Volkswagen sécurise ses puces face à la crise Nexperia

Volkswagen trouve un fournisseur alternatif de puces face à la crise Nexperia. L’industrie automobile européenne sous tension.

Volkswagen réagit à la crise Nexperia pour sécuriser sa production

Face à la montée des tensions autour du fabricant de semi-conducteurs Nexperia, Volkswagen (VW) a confirmé avoir obtenu l’accès à de nouvelles sources d’approvisionnement pour prévenir d’éventuelles perturbations industrielles. Cette décision stratégique intervient alors que la Chine a interdit les exportations de semi-conducteurs produits par Nexperia, une filiale du groupe chinois Wingtech, provoquant une onde de choc dans le secteur automobile mondial.

Le constructeur allemand, déjà confronté à des ralentissements dans son usine principale de Wolfsburg, en Allemagne, cherche à limiter l’impact d’une crise susceptible de fragiliser l’ensemble de la chaîne de production. Selon Christian Vollmer, directeur de la production de la marque VW, un fournisseur alternatif a été identifié afin de compenser la perte d’approvisionnement.
Ces mesures préventives visent à éviter un nouvel épisode de paralysie industrielle, alors que la dépendance du secteur automobile européen aux semi-conducteurs asiatiques demeure critique.

Des composants modestes mais essentiels à la production

Les puces concernées ne sont pas des composants haut de gamme, mais des semi-conducteurs de faible coût, produits en grande série. Malgré leur simplicité apparente, ces éléments jouent un rôle crucial dans le fonctionnement des véhicules modernes : commandes au volant, systèmes de commutation ou gestion électronique des équipements.
D’après plusieurs experts de l’industrie, ces semi-conducteurs pourraient être reproduits par d’autres fabricants, atténuant ainsi le risque de rupture prolongée. Toutefois, l’intégration de nouvelles pièces dans les chaînes d’assemblage existantes pourrait nécessiter un temps d’adaptation et des ajustements techniques, notamment en termes de compatibilité logicielle et matérielle.

Volkswagen ne traite pas directement avec Nexperia, mais obtient ces composants via un réseau complexe de fournisseurs. Cette structure de sous-traitance rend la gestion des crises d’approvisionnement particulièrement délicate. VW pourrait néanmoins mettre à profit son poids économique pour négocier au nom de partenaires plus modestes, en leur garantissant un accès à des volumes de production sécurisés.

Des arrêts de production à Wolfsburg et une incertitude persistante

Le constructeur a confirmé l’interruption temporaire de la production de ses modèles phares, la Volkswagen Golf et le Tiguan, à partir du 24 octobre pour une maintenance planifiée. Cependant, des doutes subsistent quant à la reprise rapide des activités. Selon les informations internes, la suspension pourrait se prolonger au-delà de la semaine prévue, en fonction de la disponibilité des puces et de la stabilité des nouveaux circuits d’approvisionnement.

Depuis plusieurs semaines, VW mobilise ses équipes d’achats et de logistique pour identifier des sources de remplacement. Un porte-parole du groupe a déclaré que Volkswagen « examine activement plusieurs options » et reste en contact étroit avec des fournisseurs alternatifs afin de réduire l’impact potentiel sur la production mondiale. Cette vigilance témoigne de la fragilité persistante du marché des semi-conducteurs, encore marqué par les séquelles de la crise de 2020-2022.

Une crise géopolitique aux répercussions industrielles mondiales

La crise actuelle trouve son origine dans une décision du gouvernement néerlandais, qui a pris le contrôle de Nexperia pour des raisons de sécurité nationale, invoquant des préoccupations liées à la propriété intellectuelle. Cette mesure a été accélérée par la pression des États-Unis, qui envisagent de placer Nexperia sur une liste de non-commerce en raison de ses liens avec la Chine via Wingtech.

En réaction, la Chine a restreint les exportations de certains composants électroniques, amplifiant les tensions commerciales entre les puissances industrielles. Ces rivalités ont des répercussions directes sur les chaînes de valeur mondiales, particulièrement pour les constructeurs automobiles européens et japonais, dépendants d’un flux constant de semi-conducteurs.

Nexperia, basée à Nimègue (Pays-Bas), traverse une période d’incertitude profonde. Sa filiale chinoise a récemment déclaré son indépendance, un geste qui complique davantage les relations commerciales et pourrait prolonger la paralysie de la production. L’industrie reste dans le flou quant à la reprise éventuelle des livraisons.

Une menace grandissante pour l’industrie automobile européenne

Selon des sources citées par Bloomberg, les pénuries de puces pourraient frapper les principaux fournisseurs européens dans la semaine à venir, avant de se propager à l’ensemble du secteur dans les dix à vingt jours. Ce scénario rappelle les goulots d’étranglement observés lors de la pandémie, lorsque les chaînes de production avaient été stoppées net faute de composants électroniques.

Le gouvernement allemand suit la situation de près. Lors d’une conférence de presse à Berlin, un porte-parole de l’administration du chancelier Friedrich Merz a confirmé que des « discussions intensives » étaient en cours afin d’évaluer les conséquences industrielles et économiques de la crise Nexperia. Berlin s’inquiète notamment des répercussions sur les exportations automobiles, pilier de son économie nationale.

Entre dépendance technologique et recherche d’autonomie

Cette situation met en lumière la vulnérabilité structurelle de l’industrie automobile européenne, fortement dépendante de fournisseurs asiatiques pour ses composants électroniques. Volkswagen, à l’instar d’autres constructeurs, cherche désormais à diversifier ses sources et à rapprocher la production de puces du continent européen, dans un effort de souveraineté technologique.

Toutefois, ces ajustements nécessiteront du temps, des investissements considérables et une coordination accrue entre gouvernements, équipementiers et constructeurs. À court terme, la priorité de VW reste la continuité de la production et la protection de son outil industriel face à des tensions géopolitiques de plus en plus imprévisibles.

Notre avis, par leblogauto.com

La réaction rapide de Volkswagen face à la crise Nexperia souligne la fragilité persistante de la chaîne d’approvisionnement automobile mondiale. En sécurisant un fournisseur alternatif, le groupe démontre une gestion proactive, mais la dépendance structurelle aux semi-conducteurs reste un défi majeur. Cette crise met en exergue l’urgence pour l’industrie européenne d’investir massivement dans la production locale de puces afin d’assurer sa résilience et sa compétitivité à long terme.

(2 commentaires)

  1. eh oui, pour que les industriels fassent une culbute obscène, on envoie tout fabriquer en asie, et après on se retrouve comme des idiots, avec de monstrueux soucis de production , de sécurité …l’ultra libéralisme, les décennies se suivent et on refait les memes conneries. donc on va enfin comprendre qu’il faut relocaliser, ben tiens.

    1. « donc on va enfin comprendre qu’il faut relocaliser »

      … OK, effectivement, c’est pour cela que trouve des bons côtés à Trump dans l’intérêt des Américains !
      Cela ne fait pas pour autant un pro-Trump. (pour les gens en incapacité de nuancer)

      Après le mal est tellement ancré …. Un retour en arrière est-il possible dans tous les domaines … Malheureusement !?

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