Ford annonce 1 000 suppressions d’emplois supplémentaires à Cologne face au ralentissement des ventes de véhicules électriques

Ford va supprimer 1 000 emplois supplémentaires à Cologne, ajustant sa production de véhicules électriques à une demande en baisse en Europe.

Une restructuration majeure en réponse à la baisse de la demande de VE

Ford Motor Company a confirmé une nouvelle vague de suppressions d’emplois, avec 1 000 postes en moins dans son usine de production de véhicules électriques de Cologne, en Allemagne. Cette décision s’inscrit dans un plan global de restructuration visant à adapter la production à la demande réelle de véhicules électriques (VE) en Europe, qui est bien inférieure aux prévisions initiales.

Ces licenciements s’ajoutent aux 2 900 postes déjà supprimés en Allemagne, portant la réduction totale à près de 18 % des effectifs européens de Ford, soit environ 5 000 postes sur les 28 000 employés que compte le constructeur sur le continent. L’objectif affiché par Ford est de réduire ses coûts tout en maintenant sa compétitivité dans un marché de plus en plus complexe.

Cologne : un symbole des défis de l’électrification

L’usine de Cologne a une valeur stratégique pour Ford : l’entreprise y a investi 2 milliards de dollars pour la transformer en un centre de production moderne dédié aux véhicules électriques. Ce site devait incarner la vision électrique de Ford en Europe, avec en tête d’affiche la production du SUV électrique Ford Explorer.

Cependant, le marché n’a pas évolué aussi rapidement que prévu. Lorsque l’usine a rouvert en 2023, les analystes prévoyaient que les VE représenteraient 35 % des ventes de voitures neuves en Europe d’ici 2025. Aujourd’hui, les prévisions sont révisées à la baisse, estimant plutôt une part de marché autour de 20 %. Cette révision a forcé Ford à réduire la cadence de production et à ajuster ses effectifs.

Un passage à une seule équipe de production en 2026

À partir de janvier 2026, l’usine passera de deux équipes à une seule, réduisant ainsi la production quotidienne. Ford privilégie des mesures sociales douces, comme les départs volontaires et les rachats, afin de limiter les licenciements secs. Cette approche reflète la volonté de l’entreprise de maintenir de bonnes relations sociales tout en alignant sa capacité de production sur la demande réelle.

Pressions réglementaires et fin des subventions

Le constructeur cite plusieurs facteurs expliquant ce ralentissement, notamment :

  • Les changements dans les réglementations européennes sur les émissions de CO₂
  • La suppression progressive des incitations gouvernementales pour les acheteurs de VE
  • La volatilité des prix des matières premières

En Allemagne, la fin des subventions d’État pour les VE a eu un impact direct sur les ventes. Bien que la part de marché des VE ait progressé pour atteindre 15,6 % des ventes en Europe, cette croissance reste en deçà des attentes et met sous pression les plans d’investissement des constructeurs.

Ford en difficulté face à la concurrence

Les ventes globales de Ford en Europe n’ont augmenté que de 0,7 % sur les sept premiers mois de l’année, avec une part de marché stable à 3,3 %. En revanche, Tesla domine largement le marché des BEV avec sa Model Y, suivie par la Model 3 et la Volkswagen ID.4. Aucun modèle Ford ne figure dans le top 10 des ventes de véhicules électriques en Europe, ce qui complique sa position concurrentielle.

Un signal pour toute l’industrie automobile

Cette nouvelle vague de suppressions d’emplois illustre les défis croissants de l’industrie automobile dans la transition vers l’électrique. Les constructeurs doivent jongler entre des investissements massifs en R&D, l’adaptation de leurs sites de production et une demande fluctuante, tout en maintenant leur rentabilité. Ford, comme d’autres constructeurs, doit désormais trouver un équilibre entre innovation, coûts et réalités du marché.

(6 commentaires)

    1. De toute façon… Déjà dit depuis des mois… Qui marche bien aujourd’hui !???
      Je crois même que Ferrari, ça ne marche pas aussi bien qu’avant …. Je parle d’eux, car généralement, ce sont toujours eux l’exception qui confirme la règle.

    2. La casse sociale continue, en Europe, on a le cocktail explosif: délocalisation massive des modèles qui se vendent (thermique), construction sur notre sol des modèles qui se vendent pas (électrique). Ceux qui ont eu cette idée de génie méritent une médaille, en attendant, c’est les usines européennes, leurs salariés et les sous-traitant qui trinquent.

      1. Il ne faut pas écouter les Allemands et van der machine…. Toujours prêt à cirer les pompes aux Américains et Chinois… Forcément, ce sont leurs clients … Mais globalement, l’UE est perdante depuis l’an 2000 !
        Une bonne politique à la Trump, mais que pour les intérêts des Européens … Paradoxalement avec des mesures inverse de ceux que prendre Trump.

        1. SGL : les exportations automobiles européennes ont bondi grace à l’UE.
          L’automobile c’est des cycles, rappelez vous le boom post covid, c’est fini ça se clame, puis ça va reprendre, il en est ainsi depuis que l’accès à l’automobile est démocratisé. Et un phénomène inédit s’y est ajouté : la Chine est devenue le premier producteur d’automobiles au monde, massivement subventionnés, et commence à attaquer le marché européen. Les Chinois achètent moins de voitures européennes, même haut de gamme (porsche en baisse en chine). Les temps sont durs pour les constructeurs européens , van der machin ou macron ou je ne sais qui ne sont que des boucs émissaires
          J’ajoute que Stellantis a vraiment baissé en qualité , perso je n’en achèterais certainement pas en 2025 et je ne suis pas le seul (usines à l’arret en France).

          1. Je ne suis pas globalement en désaccord, néanmoins…

            « les exportations automobiles européennes ont bondi grace à l’UE »
            Pour qui ? … les Allemands !? … Ça eut marché… Ça marche de moins en moins bien… Ils arrivent bientôt à plus d’inconvénients que d’avantages.
            Je suis d’accord que Macron a une bonne tête de Turc… Mais il a fait des conneries aussi… Tout comme Tavares aussi… Après qu’il eût sauvé PSA et Opel et fusionner avec le groupe FCA.
            Stellantis n’est pas bien… Certes… Mais suivant notre période… c’est un état NORMAL.
            Moi ce qui m’intéresse le plus… c’est leur état futur dans 5 ou 10 ans.
            Sauf si Filosa est un manche, ils ont des très bonnes cartes pour l’avenir.

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