Antonio Filosa se dit confiant dans l’avenir de Stellantis grâce aux propositions américaines d’assouplir les normes d’émissions.
Un PDG optimiste après une visite à Washington
Le PDG de Stellantis, Antonio Filosa, affiche un optimisme renouvelé quant à l’avenir du groupe automobile après une journée stratégique passée à Washington, D.C., suivie d’une intervention à Londres. Sa présence à la Maison-Blanche, le 3 décembre, lors d’une annonce de l’administration Trump concernant un assouplissement majeur des normes d’émissions, a marqué un tournant pour le dirigeant. Selon lui, cette orientation politique rendrait plus accessible le redressement d’un constructeur qui a récemment été mis en difficulté par des réglementations environnementales strictes.
Dans le bureau ovale, Filosa se tenait derrière Donald Trump, entouré de figures politiques conservatrices comme le sénateur Ted Cruz et le secrétaire aux Transports Sean Duffy. L’administration a présenté une proposition visant à réduire sensiblement les limites d’émissions des véhicules, promesse censée améliorer la rentabilité des constructeurs automobiles américains. Ce projet doit encore passer par une phase de consultation publique avant d’être validé, mais il suscite déjà l’intérêt du secteur automobile, notamment pour les marques dépendantes des motorisations thermiques.
Les moteurs thermiques au cœur de la stratégie Stellantis
Lors de sa prise de parole le 4 décembre à Londres, dans le cadre de la Goldman Sachs Industrials and Autos Week, Filosa a exprimé une confiance marquée dans la capacité de Stellantis à tirer parti de ces nouvelles conditions réglementaires. Il a rappelé que l’entreprise avait anticipé un retour à des contraintes moins sévères, citant le relancement du moteur HEMI V8 par Ram en octobre comme un signe clair de repositionnement sur les motorisations à combustion interne. Cette démarche vise à reconquérir un segment de marché friand de moteurs puissants et gourmands en carburant.
Les deux principaux groupes motopropulseurs du Ram 1500 — le six cylindres Hurricane et le V8 HEMI — illustrent cette stratégie. Filosa estime que l’affaiblissement des incitations gouvernementales pour les véhicules électriques et la simplification des normes d’émissions permettront à Stellantis de regagner des parts de marché, perdues ces cinq dernières années. Selon les documents déposés auprès de la National Highway Traffic Safety Administration, le groupe a payé 773,5 millions de dollars d’amendes depuis 2018 pour non-respect des normes CAFE, un fardeau financier que la nouvelle orientation politique pourrait alléger.
À Londres, Filosa a souligné que les nouvelles normes CAFE proposées réaligneraient les objectifs industriels avec la demande réelle du marché. Sous l’administration Biden, les constructeurs devaient atteindre une moyenne de 50,4 mpg pour l’ensemble de leur flotte d’ici 2031, un objectif quasi impossible à atteindre sans électrification massive. Trump propose désormais un seuil nettement plus bas : 34,5 mpg à la même échéance, rendant possible une stratégie centrée sur les moteurs thermiques, complétée par quelques modèles électrifiés.
Une gamme diversifiée, entre thermique, hybride et électrique
Filosa insiste toutefois sur le fait que Stellantis ne renonce pas pour autant à l’électrification. Le dirigeant parle d’un « mix » de motorisations conçu pour répondre à la demande des consommateurs, plutôt qu’à des obligations réglementaires. Le groupe maintient un portefeuille diversifié, où coexistent modèles thermiques, hybrides et électriques.
Dodge a récemment lancé une nouvelle Charger à essence à l’usine d’assemblage de Windsor, conçue pour accompagner la version électrique dont les ventes restent limitées. Chrysler continue de proposer la Pacifica hybride, tandis que Jeep a mis sur le marché cette année son premier Cherokee hybride. Ram, de son côté, prépare une camionnette électrifiée à autonomie prolongée, capable d’alterner entre l’essence et l’électricité.
Malgré ce recentrage visible sur les moteurs thermiques, Filosa assure que le groupe croit toujours au potentiel des technologies hybrides, qu’il considère comme un compromis attractif pour la clientèle américaine. Selon lui, l’hybride pourrait devenir l’une des motorisations préférées aux États-Unis, grâce à un équilibre entre performance, autonomie et efficacité énergétique.
À travers ces annonces, Stellantis se repositionne comme un constructeur flexible, prêt à adapter sa stratégie industrielle aux évolutions des politiques publiques, tout en cherchant à satisfaire une demande automobile nord-américaine encore très attachée aux motorisations traditionnelles. Le discours de Filosa témoigne d’une volonté de stabiliser un groupe qui a connu des difficultés d’adaptation face à la transition énergétique.
Notre avis, par leblogauto.com
La prise de position de Stellantis montre à quel point les changements réglementaires peuvent influencer la stratégie industrielle d’un constructeur mondial. L’entreprise semble vouloir capitaliser rapidement sur un cadre moins contraignant pour renforcer ses gammes thermiques. En parallèle, elle conserve une présence sur l’hybride et l’électrique, signe d’une diversification prudente. L’évolution finale des normes CAFE déterminera en grande partie l’équilibre futur de sa gamme en Amérique du Nord.
Crédit illustration : Stellantis.

Et bien voilà un groupe qui mise sur l’avenir. Qui raisonnablement va orienter sa stratégie en fonction d’un président a qui il ne reste que 3 ans, qui manque complètement de compréhension et de stratégie et qui pense que son pays est encore le centre du monde, alors que désormais le barycentre technologique et économique ce situe à Pékin.
Stellantis USA va surement tenir encore qq années mais les marques US vont perdre leur Aura et leur influence mondiale.
Etonnant cette succession de mauvais choix. Espérons que les marques Européennes du groupe seront plus raisonnables