESP au garde-à-vous avec des interventions qui restent discrètes. Les conducteurs les plus aguerris ne trouveront alors aucune aide du train arrière pour « enrouler » la courbe. Il est sage comme une image ! Le compromis est très orienté efficacité / « sérénité dynamique » comme nous le formule DS, sans sportivité … Voilà qui est fort légitime pour une auto de ce calibre. Citons l’excellent travail des pneus Goodyear Eagle F1 Assymetric 6 de notre auto, gommes performantes, infiniment plus efficaces et communicatives que les Michelin e-Primacy à faible résistance au roulement de ses cousins sochaliens.

Autre bonne surprise, le freinage est efficace, apparemment endurant, sérieusement dimensionné. Il semblerait que nous n’avons plus de transition complexe à gérer entre le freinage régénératif et le freinage mécanique chez Stellantis. Tout juste pouvons-nous trouver un amplificateur de freinage un peu sensible. En effet, l’ABS ne tarde pas à rentrer en action quand on sollicite l’auto. Il n’en reste que, sur des enfilades de virages serrés, avec un revêtement aléatoire et souvent bosselé des routes tortueuses de notre tracé, notre N°8 est imperturbable et réellement plaisante à emmener. Les mouvements de caisse sont bien canalisés par la suspension pilotée. Finalement c’est le conducteur qui finira par calmer le jeu, face aux assauts répétés de la fée électricité !

DS et Focal, une collaboration qui perdure.

On profite alors encore plus pleinement de l’efficace sono Focal Electra 3D, très convaincante mais pas encore au niveau des plus grands systèmes son présents sur les allemandes et suédoises. Aussi, la spatialisation ne nous a pas absolument marqué (bien qu’il y ait des enceintes en haut de pare-brise !).


Evoquons aussi l’efficace système d’AD niveau 2 avancé, un peu trop prudent dans l’adaptation automatique de l’auto aux vitesses, relief et virages. Il est en revanche efficace et doux dans ses manœuvres de dépassements semi-autonomes sur voie rapide.

Sur un tracé si généreux qui nous invitait à découvrir les qualités dynamiques de l’offre la plus performante de la plateforme … la consommation électrique explose bien vite. On retiendra sur la fin du tracé une moyenne comprise entre 17 et 22 kWh/100 kms en profitant encore quelquefois des ressources de l’auto. De quoi réaliser à ce rythme convenable entre 441 et 571 kms sur route, avec une charge complète sans marges en comptant les 97,2 kWh utiles de la batterie Made in France d’ACC (Douvrin). Pour cette version, DS annonce 645 km d’autonomie en mixte WTLP. Nous pourrions atteindre 692 km avec le moteur inférieur de 245 ch, capable de plus de 500 km sur autoroute. Cela mériterait de vérifier ! Les 20 à 80 % sont annoncés en 27 minutes en charge rapide, avec un pic de puissance de 160 kW. Honnête, mais pas flamboyant.

Court essai de la version Long Range 245 Pallas

D’ailleurs, nous avons pris en main cette version 245 ch « Long Range » en niveau 1 « Pallas » le deuxième jour. La configuration de cette autre DS N°8 était séduisante, avec ce joli bleu et l’intérieur biton assorti. Malheureusement, elle n’avait ni la suspension pilotée ni le système son Focal 3D, assurément deux éléments qui font beaucoup de la personnalité de l’auto. La première semble réservée au niveau Etoile, sur les déclinaisons Long Range ; le deuxième accessible que sur Etoile, dans un pack à 2500 € !

Bref, la DS N°8 ici chaussée de 20′ optionnelles confirme alors une certaine fermeté à basse allure, et laisse s’échapper un peu plus de mouvements de caisse en augmentant l’allure.

Le compromis reste honorable, mais moins surprenant … comme le système audio de série et ses 8 haut-parleurs. Les performances sont correctes, avec 7,8 s pour atteindre 100 km/h. Notre boucle largement plus calme, orientée « descentes », mais avec quelques voies rapides puis de l’urbain, s’est soldée par 13,6 kWh/100 kms, pour une autonomie théorique de plus de 700 kms ! Ne prenons pas cette mesure trop au sérieux tout de même.

Une originale routière, dont on retient les qualités dynamiques et l’habitacle.

Une belle surprise au final que cette DS N°8. On aimera ou non son style, mais il montre de l’ambition. Voilà qui n’est pas un mauvais point quand nous voyons l’arrivée de certains acteurs chinois sur notre marché avec des dessins parfois peu inspirés … Idem, soyons fiers de cet intérieur chaleureux, globalement bien fini ainsi que de la qualité de développement dynamique de l’auto. Stellantis monte d’un cran dans l’électrification : puissance, performances, recharge, efficience, régénération réglable incluant One Pedal … Voici alors un produit convaincant, sans être totalement révolutionnaire.

Ces qualités se payent plutôt cher, certes moins que la DS 9 sortante. 80 600 € pour notre porte-drapeau en finition Jules Verne, et 350 ch. Le prix d’appel est de 59 500€ en traction 230 ch. Les qualités de l’auto devraient se retrouver largement dans l’imminent dérivé SUV N°7, remplaçant le DS 7 actuel. Le succès commercial sera sans doute davantage au rendez-vous pour ce numéro. Il sera d’ailleurs soutenu par des offres hybrides, notamment rechargeables. Une manœuvre qui ne serait pas impossible pour notre DS N°8, pour l’instant exclusivement électrique. Nous verrons !

(4 commentaires)

  1. C’est vraiment une nouvelle ère pour Stellantis !

    Pourrait-on espérer voir un jour un dérivé légèrement simplifié sous le badge Citroën ? … Avec aussi des version break.
    Pour faire des Citroën avec plus de 600 km d’autonomie en WLTP pour des tarifs abordables.

  2. Très bel intérieur, un rappel évident de ce qui se faisait à l’époque de la grande carrosserie française, avec la présence du superbe aluminium guilloché. Très classe, très français, bravo.
    Pour le reste, on navigue dans le premium (du vrai, pas à la chinoise) avec des prestations technologiques en rapport avec la cible visée.
    Belle auto, on croise les doigts pour les ventes !

    1. Stellantis a été souvent pointé du doigt pour avoir des performances ringardes par rapport à Tesla… Comme si la concurrence européenne fera mieux !… là, les caractéristiques sont dans le coup.
      Certes, l’architecture électrique n’est pas 800 V, mais les chiffres de recharges restent corrects malgré tout.
      C’est déjà un progrès face aux e-3008 et e-5008 qui étaient déjà des progrès pas négligeable a l’époque récentes… Ça démontre bien que cela progresse chez Stellantis… c’est très bon pour le futur de Alfa et Lancia voire beaucoup d’autres marque de stellantis par la suite.
      Les BAM, surtout BMW avec son iX3, sont évidemment bien au-dessus… Mais à quel prix !?
      Tesla et Chinois sont intouchables… Mais la morale n’incite pas à les sélectionner.
      Il faut rester lucide.

  3. intérieur de citroen, ca c’est sûr!, différent mais élégant.
    l’extérieur est comment dire, ingrat?
    Enfin un VE Français avec une vrai autonomie et un peu de puissance, les 2200 kg faut quand même les bouger!
    Trop grosse pour moi, espérons que la finition de la N°4 soit au même niveau et avec une plastique un peu moins baroque

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