Les constructeurs chinois d’hybrides et de véhicules électriques débarquent en force à Munich

Les marques chinoises de voitures électriques et hybrides s’imposent à Munich, défiant Volkswagen, Renault et Stellantis sur le marché européen.

Une nouvelle offensive chinoise sur le marché européen

Le salon automobile de Munich 2025, l’IAA Mobility, devient cette année la vitrine de la montée en puissance des constructeurs chinois de véhicules électriques (VE) et hybrides. Des acteurs majeurs comme BYD, Xpeng et Leapmotor y présentent leurs nouveaux modèles, marquant une nouvelle phase d’expansion en Europe.
Alors que la guerre des prix fait rage sur le marché intérieur chinois et que le marché américain reste quasiment fermé en raison de barrières commerciales, l’Europe apparaît comme une terre d’opportunité stratégique pour ces marques ambitieuses.

Les ventes de véhicules électriques chinois progressent en Europe

Selon Dataforce, la présence des constructeurs chinois sur le marché européen continue de croître. En juillet, leurs ventes de véhicules électriques représentaient 9,9 % du marché régional, après avoir déjà connu un pic en juin. Globalement, ils ont capté 5,3 % du marché automobile total européen, un troisième mois consécutif au-dessus du seuil de 5 %.
Parallèlement, la part des hybrides a atteint un niveau record de 9,7 %. Cette tendance confirme que l’Europe, engagée vers la fin progressive des moteurs thermiques d’ici la prochaine décennie, offre un terrain fertile pour les acteurs étrangers capables de proposer des véhicules électriques ou hybrides compétitifs.

BYD en tête avec des modèles phares et une production locale

Le géant BYD, désormais plus vendeur que Tesla en Europe, prend une longueur d’avance grâce à une stratégie agressive. L’entreprise met en place des usines en Hongrie et en Turquie afin d’éviter les droits de douane imposés par l’Union européenne.
À Munich, BYD présentera le Seal 06 DM-i Touring, un break hybride rechargeable destiné à concurrencer la Volkswagen Passat. Cette nouveauté s’ajoute au succès déjà rencontré par son crossover Seal U, bien accueilli sur le marché européen.

Xpeng et Leapmotor : l’innovation au service de la conquête

De son côté, Xpeng mise sur l’amélioration de ses modèles pour séduire un public plus large. Le constructeur dévoilera une nouvelle version de sa berline électrique P7, avec une autonomie accrue et une recharge plus rapide. Ce modèle cible directement les conducteurs allemands sensibles aux performances technologiques.
Quant à Leapmotor, soutenu par Stellantis, il introduira son B05, une berline électrique compacte conçue pour rivaliser avec l’ID.3 de Volkswagen. Cette alliance sino-européenne s’accompagne de projets industriels communs, notamment la production de véhicules électriques à Saragosse, en Espagne, près d’une usine de batteries construite avec CATL, leader mondial du secteur.

Une coopération sino-européenne renforcée malgré les tensions commerciales

Bien que l’Union européenne ait imposé en 2024 des droits de douane sur les importations de véhicules électriques chinois, ces mesures n’ont pas freiné l’essor des marques venues de Pékin. Les constructeurs s’adaptent en proposant davantage d’hybrides et de véhicules thermiques, échappant ainsi aux surtaxes, et en formant des partenariats locaux pour asseoir leur présence.
Cette stratégie leur permet non seulement de contourner les obstacles, mais aussi de concurrencer directement les géants européens tels que Volkswagen et Stellantis, contraints de réduire leurs coûts pour protéger leurs marges.

Un écosystème automobile chinois en démonstration

Le salon de Munich ne met pas seulement en lumière les constructeurs, mais également tout l’écosystème technologique chinois.

  • CATL y présentera ses dernières innovations en matière de batteries.
  • Le fabricant de capteurs Hesai et les startups spécialisées dans la conduite autonome, telles que DeepRoute.ai et Momenta, seront aussi présentes.
  • Cette dernière collabore déjà avec Uber sur un projet de robotaxi destiné au marché européen.

Polestar et Chery misent aussi sur Munich

En parallèle, Polestar, soutenu par Geely, dévoilera sa berline orientée haut de gamme Polestar 5.
À l’autre extrémité du marché, Chery Automobile met en avant ses marques Omoda et Jaecoo, avec des modèles hybrides et électriques plus abordables comme l’Omoda 5 et le Jaecoo 7, destinés aux consommateurs à la recherche d’options économiques.

La bataille automobile s’intensifie en Europe

L’invasion des hybrides et véhicules électriques chinois à Munich confirme une réalité : l’Europe est désormais le nouveau champ de bataille mondial de l’automobile. Entre innovations technologiques, production locale et stratégies de contournement des barrières douanières, les constructeurs chinois s’imposent comme des concurrents redoutables face aux champions européens.
Avec une offre allant du haut de gamme à l’économique, ils redessinent progressivement le paysage automobile européen et accélèrent la transition vers une mobilité électrique.

Crédit illustration : Leapmotor.

(14 commentaires)

  1. Un mystère pour moi qu’on puisse acheter Chinois en Europe. Aucun patriotisme alors que les chinois s’en tapent des Européens si ce n’est écouler leurs productions de merde par internet notamment.
    Je vois de plus en plus de taxis avec des voitures chinoises. Et après, ils viennent manifester contre la reforme du gouvernement sur le transport sanitaire. Qu’ils roulent français ou au moins européens.

    1. C’est la résultat de 30 ans de formatage à la recherche du moins cher.
      La notion de fabriqué en France/Europe ou ailleurs n’existe plus.
      De même que acheté sur Internet ou au magasin du coin n’importe plus.

    2. @CJ BANG, les gens sont 0.01 % patriote et 99.99 % pour leur porte-monnaie… Et c’est particulièrement Français.
      Regardez les milliards achetés par les Français chez Shein et Temu.

    3.  » Aucun patriotisme alors que les chinois s’en tapent des Européens  »

      sans la Chine, les allemands n’auraient jamais atteint leur chiffre
      sans les chinois audi n’aurait peut être pas atteint un volume viable comme marque premium
      sans la Chine volkswagen seraient une marque moins mondialisée
      sans la Chine, Nissan aurait peut être sauté
      sans la chine, tesla n’aurait pas décollé

      tu as une vision biaisée

      1. @rog, peu importe votre ancien pseudo…

        Sauf que les temps changent… je viens d’écrire :
        Les ventes en Chines de la part des constructeurs Allemands se rapprochent de plus en plus à une victoire à la Pyrrhus.
        La situation de BYD est l’opposé d’une victoire à la Pyrrhus, mais c’est une défaite qui se termine par une récompense plus grande que ce qu’aurait apporté la victoire.

        C’est dorénavant un constat d’échec maintenant !

    1. Je pense que la tête de pont qu’avait fait les alliés en Normandie le 7 juin 1944 devait faire moins de 5 % de l’Europe… ET, ils étaient déjà indélogeables !

        1. …?
          Je ne vois que le côté tactique….
          Une fois que la mise d’un pied ferme sur un territoire… Déloger, c’est une autre histoire.
          Et ça permet d’aller plus facilement plus loin dans les conquêtes !

  2. « Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas… »
    « Nos emplettes sont nos emplois »
    L’éducation de la population aux impacts de leurs achats est une bonne chose, mais l’efficacité est limitée. Au doigt mouillé, 10% de marge peut-être en moyenne (l’acheteur est prêt à mettre 10% de prix en plus pour un bien équivalent « local »). Cela va crescendo à mesure de la localité, évidemment (le gars dont toute la famille bosse pour l’entreprise du coin depuis 3 générations va être plus enclin à la soutenir).
    Mais si l’étranger arrive avec un produit nettement supérieur, ou 50% moins cher, c’est toast…
    La terre entière est en concurrence aujourd’hui, et c’est inévitable. Soit on accepte la bagarre, soit on s’isole et on risque de se faire distancer (et à terme la concurrence économique peut se déplacer en concurrence géopolitique/militaire).
    La régulation devrait permettre que la concurrence soit « saine », par exemple éviter la constitution de monopoles (par ex par asphyxie de la concurrence, avec appui étatique), éviter que certains coûts indirects soient trop inégalement répartis (environnement, santé, conditions de travail/esclavage…). A la base un rôle dévolu à l’OMC, mais entre les lobbies, les tricheurs, et ceux qui mettent aujourd’hui ouvertement toute ‘multilatéralité’ aux chiottes…

    1. @Malco, les Français sont très peu patriote… à part pour le foot ! En-dehors de ça depuis le début des années 2000 voire 1990, ils se gavent de produits asiatiques… Et cela s’empire progressivement, pour gagner parfois un 1 €.
      Acheter « francais »… Dans beaucoup de domaines, deviens quasi impossible… Je le regrette infiniment.
      L’OMC depuis les accords avec Clinton en 1998 est contrôlé par les Chinois… C’est un cheval de Troie.
      La façon de faire de Trump est très dure pour les non-américains… On en subit également les conséquences, nous « européens », mais pourquoi l’on s’interdit de se battre avec les mêmes armes !?
      Imposons la fabrication en Europe pour les voitures étrangères à l’Europe… Sinon limitons drastiquement.

  3. Il y avait les mêmes peurs lorsque les constructeurs Japonais, puis les Coréens sont arrivés sur notre marché.
    Aujourd’hui, ils sont bien intégrés et produises d’excellents véhicules.
    Les constructeurs Français se sont sabordés eux-mêmes en produisant des véhicules à l’économie au détriment de l’acheteur, pour le grand plaisir des actionnaires

    1. Le problème aussi est que depuis 100 ans, il faut partager le gâteau avec des pays industriels très forts.
      Le Japon était déjà fort fin du 19e Siècle, mais ils ont été menaçant que dans les années 80, les Coréens nettement après-guerre et menaçant que vers l’an 2000… Maintenant les Chinois… Encore beaucoup plus FORT !
      A chaque fois, il faut partager une part du gâteau… Qui en plus se réduit dans l’immédiat.
      Si l’Europe s’efforce d’être autant ouvert aux importations sans contrôles… il ne faut pas s’étonner de voir du chômage et des constructeurs qui cherchent à faire des économies à tout prix pour survivre…. Le retour de la manivelle des lois de l’OMC.

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