L’Indien Tata Motors débourse 3,8 milliards d’euros pour acquérir l’Italien Iveco. Le constructeur de bus et de poids lourds appartenait à la famille Agnelli, qui est l’actionnaire principal de Stellantis.
La cession de l’activité véhicules utilitaires pour 3,8 milliards d’euros a fait effet d’un tsunami boursier. Résultat, les actions d’Iveco ont plongé jusqu’à 6 % à la Bourse de Milan lors des premiers échanges. Tata a lancé mercredi soir une offre publique d’achat intégralement en numéraire sur les actions Iveco, au prix de 14,1 euros par action. Le cours actuel est de 18,16 euros.
Cela laisse une belle marge de progression de l’OPA qui devrait durer quelques jours le temps que les porteurs qui le souhaitent apportent leurs actions. Ce désengagement de la famille Agnelli se vit mal en Italie et en France. Le syndicat italien des métallurgistes FIOM juge « inacceptable » que cette vente ait été conclue sans consultation des représentants des salariés.
Stabilité pendant deux ans, mais après ?
Du côté d’Annonay en Ardèche, on craint pour l’emploi des 1300 CDI de l’usine. L’usine fabrique des bus Iveco. L’accord entre Agnelli et Tata ne prévoit aucune réduction d’effectifs d’Iveco Group durant deux ans. Oui, mais après ? Steven Bethon, délégué CGT, pointe du doigt la possibilité de voir soit la R&D, soit la production d’Iveco partir ailleurs et bye bye l’Italie et la France. Pour autant, ce rachat peut ouvrir de nouvelles perspectives de marchés.
C’est à noter que la partie militaire, Iveco Defence Vehicles (IDV) reste italienne avec une cession pour 1,7 milliard d’euros à l’Italien Leonardo. Du côté de la Première ministre Giorgia Meloni, des représentants salue l’investissement étranger. Une position étrange pour un gouvernement si prompt à montrer les crocs dès qu’une menace sur l’emploi se fait jour.
Ce n’est pas la première fois que les Agnelli tentent de vendre Iveco. En 2021, le Chinois FAW avait fait une offre pour Iveco. Le gouvernement italien avait alors bloqué ce rachat. Chine ou Inde, visiblement ce n’est pas pareil pour le gouvernement. Résultat, en 2022, Exor (le holding des Agnelli) s’est arrangé pour séparer Iveco de CNH Industrial. Comme Ferrari à l’époque de FCA Fiat Chrysler, cette séparation permet une valorisation séparée, et comme ici, une vente.
Pour les Agnelli, cette vente permet surtout de dégager une mise confortable pour réinvestir ailleurs.

inquiétant…
Prévisible plutôt. Surtout que ce n’était pas la première fois que la rumeur d’une vente d’Iveco circulait . Là au moins c’est officiel.
En espérant que cela ne se soit pas fait au détriment des salariés européens de la marque.
Affaire à suivre…
Un peu triste. J’espère qu’il n’y aura pas trop de casse, et que la qualité de leur véhicules ne sera pas sacrifiée (utilisateur régulier de Daily). J’espère aussi qua la nouvelle maison mère ne va pas reproduire les mêmes erreurs qu’avec JLR.
Tant que les bureaux d’étude restent en Europe – tout comme le siège social, qui restera à Turin – il ne devrait pas y avoir de problème. Par contre, ce sera au niveau des motorisations que ça pourrait coincer, FPT fournissant les moteurs à Iveco.
Je viens de vérifier sur Wikipédia. FIAT Powertrain Technologies S.p.A à été scindée en deux entités il y a une dizaine d’années. Une partie automobile nommée « FIAT Powertrain Auto » qui a été intégrée à FCA et qui se charge des moteurs automobiles (dont Fiat Professional et RAM) et une partie véhicules industriel nommée « FIAT Powertrain Industrial S.p.A » qui a été rattaché à CNH Industrial dont IVECO faisait partie avant sa scission de 2022 pour devenir IVECO Group. Et toujours selon Wikipédia, FPT aurait aussi fait parti du transfert dans IVECO Group. On peut donc supposer que TATA possède alors la chaine industriel nécessaire pour produire des IVECO « pur-sang ».
Les principaux fossoyeurs de l’économie italienne se sont les grandes familles industrielles italiennes qui préférent la rente et les fonds d’investissement.
Les principaux fossoyeurs de l’économie françaises sont les grandes familles industrielles françaises qui préfèrent le délocalisation et maintenant comme leurs homologues italiennes …
ca s’appelle le capitalisme.
On vend si ca ne rapporte pas assez, ou quand ca rapporte vraiment beaucoup.
Iveco fait pour l’instant les meilleurs -fourgons/plateaux -3.5 t en Europe à mon avis, dommage de confier cela à Tata qui a quand même bien foiré JLR. on verra bien.
Et bien sa promet avec Tata qui n’est même pas fichue de bien gérer Jaguar !!
Ça n’a pas toujours été le cas.
Les 10 premières années de 2008 à 2018 environ, ça allait relativement bien.
Depuis les années Covid… Rien ne va plus.
Qui a bien géré Jaguar depuis … longtemps.
Encore un bijou de famille de l’ex empire FIAT qui disparait. Après des années de démantèlement, scission, vente, fusion etc… il va rester quoi? C’est la troisième entité en un an à être vendue après Magnetti-Marelli et Comau.
« Ce désengagement de la famille Agnelli se vit mal en Italie et en France. »
Je remplacerais « famille Agnelli » par Elkann tout cours. C’est bien lui qui est derrière tout ça. Lui qui par des tours de passe-passe et magouilles financières (pour lesquelles d’ailleurs il est poursuivi par la justice italienne) à réussi à mettre le grappin sur la holding Exor et écarter les « vrais » héritiers Agnelli qui eux ont bien plus d’attaches au patrimoine familiale. Les Italiens ne sont pas dupes d’ailleurs, il n’y a qu’a lire les sections commentaires sur les réseaux-sociaux pour comprendre que c’est bien Elkann qu’ils visent et pas les Agnelli en général.
Pour rappel, à ceux qui ont la mémoire courte ou qui ne retiennent que ce qui les arrange. C’est lui qui à l’époque de sa succession à Marchionne avait dit qu’Exor allait se désengager à terme du milieu automobile car de moins en moins bénéfique pour la holding (Ce qui en soit n’est pas faux). Il est en passe d’y arriver in-fine. La participation dans Ferrari à même été abaissée en début d’année pour réinvestir dans d’autres domaines plus prolifique. Avant d’aller toquer chez PSA, il cherchait déjà à refourguer Alfa et Maserati aux chinois. Ces rumeurs de vente ne datent pas que depuis la fusion.
Les grands adorateurs du très mondialiste Saint-Elkann vont-ils encore louer ses talents pour sa gestion de l’automobile italienne? Quelle est la prochaine étape? Le retrait de Stellantis?
Bien que mon commentaire soit à charge d’Elkann je précise que sur certains points il a réussi son coup. La scission de Ferrari a été une très bonne opération pour la marque et sa prospérité.
Et je suis un des premiers à soutenir la même opération pour Alfa et Maserati car je suis persuadé que ces marques seraient mille fois mieux géré ailleurs que Stellantis en prenant leur indépendance.
Comau n’a pas été vendue, Elkann a juste réduit à les parts de Stellantis dans la société, les parts majoritaires revenant à One Equity Partners.
« Quelle est la prochaine étape? Le retrait de Stellantis? »
La vente à la découpe ?
Kenitra……
Forza !!!!!
Lamentable……
« Du côté de la Première ministre Giorgia Meloni, des représentants salue l’investissement étranger. Une position étrange pour un gouvernement si prompt à montrer les crocs dès qu’une menace sur l’emploi se fait jour. » LOL. Quelques soient les pays, quelques soient les partis, les politiques sont là pour servir leurs propres intérêts d’abords, et ceux de leurs amis ensuite.
On va bientôt voir des IVECO e-C3……….
Lol
Bientôt au Maroc d’ailleurs