BMW abaisse ses prévisions face au ralentissement en Chine


BMW abaisse ses prévisions 2025 face au ralentissement en Chine et à la pression tarifaire. Un coup dur pour l’automobile allemande

BMW confrontée à un ralentissement économique et à une concurrence accrue en Chine

BMW AG a connu une forte baisse en Bourse après avoir revu à la baisse ses prévisions financières pour 2025. Le constructeur bavarois a annoncé une diminution de ses bénéfices attendus avant impôts, invoquant une combinaison de facteurs défavorables : la faiblesse de ses ventes en Chine, la montée en puissance de la concurrence locale sur le marché des véhicules électriques et l’impact persistant des coûts tarifaires internationaux. L’action BMW a ainsi chuté de 7,1 % à la Bourse de Francfort, marquant sa plus forte baisse depuis novembre.

Jusqu’à présent, BMW tablait sur une stabilité de ses résultats financiers par rapport à l’année précédente. Désormais, la marque prévoit un léger recul. La société a également abaissé sa prévision de flux de trésorerie disponible pour sa division automobile, passant de plus de 5 milliards d’euros à un peu plus de 2,5 milliards d’euros. Malgré cette révision à la baisse, l’action BMW reste en progression d’environ 3 % depuis le début de l’année.

Cette annonce intervient dans un contexte particulièrement difficile pour l’industrie automobile allemande, fortement exposée aux marchés d’exportation, en particulier celui de la Chine. BMW, tout comme ses concurrents Audi, Porsche et Mercedes, voit sa part de marché s’éroder face à des constructeurs chinois comme BYD ou Xiaomi. Ces derniers proposent des voitures électriques technologiquement avancées à des tarifs très compétitifs, mettant sous pression les marges des marques premium étrangères.

Ce phénomène dépasse le cadre de BMW. La production industrielle allemande a connu en août sa plus forte baisse mensuelle depuis début 2022, selon les données de Destatis. Cette baisse reflète les difficultés structurelles rencontrées par la première économie d’Europe, toujours engluée dans une crise industrielle persistante.

L’électrification à marche forcée et les incertitudes tarifaires pèsent sur les résultats

La transition vers les véhicules électriques, bien qu’inévitable, s’avère complexe pour les constructeurs européens. BMW doit faire face à une demande plus faible que prévu pour ses modèles électriques haut de gamme, combinée à une croissance molle sur le marché européen et à des taxes douanières fluctuantes aux États-Unis.

En réponse à ces défis, certains constructeurs ont choisi de réduire leurs coûts ou de réaffecter des ressources vers les modèles thermiques ou hybrides. Par ailleurs, les fournisseurs de pièces détachées, à l’image de Robert Bosch GmbH ou ZF Friedrichshafen AG, ont annoncé récemment des milliers de suppressions de postes, illustrant les turbulences que traverse toute la chaîne de valeur automobile.

BMW a indiqué que les changements de ses prévisions de trésorerie étaient en partie liés à des aides financières versées à ses concessionnaires chinois, impactés par la baisse des commissions bancaires sur les produits financiers automobiles. Par ailleurs, la marque munichoise a dû revoir ses hypothèses de remboursement de droits de douane, notamment en lien avec les autorités américaines et allemandes. Ces remboursements, estimés à plusieurs centaines de millions d’euros, sont désormais attendus pour l’an prochain au lieu de 2025.

Le constructeur place néanmoins de grands espoirs dans sa nouvelle génération de véhicules électriques. En septembre, BMW a présenté le iX3, premier SUV de la gamme Neue Klasse, sur laquelle plus de 10 milliards d’euros ont déjà été investis. Cette nouvelle plateforme doit représenter l’avenir électrique de BMW et jouer un rôle stratégique pour redynamiser ses ventes mondiales.

Notre avis, par leblogauto.com

BMW traverse une période charnière, confrontée à une forte pression concurrentielle en Chine et à une volatilité accrue des marchés internationaux. La réduction des prévisions financières reflète une stratégie d’ajustement prudent face à des facteurs économiques défavorables. L’investissement massif dans la gamme Neue Klasse montre cependant une volonté claire d’accélérer la transition vers l’électromobilité. Reste à voir si cette offensive technologique suffira à inverser la tendance.

Crédit illustration : BMW.

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