Tesla multiplie les rappels du Cybertruck, un modèle sous pression

Tesla rappelle encore le Cybertruck pour un défaut de sécurité, portant à dix le nombre de rappels en moins de deux ans.

Un nouveau rappel qui fragilise encore l’image du Cybertruck

Le Cybertruck, véhicule phare de Tesla censé incarner l’innovation du constructeur américain, continue de faire parler de lui pour de mauvaises raisons. Moins de deux ans après son lancement, le pick-up électrique affiche déjà dix rappels officiels, un chiffre inhabituel pour un modèle aussi récent. Cette série de correctifs techniques témoigne des difficultés rencontrées par le constructeur dans la maîtrise de la qualité et de la fiabilité de ce véhicule emblématique.

Le dernier rappel concerne 6 197 exemplaires du Cybertruck. Selon les documents publiés par la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), l’autorité américaine de sécurité routière, un défaut potentiel a été détecté au niveau de l’installation d’un accessoire de barre lumineuse tout-terrain. Ce composant pourrait se détacher en roulant et augmenter le risque de collision. Tesla précise toutefois ne pas avoir connaissance d’accidents, de blessures ni de décès liés à ce problème.

Ce nouvel épisode intervient une semaine seulement après un autre rappel portant sur 63 619 unités du même modèle. Cette précédente campagne de sécurité visait à corriger des feux de stationnement jugés trop lumineux. Ces défaillances successives ajoutent à la liste déjà longue des correctifs apportés au Cybertruck, qui a connu divers soucis techniques depuis ses débuts sur le marché.

Un véhicule emblématique mais en perte de crédibilité

Depuis sa présentation en 2019 par Elon Musk, le Cybertruck a suscité autant d’admiration que de controverses. Avec son design anguleux et futuriste, ses matériaux en acier inoxydable et son positionnement sur le segment des pick-up électriques, il devait symboliser la rupture technologique de Tesla dans le monde de l’automobile. Pourtant, les débuts du modèle ont été marqués par des retards de production, des problèmes d’assemblage et des ajustements répétés.

Parmi les incidents ayant conduit à des rappels, plusieurs concernent des éléments de carrosserie et d’équipement : des pièces de garniture en acier susceptibles de se détacher, des onduleurs défectueux, ou encore des voyants d’avertissement affichés avec une taille de police trop petite pour être lisible. Ces problèmes, bien que variés, soulèvent des interrogations sur le contrôle qualité et la fiabilité globale du pick-up électrique.

Sur le plan commercial, le Cybertruck peine à séduire au-delà de son cercle de fans les plus fidèles. Malgré une importante couverture médiatique et une stratégie marketing centrée sur son design atypique, les ventes restent modestes. Au dernier trimestre, le Cybertruck, associé aux modèles haut de gamme Model S et Model X, n’a représenté qu’un peu plus de 3 % des livraisons mondiales de Tesla. Ce chiffre illustre les limites du succès commercial de ce véhicule pourtant attendu comme une révolution dans le segment des utilitaires électriques.

La multiplication des rappels risque d’affecter davantage la réputation du constructeur, déjà confronté à une concurrence croissante dans le domaine des véhicules électriques, notamment sur le marché nord-américain. Des acteurs comme Rivian, Ford ou General Motors proposent désormais des alternatives solides dans le segment des pick-up électrifiés, accentuant la pression sur Tesla.

Elon Musk, qui avait présenté le Cybertruck comme un véhicule indestructible et visionnaire, voit ainsi son produit phare confronté à une réalité plus nuancée. Ces rappels répétés rappellent qu’en matière d’automobile, l’innovation technologique ne peut se substituer aux exigences de fiabilité, de sécurité et de conformité réglementaire.

Notre avis, par leblogauto.com

La multiplication des rappels du Cybertruck souligne les difficultés persistantes de Tesla à stabiliser la production de ce modèle complexe. Bien que les défauts signalés ne soient pas toujours majeurs, leur fréquence érode la confiance des consommateurs et ternit l’image d’un produit censé incarner l’excellence technologique. Le faible volume de ventes démontre également que le design avant-gardiste ne suffit pas à garantir le succès commercial. Pour Tesla, l’enjeu est désormais de rétablir la fiabilité du Cybertruck et de restaurer sa crédibilité dans un marché électrique de plus en plus concurrentiel.

Crédit illustration : Tesla.

(11 commentaires)

  1. J’ai vu une vidéo d’Olivier Hamant, chercheur en biologie et biophysique, et qui cause de robustesse du système à l’avenir, etc, qui parlait de Tesla, sans préciser quel modèle, en disant que c’est très mal conçu, qu’on ne peut pas démonter l’arrière (genre c’est pressé), que la batterie est collée au châssis et qu’idem on ne peut pas l’enlever pour la remplacer, donc que quand il y a qqch à réparer dans ce genre, ben faut changer la bagnole, et que les assureurs commencent à s’en rendre compte.
    Ca a peut-être aussi qqch à voir dans l’histoire du volant dans le robotaxi…

    1. De manière générale dans l’industrie Auto, le coût et la complexité de réparation sont en forte hausse et invitent au remplacement pur et simple. C’est aussi une mort lente pour les petits garagistes qui ont de moins en moins de possibilité d’action. Tesla est un cran « en avance » sur ce point, principalement avec le gigacasting, mais je ne suis pas sûr que ce soit fondamentalement différent des unibodys classiques (une fois que le chassis est déformé…)…

  2. « ventes modestes »? Musk tablait sur >250 000 CT/an, envisageait 500 000, et on tourne autour de 20 000. C’est une catastrophe, oui…

  3. Bon le cybertruck essuie les plâtres de la prochaine génération? ou c’est l’exemple de complexité qu’il ne faut pas faire?

    Pour rester dans le concret, je suis à mon deuxième véhicule Tesla (3 et Y) et 150000 km parcourus. Ces modèles sont peut être bien nés ou alors je les ai acheté après que les vitres ne se décollent ou que la peinture parte en lambeau, mais je n’ai aucune immobilisation à déplorer, sauf 1 heure pour changer la serrure du frunk et 1 heure pour changer le volant sur la 3 performance. le bequet arrière en vrai faux carbone c’est aussi décollé, changé à domicile.

  4. C’est laid, ce n’est pas fiable… Ça reste cher… Le patron à des idées nauséabondes… Ce n’est pas très école, sauf à replacer un équivalent thermique.
    Bref, ce n’est pas trop une mauvaise nouvelle.

    Si quelqu’un a les chiffres comparatifs avec la concurrence… Rivian, Dodge Ram Ev, F150 Lightning etc.
    Ça doit être intéressant !

  5. Sauf erreur, le constat d’échec du Cybertruck est assez proche du Tesla Semi !?
    Pareil, la concurrence qui était larguée… Ne l’est plus du tout en 2025 !?

    Tesla… N’est vraiment plus la boîte qui impressionnait et qui faisait rêver il y a 5 et 10 ans !
    Alors depuis 2025, c’est une catastrophe !!!

    1. Après pour les autres modèles … En termes d’efficacité de VE…
      Tesla reste la référence !
      Mais c’est un autre sujet, l’un n’empêche pas l’autre.

  6. Souvenez-vous des listes d’attente à son pré lancement. Ce véhicule devient un cas d’école de marketing, aux côtés peu glorieux de la marque Edsel, de l’Airflow et de la Cimarron.

    On va dire pour simplifier que l’intérêt du public ne s’est pas manifesté en ventes, mais les concurrents ne font pas mieux !

    1. Apparemment, la concurrence, Ford, notamment, ne serait pas fiables également ? Forcément, ça, plus les encouragements de Trump à ne pas acheter des VE.

      L’essence est donnée aux USA … Surtout sans les taxes… La majorité des Américains sont pragmatiques.
      Pourquoi « s’emmerder » avec des VE !? (sauf à etre militant écolo)

      Mais cette situation peut radicalement changer dans 3 ans !!!

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