Mitsubishi Motors s’effondre en bourse après une chute spectaculaire de son bénéfice trimestriel

Mitsubishi chute de 9,7 % après un bénéfice en baisse de 84 %. Les droits de douane US allégés offrent un répit temporaire.

Forte baisse en bourse pour Mitsubishi Motors

Le constructeur automobile Mitsubishi a vu le cours de son action chuter de 9,7 % vendredi à la bourse de Tokyo. Cette baisse marquée fait suite à l’annonce d’un effondrement de son bénéfice d’exploitation de 84 % pour le premier trimestre de l’exercice fiscal, couvrant la période d’avril à juin. Mitsubishi n’a enregistré que 5,6 milliards de yens (38 millions de dollars) contre une prévision moyenne de 13,2 milliards établie par les analystes.

Il s’agit de la plus forte baisse boursière de l’entreprise depuis près de quatre mois, reflétant l’inquiétude des investisseurs face aux difficultés opérationnelles actuelles, malgré une perspective annuelle maintenue.

Une prévision annuelle maintenue malgré les difficultés

Malgré ces résultats décevants, Mitsubishi maintient son objectif annuel de 100 milliards de yens de bénéfice d’exploitation pour l’exercice fiscal qui se terminera en mars 2026. Une annonce qui se veut rassurante, bien que les ventes restent faibles et que le contexte géopolitique et commercial reste incertain.

Cette résilience affichée s’explique en partie par une nouvelle dynamique commerciale entre les États-Unis et le Japon, qui pourrait alléger certaines contraintes tarifaires.

Tarifs douaniers américains : un soulagement partiel pour l’industrie japonaise

L’un des rares signaux positifs pour Mitsubishi Motors provient d’un allégement des droits de douane sur les importations automobiles aux États-Unis, négocié dans le cadre d’un accord commercial signé sous l’administration Trump. Le tarif initialement prévu de 25 % sur les voitures et pièces détachées importées est désormais réduit à 15 %, ce qui représente une réduction de l’impact global sur l’industrie.

Selon Kentaro Matsuoka, directeur financier de Mitsubishi, cette décision devrait « atténuer l’impact », bien qu’elle ne suffise pas à annuler complètement les pertes potentielles. Mitsubishi s’attendait initialement à une perte de 40 milliards de yens liée à ces droits de douane.

Une économie de plusieurs trillions de yens pour l’industrie

L’analyste Kota Yuzawa de Goldman Sachs Japan estime que le coût global pour le secteur automobile japonais passerait de 3,5 trillions à 1,9 trillion de yens grâce à la réduction des tarifs. Cela représente une diminution significative de la pression financière sur les constructeurs japonais, dont les États-Unis représentent le premier marché d’exportation avec 40,8 milliards de dollars de véhicules vendus en 2023.

Cependant, les tarifs sur l’acier et l’aluminium (50 %) restent en vigueur, une mesure non allégée dans le cadre de l’accord, selon la chaîne nationale NHK.

Réactions stratégiques chez les constructeurs concurrents

D’autres constructeurs japonais réagissent stratégiquement à la situation. Par exemple :

• Honda Motor Co. a reporté son expansion de 11 milliards de dollars au Canada pour les véhicules électriques, et a décidé de rapatrier la production du modèle hybride Civic vers le Japon.
• Subaru Corp. évalue actuellement tous ses investissements internationaux à la lumière des nouvelles conditions tarifaires.

Mitsubishi, de son côté, a augmenté ses prix de 2,1 % en moyenne aux États-Unis sur trois de ses modèles dès le mois de juin, pour compenser l’impact de l’inflation et ajuster ses marges.

Une pression persistante malgré un accord encourageant

En résumé, la chute de Mitsubishi Motors reflète une période de turbulences financières et commerciales. Même si l’accord tarifaire conclu avec les États-Unis représente une avancée encourageante, il n’annule pas les difficultés structurelles rencontrées par le groupe. Entre pression réglementaire, ventes en berne et compétition internationale accrue, le constructeur japonais devra redoubler d’efforts pour atteindre ses objectifs.

Crédit illustration : Mitsubishi.