La Peugeot 405 tire sa révérence en Iran

Grâce à son incroyable longévité, la 405 demeure l’une des Peugeot les plus produites de l’histoire, à plus de 5 millions d’exemplaires ! En 2017, elle figurait encore dans le top 3 des ventes mondiales de Peugeot !

L’autre sacré numéro

C’est au début des années 1980 que remonte la gestation de la 405, qui devait prendre la relève de la 305. L’équipe de développement du Lion, dirigée par Gérard Welter, travaille dur pour créer une voiture qui allie élégance et performance. La ligne sera le fruit d’une collaboration entre le bureau de style maison et les italiens de Pininfarina.

Arrivée sur le marché en 1987, elle est élue Voiture de l’année 1988 et connait immédiatement un grand succès commercial, grâce notamment à son excellent moteur XU, qui était le premier au monde dans sa catégorie à offrir à partir du même bloc des motorisations essence et diesel. Malheureusement, le piètre niveau de finition et la les soucis de fiabilité de la phase 1 compromettront sa carrière à l’étranger, notamment en Allemagne. La phase 2, arrivée en 1992, corrigea une grande partie des problèmes, tout en offrant un intérieur plus cossu.

Le break, ainsi que les versions sportives Mi16 et T16 à transmission intégrale, suivront. La Mi16 disposait d’un 4 cylindres 1.9 16 soupapes de 160 ch qui propulsait la lionne à 220 km/h pour titiller les Renault 21 2L Turbo et autres BMW 325i. Sa carrière sportive sera tout aussi prestigieuse, avec les victoires de la 405 T16 au Paris-Dakar en 1988 et 1989. Les mêmes années, Peugeot triomphe dans la course de côte de Pikes Peak, l’édition 1989 ayant marqué les esprits avec la réalisation du film Climb Dance et la montée spectaculaire d’Ari Vatanen. La 405 a également couru en supertourisme, remportant le championnat de France 1994 aux mains de Laurent Aiello et le championnat argentin en 1995.

Aux origines d’un partenariat

Iran National, fondé en 1962 et qui sera rebaptisé Khodro après la révolution islamique de 1979, avait d’abord eu un partenariat privilégié avec le groupe anglais Rootes, qui détenait la marque Hillman. Cela avait donné naissance à la Peykan, véritable voiture « nationale » iranienne dérivée de la Hillman Hunter, et qui sera produite jusqu’en 2005 ! En 1979, PSA rachète Chrysler Europe qui détenait depuis plusieurs années déja Hillman Rootes.  Peugeot, en grande difficulté financière à l’époque, reprend le flambeau avec le nouveau régime iranien, si bien que la Peykan est équipée de moteurs de 504 à partir des années 80.

Dès la fin des années 80, les dirigeants d’Iran Khodro veulent moderniser leur production, et cherchent un partenaire pour remplacer la Paykan. l’Iran cherche à développer sa propre capacité de production et à répondre à la demande croissante de voitures dans le pays. C’est tout naturellement vers Peugeot que Iran Khodro se tourne. La 405 a commencé à s’internationaliser, avec des partenariats d’assemblage en Thaïlande et Egypte.

En 1990, l’accord de fabrication en Iran est signé pour produire la 405, mais aussi la 405 RD, dotée des trains roulants de la Peykan, c’est à dire propulsion, pour ne pas trop brusquer les habitudes des consommateurs. La production locale de la Peugeot 405 permet de créer des emplois, de transférer des technologies et de stimuler l’économie du pays. La 405 joue donc un rôle clé dans la motorisation des iraniens, qui apprécient sa qualité de construction, sa robustesse et sa capacité à résister aux conditions routières souvent difficiles du pays.

De la 405 à la Pars

Fruit d’une coopération réussie entre la France et l’Iran, la 405 connaîtra de très nombreuses déclinaisons et appellations au fur et à mesure des millésimes. Peugeot Persia, Pars, Safir, et ROA, mais aussi sous la marque IKCO, et même en pick-up sous le nom d’Arisun ! Iran Khodro implanta aussi la production en Irak. La 405 est également produite en Azerbaïdjan sous le nom de Khazar, à partir de pièces importées d’Iran, par une co-entreprise entre IKCO et Azeurocar, depuis 2018.

En 1999, Iran Khodro lance la Peugeot Pars, qui était, en quelque sorte, une « phase 3 » de la 405 reprenant des éléments extérieurs et intérieurs de la 406. Toujours proposée avec les blocs Peugeot historiques, à savoir les XU (1.8L 101 ch) et TU (1.6L 105ch), elle a subi au fil des années plusieurs restylages pour essayer de rester dans le coup et a reçu des mises à jour d’équipements, tels que l’ABS, le double airbag, la radio CD, ou encore de nouvelles selleries. 

Le partenariat Peugeot / Iran Khodro a subi également les aléas de la géopolitique, avec des interruptions liées aux sanctions économiques américaines, notamment entre 2012 et 2016. Peugeot, à cette époque, avait entrer GM au capital et avait dû céder aux pressions yankees…ce qui n’empêcha pas Iran Khodro de poursuivre la production, avec des pièces contrefaites importées de Chine !

 

(12 commentaires)

  1. SGL est appelé à la barre pour donner son avis relatif entre le régime politique chinois et iranien ?

  2. Jamais eu de gris-gris dans une 21 RX de 1986 achetée d’occase et emmenée à presque 300000km avant que les pistons n’embrassent les soupapes car le motoventilateur avait soufflé un chiffon oublié au changement de courroie tout juste réalisé et qui a été pris sous son carter, la faisant sauter… Voiture par ailleurs très agréable avec une tenue de route au moins au niveau de Peugeot, ce qui n’a pas été le cas général chez Renault.

    1. la maladie des 21? les essuies glaces qui couinent. je me souviens mon beau-père s’était offert la RX (moteur de TI mais finition de TL en gros). je l’ai accompagné à la concession Renault Bastide à Bordeaux. hors à Bordeaux il pleut très souvent. après 25 km je le vois faire demi-tour, il ramenait la 21 tellement les essuie-glaces couinaient. rien à faire, balais neuf comme usé, beaucoup d’eau ou pas, elle a couiné du balai jusqu’à ce qu’il la vende.

    1. Parce que Peugeot n’en fait plus depuis un paquet d’années 😉
      Les USA ont forcé PSA mais aussi Renault à stopper les envois de pièces et les coentreprises.

      La 405 était à l’époque assemblée en CKD (en pièces détachées quoi) par Iran Khodro (IKCO) avec des pièces envoyées depuis la France par Vesoul (de mémoire c’était le magasin de Vesoul).

      En 2012, Peugeot est parti d’Iran (sanctions internationales) abandonnant plus de 500 000 véhicules par an…ils sont revenu en 2017 au prix fort car IKCO pas fou a voulu la création d’une coentreprise (moyennant 430 millions d’euros versés par PSA) pour être un peu plus indépendants en cas de nouveau départ.

      Départ qui n’a pas manqué car les USA ont de nouveau menacé et PSA a plié (2019 de mémoire).

      Sauf que IKCO sait faire les pièces, s’approvisionne ailleurs au besoin, etc. Et mettre un logo Peugeot sur une voiture alors que Peugeot n’a plus rien à voir là-dedans ? Pas un souci….ils vont faire quoi ? Prendre des sanctions ? ARF !

      Bref la 405 d’IKCO n’est plus une Peugeot car tout est fait sur place.
      Mieux…elle est devenue Peugeot Khazar 406 en Azerbaïdjan avec des pièces fabriquées en Iran et expédiée là-bas.

      La nouvelle gamme d’IKCO est faite de voitures fabriquées entièrement sur place, sur une base de 405.

      Donc non Peugeot ne fait pas de business en Iran.

    2. Qui plus est : Les dernière IKCO dont la récente Tara sont faite sur une base encore plus récente, la PF1 de la 301 qui avait commencé à être lancé la bas avec le 3008.

  3. C’est bon à savoir pour une personne en train de retaper une 405 ou 406, il y a des pièces dispo en Iran !

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