Toyota en recul en novembre, pénalisé par le marché chinois

En novembre, Toyota voit ses ventes et sa production reculer, freinées par la Chine, dans un contexte de tensions géopolitiques et industrielles.

Toyota Motor Corp. a enregistré une baisse de ses ventes et de sa production en novembre, illustrant les difficultés actuelles du secteur automobile mondial. Le premier constructeur japonais, souvent considéré comme un indicateur clé de la santé de l’industrie automobile, a été particulièrement pénalisé par le repli du marché chinois, où la fin de certaines subventions publiques a fortement pesé sur la demande.

Sur le mois, les ventes mondiales de Toyota, incluant celles de ses filiales Daihatsu Motor Co. et Hino Motors Ltd., ont reculé de 1,9 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 965 919 véhicules écoulés. Dans le même temps, la production globale a diminué de 3,4 %, à 934 001 unités. Ces chiffres traduisent un environnement plus incertain pour les constructeurs automobiles, confrontés à des évolutions réglementaires, des tensions commerciales et des perspectives économiques moins favorables à court terme.

La Chine, principal facteur de la baisse

La contre-performance de Toyota s’explique en grande partie par la situation en Chine, premier marché automobile mondial. Les ventes des marques Toyota et Lexus y ont chuté de 12 % en novembre. Le constructeur attribue ce recul à la fin des subventions de reprise dans les grandes villes chinoises, mises en place pour soutenir les ventes de véhicules électriques et de modèles à faible consommation de carburant. Ces aides ayant été progressivement épuisées, la demande s’est affaiblie.

Ce contexte économique s’est doublé de tensions diplomatiques entre la Chine et le Japon. Depuis novembre, les relations se sont dégradées après des déclarations du Premier ministre japonais Sanae Takaichi concernant Taïwan, provoquant la colère de Pékin. En réaction, la Chine a notamment averti ses citoyens contre les voyages au Japon, un climat peu propice aux échanges économiques et commerciaux, y compris dans le secteur automobile.

Une production contrastée selon les régions

Sur le plan industriel, la production de Toyota a évolué de manière contrastée selon les zones géographiques. En Thaïlande, elle a progressé de 15 % en novembre, tandis qu’aux États-Unis, elle a augmenté de 9 %, montrant une certaine résilience sur ces marchés. À l’inverse, la production a chuté de 14 % en Chine, de 9,7 % au Japon et de 7,9 % au Royaume-Uni.

Ces variations reflètent les déséquilibres régionaux auxquels sont confrontés les constructeurs automobiles mondiaux. Ils doivent composer avec des chaînes d’approvisionnement sous tension, des politiques industrielles divergentes et des choix stratégiques liés à la transition énergétique, notamment entre motorisations thermiques, hybrides et électriques.

Un contexte géopolitique et réglementaire tendu

L’environnement international ajoute à la complexité de la situation. La récente décision de l’Union européenne de revenir sur une interdiction effective des moteurs à combustion interne a apporté davantage de flexibilité aux constructeurs traditionnels. Toyota, pionnier de la technologie hybride essence-électricité, dispose déjà d’un avantage comparatif face à des acteurs encore dépendants des motorisations thermiques classiques. Toutefois, cette révision réglementaire pourrait également offrir une opportunité accrue aux véhicules électriques chinois, déjà bien positionnés sur ce segment.

Aux États-Unis, Toyota se retrouve aussi dans le viseur du président Donald Trump, qui envisage d’imposer des droits de douane élevés sur les voitures et pièces automobiles importées. Trump a récemment évoqué la possibilité d’autoriser la fabrication et la vente de voitures légères « kei » asiatiques sur le marché américain, même si elles ne répondent pas aux normes de sécurité fédérales actuelles. Dans ce contexte, Toyota a annoncé l’exportation vers le Japon de trois modèles produits en Amérique du Nord, un geste interprété comme une tentative d’apaisement vis-à-vis de Washington.

Les difficultés ne concernent pas uniquement Toyota. Honda Motor Co. a également souffert en novembre, avec des ventes en baisse de 15 % à 273 681 unités, dont un recul de 34 % en Chine, où le constructeur enregistre des baisses depuis 22 mois consécutifs. Nissan Motor Co., de son côté, a vu sa production mondiale diminuer de 4,2 %, même si ses ventes de véhicules électriques en Chine ont progressé grâce au succès de nouveaux modèles.

Notre avis, par leblogauto.com

Les chiffres de novembre confirment la fragilité actuelle du marché automobile mondial, fortement dépendant de la conjoncture chinoise. Toyota, malgré sa diversification géographique et technologique, n’échappe pas aux effets combinés des décisions politiques, des tensions diplomatiques et des évolutions réglementaires. La situation souligne aussi l’importance stratégique des marchés asiatiques et nord-américains dans l’équilibre industriel du constructeur. À court terme, la visibilité reste limitée pour l’ensemble du secteur automobile.

Crédit illustration : Toyota.

Un commentaire

  1. Alors Corée du Sud, Japon et Allemagne vont souffrir des mêmes maux … ils ont une surproduction et dépendent fortement de deux marchés où on ne les veut plus.

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