Aston Martin fragilisée : l’impact des tarifs US et du ralentissement chinois pèse lourdement sur les bénéfices

Aston Martin revoit ses prévisions à la baisse en raison des tarifs américains et d’une demande asiatique affaiblie par l’économie chinoise.

Aston Martin lance un avertissement sur ses bénéfices pour 2025

Le constructeur automobile britannique Aston Martin a récemment émis un avertissement sur ses bénéfices à venir, invoquant deux principaux facteurs de pression : l’effet déstabilisateur des droits de douane américains et une demande atone en Asie, notamment en Chine. Cette combinaison de contraintes économiques et commerciales pousse la marque à revoir à la baisse ses objectifs de rentabilité pour l’année 2025, voire au-delà.

Les dirigeants ont confirmé que le bénéfice d’exploitation ajusté serait inférieur aux prévisions initiales, bien que les chiffres précis n’aient pas encore été divulgués publiquement.

Les droits de douane américains : un frein majeur à l’export

La politique commerciale des États-Unis sous l’administration Trump continue de faire sentir ses effets. Selon les dirigeants d’Aston Martin, les droits d’importation imposés au deuxième trimestre ont été « extrêmement perturbateurs », contraignant l’entreprise à suspendre temporairement ses expéditions vers les États-Unis afin de maîtriser les coûts et ajuster ses stratégies de stock.

Même si les expéditions ont repris en juin, les prix ont été augmentés en conséquence, rendant les véhicules Aston Martin moins compétitifs face à leurs concurrents sur le sol américain.

Un accord commercial peu favorable avec Washington

Un nouvel accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis, signé récemment, instaure un système de quotas trimestriels. Ce mécanisme limite à 25 000 le nombre de voitures britanniques pouvant bénéficier d’un tarif réduit de 10 %. Au-delà de ce seuil, les importations sont taxées à 27,5 %, un taux extrêmement pénalisant pour les constructeurs haut de gamme comme Aston Martin.

Le PDG Adrian Hallmark a exprimé ses inquiétudes concernant ce système, le qualifiant de frein à la planification financière à moyen terme. Il a également affirmé que la marque poursuivait les discussions avec le gouvernement britannique pour réviser ce mécanisme et obtenir un accès équitable au tarif réduit pour l’ensemble du secteur automobile britannique.

Une demande asiatique en perte de vitesse

Outre les complications liées au commerce transatlantique, Aston Martin est confrontée à un ralentissement persistant de la demande en Asie-Pacifique, région qui représente pourtant plus de 25 % de ses revenus globaux. La Chine, moteur traditionnel de la croissance du marché du luxe, traverse une phase de ralentissement économique qui affecte directement les ventes de véhicules haut de gamme.

Les consommateurs chinois, confrontés à une incertitude économique accrue, se montrent plus prudents dans leurs dépenses. Résultat : les ventes d’Aston Martin dans le pays ont stagné durant le premier semestre, sans réelle perspective d’amélioration à court terme.

Des analystes compréhensifs mais inquiets

Selon une note d’analyse publiée par le cabinet Bernstein, la révision des prévisions de bénéfices est logique, compte tenu des nombreux vents contraires : effets de change défavorables, investissements continus dans la marque, incertitude réglementaire et faibles volumes de vente jusqu’au dernier trimestre de l’année.

Les analystes soulignent néanmoins que la situation reste fragile, et que toute reprise dépendra d’une stabilisation du contexte macroéconomique aussi bien en Chine qu’aux États-Unis.

Un avenir incertain pour Aston Martin

Entre tensions commerciales, hausse des prix, mécanismes de quotas désavantageux et contraction de la demande en Asie, Aston Martin navigue dans un environnement particulièrement complexe. Si la marque mise sur une reprise progressive des ventes au quatrième trimestre, les incertitudes réglementaires et économiques laissent peu de marge de manœuvre à court terme.

Le constructeur devra sans doute redoubler d’efforts pour adapter sa stratégie commerciale, réévaluer ses marchés prioritaires et poursuivre ses discussions avec les autorités pour éviter que les hausses tarifaires ne deviennent un frein permanent à son développement international.

Crédit illustration : Aston Martin.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *