Grand polar des années 70, Le Cercle Rouge met en scène Alain Delon, et Bourvil, dont ce sera l’avant-dernier film. Alain Delon y joue Corey, un braqueur tout juste libéré de la prison des Beaumettes à Marseille. A sa sortie de prison, après une visite à Rico, ex-comparse, et une bagarre dans une salle de billard, Corey achète une voiture. Une berline Plymouth Fury de 1966, noire. Dans le contexte du film, elle est une sorte de caricature de la voiture de gangster, bien peu discrète pour un ex-taulard qui prépare un nouveau casse… D’ailleurs, tous les « méchants » du film roulent en américaine : Chevrolet Impala 1965 pour les deux tueurs envoyés par Rico, Mercury Colony Park pour Jansen (Yves Montand). En matière d’américaines, on aperçoit également dans les séquences une Ford Mustang, une Plymouth Valiant, une Pontiac Firebird et une Dodge Dart.
L’exemplaire qui a été utilisé lors du tournage du film était la voiture personnelle du réalisateur Jean-Pierre Melville. Alain Delon sera à nouveau à son volant en 1972 dans Un Flic, dernier film de Melville.
De Fury à Grand Fury
La marque Plymouth, fondée en 1928, a disparu en 2001. Elle occupait le segment d’entrée de gamme du groupe Chrysler en dessous de Dodge et Chrysler. A l’origine version de la Plymouth Belvedere, la Fury devient un modèle à part entière en 1959. La Plymouth Fury vivra jusqu’en 1979, avant d’être remplacée par la Gran Fury, dont le dernier exemplaire a été assemblé en décembre 1988.
Le modèle 1966 du film Le Cercle Rouge est donc la quatrième génération de Fury, vendue de 1965 à 1968. Elle est alors la plus grande des Plymouth. Dans le segment full-size, elle s’oppose aux Chevrolet Impala ou Ford Galaxie. Elle se caractérise par ses double phares à la verticale à l’avant, et le modèle 1966 est identifié par la calandre séparée en deux. On remarque dans le film qu’il s’agit d’une Fury III. La gamme est alors organisée en Fury I, Fury II, et Fury III. En 1967, la Fury sera restylée avec une face avant plus verticale, et surtout un pli faisant ressortir les ailes vers l’avant et l’arrière, donnant l’impression de phares plus enfoncés, et une allure plus agressive.
Selon les modèles, cette Plymouth Fury proposait un 6 cylindres en ligne 3.9 ou des V8 5.2, 6.3, 7.0 ou 7.2. Elle était disponible en carrosserie coupé 2 portes avec ou sans montant central, cabriolet 2 portes, berline 4 portes avec ou sans montant central (celle du film), et break avec montant central. Une version haut de gamme VIP (Very Important Plymouth) venait s’ajouter pour rivaliser avec les Chevrolet Caprice et Ford LTD).
Christine
Bien entendu, avec une telle carrière, la Plymouth Fury, ou même Grand Fury, a joué de nombreux rôles au Cinéma : Dans la Chaleur de la Nuit, Mississippi Burning… Sans compter les innombrables voitures de police de divers films ou séries des années 70 ou 80… Les dernières générations sont en effet l’archétype de la voiture de détective ou de patrouille durant cette période. Mais son plus grand rôle, le rôle titre, est celui de Christine (livre et film). Une Plymouth Fury rouge, ou Belvedere Fury puisqu’il s’agit d’un modèle 1958…
Illustrations : Plymouth / Captures du film
Hummm une petite Fury 66 en hard top.
Certes ce n’est pas la plus désirable de la lignée mais… il peut y avoir de la cavalerie sous le capot (ou pas, suivant les options cochées).
Grâce à Stephen King la Fury 58 est un must-have aux US et sa cote s’est envolée.
D’ailleurs les cotes des américaines d’après guerre est en train de s’envoler doucement mais sûrement.
C’était quand même un peu le degré 0 de l’originalité stylistique ces grandes Plymouth, un peu l’équivalent des R12 et 304 contemporaines.
Sinon, pas mal de belles caisses dans « Ne nous fâchons pas ! »
(J’adore ce film)
http://studiogriffon.com/Voitures-anciennes-de-collection-vintage-les-plus-belles-photos/Voitures-anciennes-dans-les-films-francais-Ne-nous-fachons-pas.html
Christine, superbe film fantastique inspiré par Stephen King 😀
Le coffre était pratique pour y mettre des cadavres.
seul intérêt de ces paquebots à l’habitacle de r16…
Alain Delon ne roule qu’en Lancia.
D’ailleurs depuis qu’Alain Delon a arrêté le cinéma, Lancia a arrêté de faire des voitures.
De la même façon que lorsque la Citroën historique arrêta les frais, Alain Delon mourait en Traction Avant noire dans le film de Zurlini, Le Professeur, à un carrefour de la campagne de Rimini, écrabouillé par un camion.
Bravo pour l’article au fait.
Hergé aussi était un grand consommateur de Lancia, la Kappa ne ressemblait plus à rien mais quel confort, un vrai Mac in the pouring rain.
Un de mes films favoris assurément dans le top 5. Il y a toute l’histoire autour de la serrure du coffre je n’en dit pas plus pour ceux qui ne l’auraient pas vu. Un truc que j’ai mis du temps à remarquer et qui me fait sourire en revoyant ce film (c’est à dire au moins tous les 6 mois) c’est la montée/descente de l’antenne électrique, on l’entend à plusieurs reprises dans le film et elle fait le bruit d’un mouton à l’agonie. Étonnant que cela n’ai jamais choqué personne en post prod!