Zoox d’Amazon accélère sur la conduite autonome et demande le feu vert de la NHTSA

Zoox, filiale d’Amazon, demande à la NHTSA l’autorisation de déployer 2 500 robotaxis sans volant ni pédales aux États-Unis.

Zoox vise un déploiement massif de voitures autonomes

Zoox, la filiale de véhicules autonomes d’Amazon, franchit une nouvelle étape stratégique en cherchant l’approbation des régulateurs américains pour déployer à grande échelle ses voitures sans conducteur. Dans un dossier récemment publié par la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), Zoox a officiellement demandé des exemptions aux normes de sécurité des véhicules afin d’exploiter un système de conduite entièrement automatisé, sans aucun opérateur humain à bord.

Cette demande marque une transition majeure : jusqu’ici, Zoox avait reçu des autorisations limitées pour des essais et des démonstrations. Désormais, l’entreprise souhaite faire circuler jusqu’à 2 500 véhicules autonomes sur les routes américaines, signalant son ambition de passer du prototype au service commercial.

Lever les barrières réglementaires pour la conduite autonome

L’initiative de Zoox s’inscrit dans un contexte réglementaire en évolution. L’entreprise et d’autres acteurs de l’automobile autonome, tels que General Motors et Tesla, se sont heurtés par le passé à des normes fédérales conçues pour les véhicules pilotés par des humains. Ces normes imposaient la présence de commandes traditionnelles comme le volant ou les pédales, ce qui limitait l’expérimentation de véhicules 100 % autonomes.

Les mesures prises sous l’administration Trump ont commencé à réduire ces obstacles, ouvrant la voie à des solutions de mobilité plus innovantes. En août, Zoox a déjà obtenu une première exemption pour ses véhicules bidirectionnels équipés de son système de conduite automatisé. Cette nouvelle demande va plus loin, en cherchant des dérogations pour des éléments techniques tels que les essuie-glaces, les systèmes de désembuage ou encore les protections des occupants lors d’une collision.

Un projet ambitieux de production de robotaxis

L’approbation de la NHTSA constituerait un véritable tremplin pour Zoox, qui vient d’inaugurer en Californie une usine de production dédiée à ses robotaxis spécialement conçus. L’objectif de l’entreprise est de produire jusqu’à 10 000 unités par an à terme.

Ces robotaxis innovants se distinguent par leur conception : ils n’ont ni volant, ni pédales, et offrent un habitacle spacieux avec quatre sièges orientés vers l’intérieur, favorisant une expérience de mobilité partagée. Ce design futuriste reflète la volonté de Zoox de repenser complètement le transport urbain et de proposer une alternative aux services de covoiturage classiques.

Ce que cela signifie pour l’avenir de la mobilité

Si la demande de Zoox est acceptée, elle pourrait ouvrir la voie à une adoption plus rapide des véhicules sans conducteur aux États-Unis. Cela permettrait de valider la viabilité de flottes de robotaxis sur route ouverte, offrant un service de transport autonome plus sûr, plus efficace et potentiellement moins coûteux que les options traditionnelles.

La NHTSA n’a pas encore rendu sa décision, précisant qu’elle étudie toujours les implications de cette demande sur la sécurité routière. L’enjeu est de taille : autoriser Zoox serait un signal fort en faveur de l’innovation dans la mobilité et de l’essor de la conduite autonome à grande échelle.

Crédit illustration : Zoox.

(6 commentaires)

  1. Je n’ai pas grande sympathie pour Bezos (et son marriage à 50M€ etc) mais je suis curieux de voir ce que Zoox peut donner. Contrairement à tesla qui camoufle les capteurs pour faire une voiture ressemblant le plus possible à une voiture (et plus exactement qui pense pouvoir faire une voiture autonome sans lidar, l’avenir dira s’ils ont raison ou non), Zoox prend le parti pris inverse, faire purement un « déplaçoir » (je dis ça sans que ce soit péjoratif, au sens d’un véhicule bâti entièrement dans l’optique de sa fonction première), similaire à un carrosse sans cheval en fait, alors ça pourrait même transformer l’idée qu’on a de l’automobile (puis l’automobile elle-même), au moins dans les grandes villes.

    1. Niveau capteurs, il y a en prime ici la contrainte de gens qui vont entrer/sortir en permanence comme d’un minibus et devoir couvrir tout sans angle mort: On n’est clairement pas ici dans une fonction de Taxi comme on l’entends vu le design de la photo.
      Typiquement la navette automatique de zones industrielles voir de sites propres… Les dérogations liées à la protection des occupants ne vont pas vraiment dans le sens d’une utilisation sur tout le réseau routier et il faudrait à mon sens être taré pour oser rentrer dans un truc pareil faisant une ligne passant par une voie rapide, même (inter-)urbaine.

      1. C’est peut-être sensé être limité aux zones urbaines alors (30mph) , mais si c’est juste de l’esbroufe pour en faire de la navette en site propre alors ça n’a aucun intérêt.

        1. Ohmio en teste actuellement ici au Grand Duché pour le compte de ma boîte, la CFL. Ce sont des navettes autonomes pour 8 personnes , 25 en vmax sur un parcours intra de 4kms. Cela s inscrit dans notre plan de mobilité multi partages vue que les TC sont gratuits dans l ensemble du pays

  2. Belle innovation la conduite autonome mais à part supprimer des emplois et le plaisir quel en est l’intérêt?

    1. @Fabrice Jolie : par exemple a permettre à des gens dépendant (pas de permis, handicap, âge, pas envie, etc.) d’avoir une autonomie de déplacement automobile.
      On oublie très souvent que par exemple en France, on a 48 millions de titulaire d’un permis sur 54 (environ) millions de personnes en âge de passer le permis (A ou B).
      Et sur ces 48 millions, certains ne conduisent plus du tout (peur, capacités réduites, etc.).

      Ne pas oublier par exemple que l’on a 15 millions de Français de plus de 15 ans qui sont porteurs d’un handicap (quel qu’il soit) selon la DREES et même un peu plus selon certaines assoces car des personnes ne se déclarent pas handicapées. Ca se sont les personnes avec « au moins une limitation fonctionnelle sévère ».

      Bref, pour ces gens là par exemple c’est une solution intéressante.
      Pour les campagnes aussi. Il y a eu des tests grandeur nature de navettes autonomes (des minibus) qui permettent à des personnes âgées ou sans permis d’aller entre 3 ou 4 villes/villages différentes.
      Arrêtée pour des question de budget…notre société est validiste en majorité (rien que de voir les métros de Paris par exemple).

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