Washington met en garde Ottawa et Mexico sur les exportations

Les États-Unis dénoncent l’usage du Canada et du Mexique comme hubs d’exportation pour des pays asiatiques, selon le représentant commercial Jamieson Greer.

Les États-Unis alertent sur des pratiques d’exportation jugées problématiques

Le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, a averti que le Canada et le Mexique ne doivent pas devenir des plateformes d’exportation pour des pays tiers comme la Chine, le Vietnam ou l’Indonésie. Selon lui, ce phénomène se produit déjà dans certains cas au Mexique. Cette déclaration, formulée lors d’une conférence à Washington, s’inscrit dans un contexte où les États-Unis surveillent de près les flux commerciaux afin de préserver leur industrie, notamment dans les secteurs stratégiques tels que l’automobile.

En soulignant ces dérives potentielles, Greer met en évidence des tensions croissantes autour de l’application de l’accord commercial nord-américain. Alors que l’économie mondiale évolue rapidement et que les chaînes d’approvisionnement se réorganisent, Washington insiste sur la nécessité de maintenir un cadre commercial équitable, surtout dans des domaines aussi sensibles que la production automobile, les véhicules légers ou encore les composants utilisés dans l’industrie manufacturière.

Des failles identifiées dans l’accord commercial nord-américain

Greer a également reconnu que des problèmes existent dans l’application de l’accord États-Unis–Mexique–Canada (USMCA), qu’il avait contribué à négocier lors du premier mandat de Donald Trump. Bien que le texte soit considéré comme un pilier central des échanges nord-américains, certaines dispositions apparaissent difficiles à mettre en œuvre ou laissent place à des contournements, notamment lorsqu’il s’agit de déterminer l’origine réelle de certains produits.

Dans le secteur automobile, où les règles d’origine sont particulièrement strictes, les États-Unis cherchent à éviter que des véhicules assemblés partiellement hors d’Amérique du Nord viennent bénéficier des avantages tarifaires prévus par l’accord. Greer a indiqué que certaines mesures en vigueur, comme l’imposition de droits de douane sur les automobiles étrangères, participent à corriger ces déséquilibres. Ces outils douaniers visent à protéger l’industrie automobile américaine en empêchant l’afflux de véhicules importés bénéficiant d’un avantage compétitif jugé injustifié.

Le représentant commercial a ainsi rappelé que la logique de l’USMCA repose sur le développement des capacités productives au sein même de l’Amérique du Nord. Cela concerne aussi bien les constructeurs automobiles que les équipementiers, les fournisseurs de pièces détachées ou les usines d’assemblage. Les propos de Greer montrent que Washington considère toute tentative de contournement comme une menace directe pour la stabilité du secteur automobile nord-américain.

Le rôle central du Canada et du Mexique dans les échanges américains

Interrogé sur la pérennité de l’accord commercial, Greer a répondu qu’il s’agissait d’une loi en vigueur, adoptée par le Congrès, et que le Canada et le Mexique demeurent les deux plus grands débouchés commerciaux des États-Unis. Ce rappel souligne l’importance des relations économiques entre les trois pays, en particulier pour des industries telles que l’automobile, qui dépendent fortement de la circulation transfrontalière des pièces et des véhicules.

Ces déclarations rappellent également que l’USMCA joue un rôle structurant pour l’industrie automobile nord-américaine. Le commerce des véhicules utilitaires, des voitures particulières, des moteurs ou des composants y est largement intégré. Les chaînes logistiques entre les trois pays sont fortement imbriquées, ce qui explique l’inquiétude de Washington face à l’éventualité que des pays extérieurs profitent de la structure de l’accord pour accéder indirectement au marché américain.

Greer a insisté sur le fait que le cadre légal reste solide et qu’aucune remise en cause immédiate n’est envisagée. Toutefois, ses propos laissent entendre que les États-Unis renforceront leur vigilance et pourraient agir de manière plus ferme pour s’assurer que l’accord est appliqué dans l’esprit pour lequel il a été conçu.

Notre avis, par leblogauto.com

Les déclarations de Jamieson Greer montrent une volonté américaine de protéger son industrie face aux flux commerciaux jugés déloyaux. Le secteur automobile, particulièrement sensible, est au cœur de ces préoccupations. Les propos du représentant commercial indiquent une vigilance accrue concernant l’origine réelle des produits circulant dans la zone USMCA. Cette position pourrait influencer les relations économiques nord-américaines dans les mois à venir.

Crédit illustration : Exportsolutionsinc.

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