Volvo enregistre un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes, soutenu par un vaste plan d’économies et une réorganisation stratégique.
Volvo redresse sa rentabilité grâce à un plan d’économies massif
Volvo Cars a dévoilé des résultats financiers bien supérieurs aux prévisions pour le troisième trimestre 2025, confirmant l’efficacité de son ambitieux programme de réduction des coûts. Le constructeur suédois, contrôlé par le groupe chinois Geely, a enregistré un revenu d’exploitation de 6,4 milliards de couronnes suédoises (environ 560 millions d’euros), dépassant largement les attentes des analystes. Cette performance inattendue témoigne de la réussite du plan d’économies de 18 milliards de couronnes, soit près de 1,9 milliard de dollars, mis en œuvre plus tôt dans l’année.
Dans un communiqué officiel, Volvo a précisé que « le plan d’action a permis de réduire plus rapidement que prévu les coûts variables et indirects au cours du trimestre ». Malgré une baisse de 8 % des ventes globales sur les neuf premiers mois de 2025, le constructeur a enregistré un léger rebond des ventes au détail en septembre, signe d’une reprise progressive de la demande.
Cette embellie financière reflète les effets tangibles d’une restructuration stratégique engagée sous la direction du PDG Håkan Samuelsson, revenu à la tête de Volvo en avril. Le dirigeant s’est fixé pour objectif de restaurer la rentabilité de l’entreprise en rationalisant ses opérations, notamment par la suppression de milliers de postes. L’amélioration de la marge bénéficiaire avant intérêts et impôts (EBIT) confirme que ces mesures d’efficacité commencent à porter leurs fruits.
Un repositionnement stratégique face aux tensions commerciales
Comme d’autres constructeurs automobiles mondiaux, Volvo doit faire face à un environnement géopolitique complexe. L’entreprise, qui produit une partie de ses véhicules en Chine, subit les tarifs douaniers américains et les droits de l’Union européenne sur les véhicules électriques importés du pays asiatique. Pour atténuer ces contraintes, Volvo a entrepris un transfert progressif de sa production vers ses usines en Belgique et en Caroline du Sud, renforçant ainsi son ancrage industriel hors de Chine.
« Nous devons être une société américaine en produisant plus près de nos clients », a déclaré Håkan Samuelsson dans une interview accordée à Bloomberg Television. Il s’est également montré confiant sur la capacité du constructeur à s’adapter à ces nouvelles réalités industrielles, ajoutant : « Je suis très confiant quant à l’avenir de notre entreprise. »
Cependant, la propriété chinoise de Volvo continue de susciter des inquiétudes, notamment aux États-Unis, où le gouvernement renforce sa surveillance sur les entreprises liées à la Chine. Samuelsson a tenu à rassurer les observateurs, précisant que les équipes juridiques de Volvo restent en dialogue avec le Département du Commerce américain. « Je ne suis pas trop nerveux. Nous sommes présents aux États-Unis depuis 70 ans et nous continuerons à y être présents », a-t-il insisté.
Nouveaux modèles et transition vers l’électrification
Pour soutenir sa croissance et consolider sa présence sur les marchés internationaux, Volvo mise sur le renouvellement de sa gamme. Le constructeur prépare le lancement du SUV hybride rechargeable XC70, produit à Taizhou, en Chine. Ce modèle, destiné d’abord au marché local, sera également commercialisé en Europe à une date non précisée. Parallèlement, Volvo prévoit de présenter en janvier l’EX60, un SUV 100 % électrique, conçu comme le pendant à zéro émission du XC60 à moteur thermique.
Malgré ces perspectives encourageantes, certains défis demeurent. Le flux de trésorerie opérationnel est resté négatif au troisième trimestre, reflétant la pression exercée par les investissements dans les nouveaux modèles et la concurrence accrue sur les prix dans le segment des véhicules électrifiés. Samuelsson a reconnu ces difficultés, tout en soulignant que la solidité des bénéfices devrait permettre d’affiner les prévisions des analystes, parfois jugées trop dispersées.
« Bien sûr, ce n’est pas bon », a-t-il concédé, en évoquant la nécessité d’un meilleur alignement entre les projections du marché et les résultats réels de Volvo. Le PDG souhaite désormais renforcer la communication avec les investisseurs pour améliorer la transparence et la prévisibilité des performances financières.
La réaction des marchés a été immédiate : le titre Volvo a bondi de 29 % à la Bourse de Stockholm le 23 octobre, enregistrant sa plus forte hausse intraday depuis février 2024. Depuis le début de l’année, l’action affiche une progression d’environ 17 %, confirmant la confiance des investisseurs dans la stratégie de redressement du constructeur suédois.
Une trajectoire de redressement sous surveillance
Volvo Cars semble donc amorcer un redressement solide, porté par la rigueur de sa gestion et la clarté de son plan stratégique. Le constructeur continue toutefois d’évoluer dans un contexte mondial incertain, marqué par la transition énergétique, les tensions commerciales et la volatilité du marché des véhicules électriques. Sa capacité à maintenir une rentabilité durable dépendra de la réussite du lancement de ses nouveaux modèles électrifiés, mais aussi de sa résilience face aux fluctuations de la demande mondiale.
Notre avis, par leblogauto.com
Les bons résultats de Volvo traduisent un retour à la discipline financière après plusieurs trimestres difficiles. Le plan d’économies semble porter ses fruits, même si la pression concurrentielle dans le segment électrique reste forte. Le constructeur réussit à se repositionner industriellement en Europe et aux États-Unis tout en préparant l’avenir avec de nouveaux modèles hybrides et électriques. Reste à voir si cette dynamique pourra se maintenir face à un environnement réglementaire et commercial de plus en plus complexe.
Crédit illustration : Volvo.

Je veux remplacer mon V90 T8… si seulement le XC70 etait dispo en europe… ou un nouveau V90 hybride 🙁
Avant même de lire l’article, et avec une pincée de mauvaise foi…
Ils ont réussi en augmentant le % chinois et baissant de facto, drastiquement le % européen.
J’ai tout faux ?