Honda révise ses prévisions à la hausse grâce à des droits de douane américains plus cléments

Honda revoit ses bénéfices annuels à la hausse malgré une baisse trimestrielle, soutenu par des droits de douane US moins sévères.

Des prévisions de bénéfices revues à la hausse malgré un trimestre difficile

Honda Motor Co., l’un des piliers de l’industrie automobile japonaise, a annoncé une révision à la hausse de ses prévisions de bénéfices pour l’exercice fiscal se terminant en mars 2026. Ce réajustement fait suite à des droits de douane américains sur les produits japonais finalement moins élevés que prévu, ce qui allège la pression initialement anticipée sur le constructeur.

La société prévoit désormais un bénéfice d’exploitation de 700 milliards de yens (environ 4,41 milliards d’euros), contre une prévision antérieure de 500 milliards de yens (environ 3,15 milliards d’euros). Ce chiffre reste toutefois inférieur à l’estimation moyenne des analystes, qui tablaient sur 896 milliards de yens (environ 5,65 milliards d’euros). Ce regain d’optimisme reste donc mesuré, alors que le contexte commercial entre les États-Unis et le Japon demeure incertain.

Un trimestre pénalisé par les taxes douanières

Pour la période d’avril à juin 2025, Honda a enregistré un bénéfice de 244 milliards de yens (environ 1,54 milliard d’euros), bien en dessous des 310 milliards de yens attendus (environ 1,95 milliard d’euros). Cette contre-performance s’explique notamment par un impact négatif de 125 milliards de yens (environ 788 millions d’euros) dû aux nouveaux tarifs douaniers. Parallèlement, les ventes ont chuté de 1 %, atteignant 5,3 trillions de yens (environ 33,39 milliards d’euros) au cours du trimestre.

Le constructeur automobile reste toutefois confiant pour l’avenir, considérant que le récent accord commercial signé avec l’administration Trump a permis d’éviter un scénario catastrophe, selon les mots de plusieurs dirigeants du secteur. Les droits de douane, initialement redoutés à hauteur de 25 %, ont été plafonnés à 15 % pour les importations japonaises.

Un impact tarifaire moins lourd que prévu

Selon Eiji Fujimura, directeur financier de Honda, la révision à la baisse des droits de douane aura un effet positif net sur les résultats à venir. Le coût brut des droits de douane est désormais estimé à 450 milliards de yens (environ 2,84 milliards d’euros), contre 650 milliards de yens (environ 4,1 milliards d’euros) dans les prévisions précédentes. Près de la moitié de cette amélioration serait due à une augmentation des prix sur le marché américain, permettant de compenser en partie les taxes.

Honda précise que ces projections ont été établies en supposant une entrée en vigueur des tarifs dès septembre 2025. Toutefois, la date exacte de leur application reste floue, comme l’a souligné Masao Kawaguchi, responsable de la supervision financière de l’entreprise.

Motos solides, voitures en difficulté en Asie

Le segment moto de Honda a brillé au premier trimestre, avec un bénéfice de 189 milliards de yens (environ 1,19 milliard d’euros) et une marge record de 20 %, grâce à une forte croissance sur des marchés clés comme le Brésil et le Vietnam.

En revanche, la division automobile a subi une perte de près de 30 milliards de yens (environ 189 millions d’euros), affectée par une baisse des ventes à travers l’Asie, notamment en Chine, un marché particulièrement difficile pour la marque. Cette baisse de performance dans le secteur automobile pourrait être temporaire, selon Tatsuo Yoshida, analyste chez Bloomberg Intelligence, qui estime qu’un redressement des ventes en Chine pourrait considérablement booster les bénéfices globaux de Honda.

Les États-Unis, un marché stratégique malgré les tensions commerciales

Les États-Unis restent le premier marché de Honda, avec environ 1,4 million de véhicules vendus en 2024, dont 40 % importés du Japon. La dépendance de Honda au marché américain explique en grande partie l’impact direct des politiques tarifaires américaines sur ses résultats.

Dans ce contexte, Honda a également annoncé le report de deux ans de son projet de chaîne d’approvisionnement pour véhicules électriques au Canada, initialement prévu en Ontario. Ce report est dû à une demande plus faible que prévue, freinant temporairement le développement de ses usines de batteries et de production de VE, dont la capacité attendue était de 240 000 véhicules par an.

Crédit illustration : Honda.

(2 commentaires)

  1. Que l’on aime ou que l’on déteste la politique économique commerciale de Trump… En attendant, c’est lui qui donne le « la » dans le monde entier !
    Pour le moment d’ailleurs, ça marche… Bien que les effets contre productifs ne sont pas encore présents… D’ici 6 mois, des changements risquent de se voir, ne serait-ce de la part des consommateurs américains qui vont en prendre plein le museau.

    1. Par contre … Trump n’est vraiment pas notre ami. (nous les Européens)
      …. Alliés, accidentellement uniquement par intérêt… Comme d’habitude avec les Américains … Mais sans filtre.

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