Après de Meo : les 3 profils favoris pour la tête de Renault

Depuis le 15 juillet 2025, Duncan Minto, directeur financier du groupe Renault, a été nommé DG par intérim auprès du président Jean‑Dominique Senard. Le groupe est toujours en attente d’un successeur à Luca de Meo parti pour Keiring et trois noms de favoris se détachent pour prendre la tête du constructeur français.

Duncan Minto est le Directeur Financier du groupe Renault depuis mars dernier. S’il a été nommé Directeur Général par intérim la semaine dernière, c’est Jean-Dominique Senard assurera les fonctions de Président de Renault S.A.S. Le poste de PDG a donc été redivisé en deux. A priori, uniquement pendant l’intérim. Senard n’ayant pas plus que cela la volonté de présider.

Sauf que Minto n’est pas un « candidat à la candidature » pour succéder à de Meo. Il a le poste comme Clotilde Delbos (alors Directrice Financière de Renault) avait pris le poste de DG par intérim quand Thierry Bolloré avait brutalement été poussé dehors sur fond de guerre Nissan-Renault.

Alors qui pour succéder à Luca de Meo ?

Déjà, l’Italien est parti de chez Renault, encore a priori à cause des liaisons Nissan-Renault, mais aussi de l’ambiance interne. En effet, de Meo a voulu placer des proches à des postes stratégiques, et il a la réputation de ne pas aimer la contradiction. Au final, vu de l’extérieur, son départ est dommage pour Renault. Mais en interne ?

Depuis quelques semaines trois noms reviennent dans le Landernau automobile. Le premier d’entre eux est Denis Le Vot. Nommé en 2021 à la tête de Dacia, il a su transformer la marque roumaine. Outre la gamme, il a amélioré les performances commerciales en Europe. Entré chez Renault en 1990, il représente la continuité et la fidélité au constructeur. De plus, il a connu Nissan en étant le Président de Nissan Amérique du Nord.

En outre, il a une très bonne réputation en interne et est apprécié des salariés. Mais ce ne sont pas les salariés qui font l’élection du DG. Jean-Dominique Sénard l’apprécie également. Surtout, il a un profil complet en ayant vu à la fois le produit, mais aussi les ventes, le marketing et l’économie dans son ensemble. C’est le favori interne.

Un profil externe pour l’Etat actionnaire ?

Sauf que l’on pourrait voir un externe à Renault être mis en avant. Ainsi, Maxime Picat tiendrait la corde. Car il ne faut pas oublier que l’Etat joue de son influence pour ce poste stratégique. 9 ans plus jeune que Le Vot, Picat a fait sa carrière chez PSA, puis Stellantis. Très expérimenté, il a aussi vu différents horizons comme les achats, la qualité, la direction de région, etc. Il vient de quitter Stellantis après 27 ans au sein de l’entreprise. La voie royale pour atterrir chez Renault ?

Le profil inquiète plus en interne. En effet, il a la réputation de rigueur et de sang-froid. Mais il a aussi appliqué stricto-sensu la politique de Carlos Tavares à la tête de Stellantis. Certains pointent du doigt les résultats tant envers les concessionnaires que des fournisseurs, sans oublier la gamme automobile. Marginalisé après le départ de Tavares (dont il devait prendre la suite), il va chercher à rebondir chez Renault. C’est le favori externe.

Des outsiders pouvant contenter les deux parties

Enfin, l’outsider c’est François Provost. Diplômé de l’X puis des Mines Paris en école d’application, il a débuté une carrière de fonctionnaire au sein du trésor, puis du Ministère des Armées. Il rejoint Renault en 2002 pour qui il a dirigé la filiale au Portugal, puis en Asie-Pacifique. Actuellement, il est directeur des achats, partenariats et affaires publiques chez Renault.

C’est un élément discret, apprécié de la Direction et qui pourrait contenter à la fois les partisans d’une solution interne et ceux qui ne veulent pas de Le Vot.

D’autres noms font aussi leur apparition : Josep Maria Recasens (chez Ampère) sans doute trop proche de Luca de Meo qu’il avait suivi depuis chez Seat/Cupra, Wayne Griffiths (ex-PDG Cupra/SEAT) lui aussi trop proche du démissionnaire. Enfin Thierry Piéton, ancien directeur financier de Renault passé chez Medtronic, est évoqué comme possible retour interne. Comme Provost, il pourrait faire consensus en clivant moins que les deux favoris que sont Le Vot et Picat. La bataille entre le Conseil d’Administration et l’Etat actionnaire devrait faire rage.

L’annonce finale pourrait intervenir le 31 juillet 2025. A cette date seront annoncés les résultats semestriels. Renault y fera le point sur sa stratégie et ses nouvelles ambitions financières et donc a priori pourrait annoncer le successeur à Luca de Meo.

(4 commentaires)

  1. Ben ce serait cool que ce soit un français seul à même de comprendre et d’accepter la réalité de notre France et la subtilité de Renault. Carlos, Carlos et Luca ont fait le job mais n’ont jamais compris l’actionnariat de Renault n’y même celui de feu PSA.

    1. Un CEO non-Français pour l’international ne serait pas plus mal !?
      Luca de Meo a été une preuve… Tant qu’il était là…
      On reproche trop souvent Renault d’être trop français justement ?
      Enfin avec Trump… c’est la mauvaise période pour exporter.
      Pas facile… Et bon courage pour le suivant !

  2. J’avais déjà entendu l’expression Landernau mais je ne savais pas comment ça s’écrivait, ni son origine que j’ai du coup cherchée, merci pour le point culture^^

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