#Carstory18 : La Musa de Lancia

Durant les années 2000, il existait une véritable « hype » autour des petits monospaces ! Le lancement du Renault Mégane Scénic en 1996 a créé un engouement autour de ces voitures de taille raisonnable et abordable ! Il n’en fallait pas plus pour qu’Opel inaugure le segment des minispaces avec son Meriva ! Ce monospace des villes a été rapidement rejoint par la Renault Modus, la Fiat Idea puis la Lancia Musa !

Du projet 350 à la Lancia Musa

Fiat Idea
Le projet 350 a donné naissance à la Fiat Idea – (C) Fiat

L’histoire de la Lancia Musa a débuté avec le lancement du projet 350 qui, en janvier 2004, donna naissance à la… Fiat Idea ! Cela vous semble curieux ? C’est pourtant logique car la Turinoise est la muse de la Lancia ! Les deux voitures sont techniquement identiques. Les lignes de la Musa, qui a été lancée en octobre de la même année, trahissaient cette gémellité. La Lancia se voulait néanmoins plus bourgeoise et sans doute un peu plus féminine. Le designer Flavio a offert un visage plus distingué à cette petite Italienne. Sa face avant tout en douceur avec une belle calandre chromée n’était pas sans évoquer la Lancia Ypsilon. Les éléments montés à l’arrière étaient également spécifiques à la Lancia avec des feux arrière, un hayon et des boucliers différents de l’Idea.

En revanche, à l’intérieur, c’était du copier-coller. En effet, la planche de bord de la Musa était identique à celui de la Fiat. Néanmoins, la Musa bénéficiait d’une présentation plus soignée et d’un équipement plus riche afin de justifier son surcoût. Les matériaux étaient également un peu plus qualitatifs que sur la Fiat, le volant se voyait affublé de 4 branches ainsi que le toit ouvrant panoramique étaient de série sur la finition Platino. Il en était de même pour la sellerie cuir/alcantara tandis que l’entrée de gamme, Oro, se contentait de sièges en tissus. A noter également, que la Musa disposait d’une banquette arrière coulissante permettant soit d’augmenter l’espace aux jambes des passagers arrière, soit d’accroître le volume du coffre.

La Lancia Musa : Une Fiat Idea embourgeoisée ?

Lancia Musa
L’habitacle de la Lancia Musa est un copier-coller de celui de l’Idea. Il est néanmoins plus cossu – (C) Lancia

Sur le plan mécanique, la Lancia Musa repose sur la plateforme de la Fiat Punto II. Sous le capot, on retrouvait un 1368 cm3 à 16 soupapes qui développait 95 ch. Ce bloc était disponible avec une boîte mécanique à 5 rapports ou avec une unité robotisée, baptisée DFS (Dolce Farniente System). Cette transmission offrait également 5 vitesses.

En diesel, la petite Lancia disposait d’un offre un peu plus garnie puisque la clientèle avait le choix entre deux moteurs modernes qui disposaient d’un turbo et d’une injection directe à rampe commune. Le premier bloc était le célèbre 1.3 Multijet. Avec ses 70 ch, ce 1251 cm3 à 16 soupapes, n’était pas un foudre de guerre quand il s’agissait de mouvoir les 1205 kg, de la Musa. Il offrait néanmoins des prestations honnêtes et une consommation mesurée. Comme pour la 1,4 16v, ce petit diesel pouvait recevoir une boîte mécanique à 5 vitesses ou la transmission DFS.

Afin d’avoir plus de peps, il fallait se tourner vers le 1.9 Multijet. Ce 1910 cm3, à seulement 8 soupapes, offrait 100ch et un couple 261 Nm dès 1750 tr/min. Disponible uniquement avec la transmission mécanique, ce bloc pouvait se targuer de ne consommer « que » 5.5 l/100 km/h.

Les évolutions de la Lancia Musa

Lancia Musa
Le minois de la Musa n’est pas sans évoquer celui de l’Ypsilon – (C) Lancia

La première évolution mécanique est apparue en juillet 2005 avec l’arrivée d’une boîte manuelle à 6 rapports sur le 1.4 16v de 95ch. Elle a été suivie quelques mois plus tard par l’arrivée d’un nouveau moteur diesel. En effet, le 1.3 16v Multijet a musclé son jeu avec une configuration proposant 90ch. Cette nouvelle déclinaison s’est intercalée entre la version à 70ch et le 1.9 Multijet de 100ch.

En 2006, la peinture bi-ton a fait son apparition avec l’arrivée des Lancia Musa B-Colore. La gamme s’est également enrichie d’une finition Di Lusso dotée d’une très belle sellerie en cuir. Cette version s’est positionnée au dessus de la Platino.

Un restylage plus chic que choc pour la Musa

Lancia Musa phase 2
La B-Colore, qui pouvait s’associer également avec les finitions Platino et Di Lusso – a introduit la peinture biton – (C) Lancia

La Musa a subi un restylage en septembre 2007 à l’occasion du salon de Francfort. L’Italienne a conforté son image statutaire en adoptant une face avant plus classe et une nouvelle calandre chromée plus élégante. L’arrière a également évolué en profondeur. En effet, outre de nouveaux feux, la Musa a adopté un nouvel hayon et un nouveau bouclier qui a permis d’abaisser le seuil de chargement. Ces modifications lui ont permis d’atteindre une longueur de 4,03m, soit 5 centimètres de plus que la première mouture. Cette croissance a été au bénéfice du coffre, dont le volume est passé à 395l, soit 70 de plus que la version non restylée.

Sur le plan technique, on a repris les mêmes mécaniques ou presque ! Tous les moteurs ont été reconduits à l’identique à l’exception du 1.9 Multijet. Ce bloc diesel a été remplacé par un nouveau 1598 cm3 à 16 soupapes qui proposait 120 ch et 300 Nm. La gamme s’est également élargie par le bas avec l’arrivée d’un moteur Fire de 1368cm3. Avec ses 8 soupapes, il n’offrait que 77 ch.

De nouveaux équipements et une « EcoChic »

Lancia Musa
Le restylage a apporté une nouvelle calandre et des boucliers redessinés – (C) Lancia

Sur le plan dynamique, il n’y a pas eu de grands changements si ce n’est que l’ESP a intégré la dotation de série. Du côté des équipements, la connexion Bluetooth Blue&Me a fait ses grands débuts à bord de la Musa. Par ailleurs, la peinture biton, inaugurée par la B-Colore était désormais disponible sur l’ensemble des finitions.

Lancia Musa EcoChic
La Musa EcoChic proposait une bi carburation Essence-GPL – (C) Lancia

L’année 2009 a apporté son lot d’évolutions. La plus importante est l’arrivée d’une Musa EcoChic ! Il s’agit d’une version motorisée par le petit Fire de 77 ch avec une bi-carburation Essence-GPL ! À défaut, d’être performant c’était au moins économique et écologique… C’était toujours ça de pris !

L’écologie devenant une préoccupation importante, la Musa a adopté dès 2010 le start and stop et le filtre à particules pour l’ensemble des motorisations diesel permettant ainsi de respecter la norme Euro5. A cette occasion, le plus puissant des 1.3 Multijet a vu sa puissance passer de 90 à 95 ch.

La fin de carrière de la Lancia Musa

Avec la phase 2, le coffre a gagné 70 litres. A noter les nouveaux feux arrière et les inserts chromés autour des vitres – (C) Lancia

La gamme Musa a commencé à se réduire en 2010 avec le retrait du 1.4 de 77ch. Cela a été suivi par la disparition du 1.3 Multijet de 70ch et du 1.6 Multijet de 120 ch l’année suivante. Le 1.3 Multijet de 95 ch et le 1.4 16v de même puissance ont été les derniers survivants. Disponibles avec une transmission mécanique ou DFS, ils ont accompagné la Musa jusqu’à sa fin de carrière. Afin d’aborder sa dernière ligne droite, l’Italienne a refondu sa gamme autour des finitions Gold, 5th Avenue et Poltrona Frau !

La dernière Lancia Musa est sortie des chaînes de montage le 30 juillet 2012. La plus chic des minispaces italiennes a été produite à 207 458 exemplaires. Elle n’a jamais été remplacée dépeuplant encore un peu plus la gamme d’un constructeur transalpin qui était en perte de vitesse.

Les petites histoires de la Grande Histoire

Profil de la Musa
Comme la plupart des Minispace, la Lancia Musa n’a pas été remplacée – (C) Lancia

La carrière de la Lancia Musa a été assez calme ! Pour autant, elle a aussi ses petites Histoires !

La version chic de la Fiat Idea a essentiellement séduit les femmes ! En effet, 70% des primo-acquéreurs de cette petite auto étaient de sexe féminin.

La boîte DFS (Dolce Farniente System) n’était pas une véritable boîte automatique. Il s’agissait d’une boîte manuelle robotisée dotée d’un mode automatique. Pour faire simple, c’est la Selespeed développée par Alfa Romeo !

Carla Bruni et Lancia Musa
Carla Bruni a fait la promotion de la Lancia Musa en 2008 – (C) Lancia

Afin de chanter les louanges de sa Musa, Lancia s’est attaché les services de Carla Bruni. Celle qui venait de devenir la première dame de France est notamment apparue sur deux spots publicitaires en 2008.

La Lancia Musa avait son égérie ! Et quelle égérie ! Il s’agissait ni plus, ni moins qu’une future première dame de France : Carla Bruni !

La Lancia Musa : un bis répétita?

Lancia Phedra
Avant la Musa, Lancia avait proposé les Zeta et Phedra qui étaient des clônes de Fiat Ulysse – (C) Lancia

Un monospace Lancia, qui était le clone d’une Fiat, n’avait rien d’une hérésie. Du moins, ce n’était pas une première ! Avant le duo Idea/Musa, il y avait eu le quatuor 806/Evasion/Ulysse et Zeta en 1995, suivi de leurs remplaçants à savoir les 807/C8/Ulysse et Phedra ! Les Lancia Zeta et Phedra se voulaient plus luxueux et haut de gamme que les autres modèles de ces deux quatuors. La Musa n’a fait qu’appliquer cette même recette à un segment inférieur.

(4 commentaires)

  1. j’en ai conduite une 4 ou 5 fois, une bicolore avec la DFS… une technologie d’une autre epoque, deja pas agreable à l’époque mais ce passe si on conduit en souplesse.
    une auto confortable et habitable, pas super bien finie (comme une auto du group Fiat a l’époque) mais avec un look un peu sympa pour un monospace

  2. A l’époque tous les produits Fiat avaient à tort ou à raison une réputation peu amène.
    Ces mini monospace n’ont jamais eu le succès qu’attendait les constructeurs, et la mode des SUV commençait.

    1. C’était sympa à l’époque… Au moins chez Lancia, il y a avait du choix… Pas comme la pauvre Ypsilon toute seule dans la gamme actuellement.

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