Tesla renforce la pression sur ses fournisseurs pour écarter les pièces chinoises

Tesla demande à ses fournisseurs d’exclure les composants chinois pour ses voitures américaines, sur fond de tensions commerciales.

Tesla durcit ses exigences d’approvisionnement

Tesla exige désormais de ses fournisseurs qu’ils évitent tout composant fabriqué en Chine pour les véhicules produits aux États-Unis. L’information, rapportée par le Wall Street Journal, illustre un mouvement stratégique plus large du constructeur automobile, déjà engagé dans une réorientation progressive de sa chaîne d’approvisionnement. Selon le quotidien américain, des sources proches du dossier confirment que certains équipements d’origine chinoise ont déjà été remplacés, et que l’objectif est d’éliminer complètement ces composants dans un délai d’un à deux ans.

Cette évolution survient alors que le secteur automobile est fortement exposé aux fluctuations géopolitiques. Les fournisseurs, tout comme Tesla, doivent composer avec les conséquences du différend commercial entre Washington et Pékin, qui impose aux acteurs industriels de revoir leurs modèles logistiques et leurs sources d’approvisionnement.

Les tensions commerciales redessinent la chaîne logistique

Les dirigeants du constructeur, dirigé par Elon Musk, auraient eu de plus en plus de mal à naviguer entre les variations de tarifs douaniers et les incertitudes réglementaires. Le Wall Street Journal souligne que ces fluctuations impactent directement les stratégies de tarification, un élément clé pour un constructeur opérant dans un marché très concurrentiel comme celui des véhicules électriques.

Ce repositionnement n’est pas totalement nouveau. Reuters indiquait déjà en avril que Tesla renforçait ses achats de pièces en Amérique du Nord pour ses usines américaines, anticipant d’éventuelles hausses de tarifs. L’industrie automobile, plus largement, a été fortement bousculée par les politiques successives de droits de douane appliquées — et parfois suspendues — par Donald Trump. Cette volatilité a alimenté les craintes d’approvisionnement et rappelé la dépendance du secteur aux matériaux critiques, notamment les terres rares et les composants électroniques.

Les constructeurs automobiles se trouvent ainsi en “mode triage” depuis le début de l’année 2025, cherchant à sécuriser leurs chaînes d’approvisionnement tout en réduisant leur exposition aux risques géopolitiques. Pour Tesla, cette stratégie semble s’inscrire dans une volonté d’optimisation industrielle visant à stabiliser ses coûts et à minimiser les aléas liés aux importations chinoises.

Impact sur les ventes et la production en Chine

Parallèlement à cette transition stratégique, Tesla connaît une évolution contrastée sur le marché chinois. Les données de l’Association chinoise des voitures de tourisme montrent que les ventes de véhicules électriques fabriqués en Chine ont reculé de 9,9 % en octobre, à 61 497 unités. Ce recul intervient après une légère croissance en septembre (+2,8 %).

La production des Model 3 et Model Y dans l’usine de Shanghai, incluant les volumes destinés à l’export, a également diminué. Par rapport à septembre, la baisse atteint 32,3 %. Ces variations témoignent de la fragilité de l’environnement industriel dans lequel Tesla opère, pris entre une demande fluctuante, des contraintes logistiques et une recomposition accélérée de ses chaînes de production internationales.

Tesla n’a pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires de Reuters, et l’agence n’a pas pu vérifier indépendamment les informations avancées par le Wall Street Journal. Le constructeur continue toutefois d’ajuster ses opérations sur fond de rivalités commerciales persistantes et de tensions croissantes entre les deux principales puissances économiques mondiales.

Notre avis, par leblogauto.com

La stratégie évoquée s’inscrit dans une tendance déjà observée dans l’industrie : la sécurisation des chaînes d’approvisionnement face aux tensions sino-américaines. Le mouvement de Tesla semble cohérent avec les signaux tarifaires envoyés depuis plusieurs années. La baisse des ventes et de la production en Chine ajoute une dimension conjoncturelle qui peut accélérer cette réorientation. Reste à voir si l’entreprise parviendra à maintenir ses volumes et ses marges dans un contexte de recomposition industrielle globale.

Crédit illustration : Tesla.

(6 commentaires)

  1. les autres constructeurs en PLS « pourquoi ils font ça? Nous on leur achète tous les écrans et les cartes électroniques en Chine! »

  2. C’est une très bonne chose… L’Europe est en retard…
    Au moins, c’est le côté extrêmement positif de la politique de Trump.
    On ne peut pas le dire pour l’ensemble de sa politique.

  3. Nous allons connaitre une guerre USA-Chine dont l’issue ne fait aucun doute, tant les moyens militaires sont déséquilibrés. Mais le risque pour nous est un axe Russie-Chine, la Russie profitant de l’engagement pacifique pour attaquer un pays d’Europe de l’Est.
    La troisième guerre s’approche, tous les signes sont là et la tension monte jour après jour.

    Pour revenir à cette information, les modèles de Tesla sont en train d’évoluer différemment en fonction du lieu de production. C’est en quelque sorte un retour en arrière et une forme d’anti mondialisation, remplacée par une régionalisation, je dirais une « continentalisation ».

    1. On a donc la raison du pourquoi Tesla est dernier des classements des CT en europe.

      Model Y dernier du classement en Allemagne. Et beh pour le nec plus ultra des micros onde, ca fait chier. Amiralix doit être en PLS

    2. @amiral… Factuellement OUI.
      Néanmoins, si tous les pays de l’UE et les USA font cette politique … La Chine est très mal pour son avenir !
      …et pourrait avoir une mauvaise réaction !?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *