Essai MG S5 EV de 231 ch

Depuis l’offensive des groupes automobiles chinois en Europe, MG Motor, le constructeur d’origine britannique de SAIC, fait son petit bonhomme de chemin sur notre marché. Le tout nouveau MG S5 EV devient le seul SUV 100 % électrique du catalogue, en remplaçant le MG ZS EV. Nous l’avons découvert sur les routes du sud de la France.

Un nouveau style moderne

Du côté de l’Empire du Milieu, on apprend vite. Les SUV chinois au style discutable s’apprêtent à devenir de l’histoire ancienne pour ce constructeur réapparu chez nous il y a à peine cinq ans. Bien sûr, les goûts et les couleurs se discuteront toujours, mais il faut reconnaître que le design de ce MG S5 EV se montre plutôt conciliant, voire séduisant aux yeux d’une partie du public. Avec ses lignes fluides et ses traits adoucis, il se confond dans la circulation.

Mais MG a aussi des signes distinctifs, marquant un lien de parenté entre certains modèles de la marque, leur donnant ainsi un petit caractère. Ici, cela se manifeste par une face arrière rappelant, avec les feux, la MG4. Et pour ceux qui auraient un doute, le logo s’affiche en grand sur le bout du capot avant. Son style plutôt équilibré le rend même plus consensuel que certaines stars du marché bien établies, dont le design peut poser problème.

La qualité de l’habitacle fait un bon en avant

À bord, finalement, pour éviter le maximum de critiques, MG a fait le choix de la sobriété. Tant mieux, car cela apporte en plus une atmosphère zen qui s’accorde bien avec une conduite électrique. La qualité des matériaux a fait un bond en avant, avec des astuces valorisantes, comme de la suédine à des points de contact. Ça apporte une touche de douceur chaque fois que l’on y pose les mains. Le téléphone repose sur ce matériau soft devant l’accoudoir central. Il y a en fait carrément plus de boutons sur le volant que n’importe où ailleurs dans la voiture.

L’ergonomie générale s’avère plutôt facile à appréhender, avec des commandes physiques pour les fonctions que l’on attend : son, ajustement de température notamment. La grande dalle tactile n’a rien à envier à d’autres. Toutefois, il faut se faire à l’arborescence des menus, certes moins compliquée qu’avant, mais toujours un peu difficile à comprendre. L’essentiel s’affiche sur l’écran derrière le volant, que l’on peut personnaliser. On se sent bien à toutes les places, sauf la troisième, même si l’on aurait préféré une banquette aux dossiers plus creusés. Le coffre, de seulement 453 litres, limite l’emport de gros bagages. On peut recharger des appareils à l’avant comme à l’arrière.

Confortable et agréable à conduire

Quand on vous dit que MG Motor apprend vite, cela se ressent encore plus au volant. Il se montre clairement plus dynamique que le précédent MG ZS. Sa plateforme dérive de celle de la MG4, dont on appréciait déjà le comportement routier. Les suspensions arrière multibras ne sont pas pour rien dans sa capacité à bien tenir son cap, sans sacrifier vraiment le confort. C’est d’ailleurs ce dernier point qui a manifestement été privilégié. Mais cela ne nuit pas vraiment à l’agilité pour autant.

Le poids plutôt contenu du MG S5 EV, qui pèse 1 800 kg, aide aussi à son bon équilibre. Au passage, cela lui permet de stationner gratuitement à Paris, par exemple. Pour être honnête, en conduite normale, il tient facilement la comparaison avec ses concurrents au badge de meilleure renommée. Les plus exigeants trouveront d’autres acteurs du segment plus dynamiques. Mais si l’on ne cherche pas à jouer les Fangio du dimanche, ce n’est pas sur ce sujet que se jouera la décision.

Une consommation plutôt maîtrisée

Et peut-être pas non plus sur la partie électrique d’ailleurs, car s’il ne fait pas forcément mieux que d’autres, il n’a pas à rougir non plus. Notre exemplaire en finition haute prévoit une batterie de 64 kWh et un moteur de 231 chevaux. Avec son puissant couple de 350 Nm, la voiture décolle aisément à chaque feu rouge et atteint les 100 km/h en seulement 6,3 secondes. Dans notre réalité, comprenant peu d’autoroute, la consommation est vraiment restée proche de la donnée WLTP, soit 16 kWh aux cent kilomètres. De quoi se reposer sur une autonomie d’environ 400 km.

Selon nos projections, il faut viser un peu moins de 300 km lors d’un itinéraire essentiellement autoroutier. Mais cela mériterait d’être vraiment vérifié à l’occasion d’un essai prolongé. En tout cas, nous avons pu constater aussi à cette occasion les progrès des ADAS, bien plus finement réglés qu’auparavant, dont la conduite semi-autonome de niveau 2, douce dans ses actions. Le frein régénératif, réglable selon 4 niveaux dont un One Pedal, ravira tous les profils. Côté recharge, elle ne fera pas mieux que 28 minutes pour passer de 10 à 80 %. Un chiffre dans la moyenne, qui mériterait aussi d’être contrôlé à la prochaine occasion.

Les tarifs

Vous le savez, la réglementation française exclut le MG S5 EV du dispositif de bonus. Et pourtant, ce SUV fabriqué en Chine arrive tout de même à s’afficher moins cher que la plupart de ses concurrents à équipements équivalents. 38 490 € pour notre modèle, alors que la très courte gamme des prix avec la petite batterie démarre à 32 490 €. Et histoire de rassurer sa clientèle : garantie 7 ans (ou 150 000 km) sur la voiture et les cellules.

(3 commentaires)

  1. Ça a l’air d’être franchement mieux qu’avant !?
    Et d’un excellent rapport qualité prix prestation.
    J’espère qu’il a beaucoup de défauts cachés pour que le bilan ne soit pas écrasant pour les Européens.

  2. Forcément, cela me fait penser que Dacia va devoir réfléchir à envisager de sortir des modèles concurrents… Sur la base du Scenic avec des batteries LFP ?
    Hâte de voir assi l’offre de Citroën avec son C5 AC.
    Ce sont des pas en plus vers la démocratisation des VE dans les foyers des classes moyennes.

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