Alexandre Malval nouvel homme fort du design Renault.

Le passage bref et le départ brutal de Gilles Vidal à la tête du design Renault a laissé un siège vide et la tâche rude de lui succéder. Cela peut expliquer le délai de près de 3 mois durant lequel un remplaçant a dû être trouvé. Un homme a accepté le défi: Alexandre Malval.

Sur mon siège, j’ai mis des Cactus…

Les derniers véhicules Renault plaisent à la presse, et plaisent surtout aux clients. On le voit avec la Clio 5 restylée, le Scenic E-Tech (même si il a mis du temps à décoller). Avec le joli succès du Symbioz et de l’Austral auprès des flottes. Mais surtout avec les R4 et R5 très (trop ?) mises en avant par la marque au losange. Toutes ces voitures ont été supervisées par Gilles Vidal, qui en un temps record s’est fait un nom synonyme de succès, et dont le style se reconnait par tous. Son départ choc l’est à plus d’un titre, notamment parce que s’apprête à débarquer en concession celle qui aurait dû symboliser SA note d’intention stylistique pour les 10 années à venir: la Clio 6.

C’est donc une difficile période que vit le style Renault. Proposer sur son modèle phare un design en rupture avec la silhouette des deux dernières générations sans que son instigateur n’ait à le défendre, et surtout sans réelle visibilité ou pérennité dans l’avenir. Un coup de feutre dans l’eau… Et c’est Alexandre Malval qui devient le nouvel homme fort du style. Un rôle de successeur et de challenger qu’il a déjà vécu.

Vers la rupture de la rupture ?

Mais qui est Alexandre Malval? C’est un ancien de la maison, mais pas que! A 55 ans, ce diplômé du Royal College of Art (Londres) entre chez Renault en 1994 et tisse des liens forts avec un autre grand monsieur du Design automobile hexagonal, Jean-Pierre Ploué, papa de la Twingo récemment lancée. Malval suivra Ploué chez Volkswagen en 1996, puis chez Citroën en 2001. Jean-Pierre Ploué y formera ses trois mousquetaires: Malval pour Citroën, Thierry Metroz pour DS, et… tiens tiens Gilles Vidal pour Peugeot.

Malval aura donc participé au style du renouveau chez Citroën, avec la première génération de C4 en 2004, la seconde génération de C5 en 2008. Après un court passage chez Peugeot autour de la seconde génération de 308 qui sortira en 2013, il revient en tant que patron du design de Citroën en 2012. Il continuera sur la ligne toute en rondeur tracée par son mentor Ploué avec le C4 Cactus, la troisième génération de C3, et les C3 et C5 Aircross de première génération en 2017 et 2018. Depuis 2018, Alexandre Malval était à la tête du Centre Européen de Style de Mercedes Benz. Après tous ces voyages, c’est donc presque un retour aux origines.

Des projets et des lancements plein les tiroirs

Sous la houlette de Laurens van den Acker qui chapote le design de tout le groupe, Alexandre Malval ne va pas s’ennuyer en arrivant. La gamme actuelle vient d’être quasi intégralement lancée ou rafraichie. Va rapidement venir le moment de poser les jalons du style de l’avenir de la marque, lourdement (grassement diront certains ?) porteuse du style Vidal. Au vu du passé stylistique de Malval, on peut aisément imaginer un rapprochement avec la génération antérieure, plus « Ackeresque » si on peut dire, avec plus de rondeurs, de jovialité, et moins de coupes franches, coupantes.

L’avenir immédiat va être le renouvellement du couple Austral/Espace pour 2027/2028. Van den Acker a déjà posé les jalons du projet mais Malval y mettra nécessairement sa touche. On attend donc fébrilement un premier concept car définissant le « renouveau du renouveau » de Renault. Sans doute sera t’il dévoilé au premier trimestre 2026 lors de l’annonce du nouveau plan stratégique du Groupe.

Alexandre Malval prendra ses fonctions le 2 janvier 2026, le temps de préparer sa trousse et ses feutres.

(11 commentaires)

  1. bienvenue à ce moncsieur malval, pourvu qu’il ait l’inspiration de dessiner des voitures sympa, avec de la personnalité. et non une triste succession de cubes gigogne ,comme les t roc t cross, taigo, tiguan touareg… , il est primordial, d’oser différent pour capitaliser sur le savoir faire historique de la marque.

  2. Alors on doit à Vidal :
    – le Scenic
    – la reprise du design du Rafale (une version précédente était déjà dans les starting-blocks avant son arrivée)
    – le restylage de la Clio 5
    – le restylage du Captur et le Symbioz
    – le restylage Austral et Espace
    – le Boréal
    – la Clio 6

    Pour la R5 et la R4 ce n’est pas lui il a juste supervisé les intérieurs en y insufflant du qualitatif visuel … la prochaine Twingo ce n’est pas vraiment lui non plus.

    En résumé Scenic, Boréal, Clio 6, Rafale c’était lui.

    1. Après il a supervisé plus d’autos durant sa courte carrière chez Renault que durant sa longue carrière chez Peugeot où au final il a plus développé des concepts cars que des Peugeot de série … c’est tout le paradoxe du personnage. Avoir imprimé une marque indélébile avec peu de modèles de série chez le lion et donné l’impression d’un passage éclair chez le losange avec une pléthore de modèles.

  3. Sur le site de Renault, Clio restylée et nouvelle Clio se côtoient … je trouve que la nouvelle version qu’il propose est achement plus réussie que l’actuelle restylée racoleuse et qui ne se tient pas. Je n’apprécie pas l’ancien 3008 car on lui a imposé de relooké un Citroën Picasso à contrario j’ai l’impression qu’on lui a donné carte blanche sur la nouvelle Clio et on retrouve ce qu’il faut de mieux sur ses concepts cars à savoir un avant et un arrière qui n’ont rien avoir mais il arrive à insuffler un dynamisme.

  4. La C4 avait marqué la fin de Citroën dans l’innovation et le design, le réseau le soulignait d’ailleurs. Derrière les modèles ont été moches même si Citron n’a, comme toutes les marques, pas fait que du chouette dans son histoire (Ami, GS…) et il a trempé dans toutes celles ayant acté que la marque n’était plus qu’un nom. Au secours!

    1. La C4 actuelle est pour moi une réussite, et justement elle me rappelle un peu la GS que j’ai toujours adoré.
      Le style de Citroen reste pour moi assez marqué et vieillira mieux que les Peugeot ultra agressives (mais c’est une question de goût).
      Reste la fiabilité Stellantis qui sera malheureusement la tare des modèles des années 2010-2020

      1. @Amazon, il semblerait que sur tous les points le pire est passé en 2025.
        En plus, les ventes des C4 (trop hautes pour mon goût) se vendent très bien en Europe !?
        Je pense qu’elle est enfin fiable après les multiples modifications des rappels des années 2020.
        Même la e-C4 en 156 ch a des performances honorables pour son prix.

  5. Apparemment, chez Renault, on serait pour abandonner la politique de plateformes uniquement dédiées à un type de motorisation VT ou VE !?
    On s’orienterait donc vers une politique de plateformes proche de Stellantis et BMW.

  6. Renault ce sont les rondeurs Malval c’est le retour du vrai Renault et en symbiose avec vandenecker qu’il est amené à remplacer ayant 5 ans de moins… je suis persuadé que Vidal a été poussé vers la sortie et provost n’aime pas Stellantis cf recrutement Mercedes benz

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