Séoul renforce ses aides pour booster les véhicules électriques

La Corée du Sud augmente fortement ses subventions et soutiens financiers pour accélérer l’adoption des véhicules électriques face aux taxes américaines.

Séoul renforce ses aides pour booster les véhicules électriques

La Corée du Sud s’apprête à renforcer massivement son soutien à l’industrie automobile nationale afin de stimuler les ventes de véhicules électriques et de contrer l’impact des tarifs américains. Alors que les constructeurs coréens font face à une pression accrue de la concurrence chinoise et aux hausses de droits de douane, le gouvernement a dévoilé un ensemble de mesures ambitieuses visant à soutenir à la fois les fabricants et les consommateurs.

Le ministère de l’Industrie a annoncé une enveloppe supérieure à 15 billions de wons, incluant prêts à faible taux d’intérêt et garanties, pour aider les entreprises automobiles et les fournisseurs de pièces en 2026. Parallèlement, les subventions destinées aux acheteurs de voitures électriques augmenteront de plus de 30 %, permettant d’atteindre un total de 936 milliards de wons. Cette politique marque l’une des initiatives les plus importantes de Séoul pour maintenir la compétitivité de son industrie dans un contexte mondial de transition énergétique et de guerre commerciale.

Des aides renforcées pour les acheteurs et les constructeurs

Parmi les mesures centrales, la Corée du Sud prévoit de supprimer les taxes de consommation et d’acquisition pour les véhicules entièrement électriques, les hybrides essence-électrique et les modèles à pile à hydrogène. Le gouvernement introduira également une prime à la casse pouvant atteindre 1 million de wons pour encourager les conducteurs à remplacer leurs voitures anciennes par un modèle électrique neuf.

Du côté des constructeurs, le plan prévoit la création d’un fonds de 50 milliards de wons, accompagné de l’utilisation d’un fonds existant de 150 billions de wons, destiné à soutenir les véhicules de nouvelle génération. Ces investissements visent une production nationale à grande échelle de véhicules autonomes d’ici 2028, un défi majeur dans un secteur de plus en plus tourné vers les technologies de conduite intelligente et les systèmes connectés.

Le gouvernement souhaite également revoir les incitations pour accélérer la progression des performances des véhicules électriques. Parmi les objectifs figurent une autonomie de 1 500 kilomètres, une charge ultra-rapide en cinq minutes et une parité de prix avec les voitures essence d’ici 2030.

Une réponse directe aux tarifs américains et à la concurrence mondiale

Ces annonces interviennent alors que le Premier ministre Kim Min-Seok a visité une cérémonie liée au lancement de véhicules électriques dans une usine de Kia Corp.. Le ministère a rappelé que, malgré l’accord bilatéral conclu récemment entre Séoul et Washington – prévoyant une baisse des droits de douane sur les importations automobiles coréennes de 25 % à 15 % – les constructeurs restent fortement affectés par les nouvelles taxes.

Les majors coréennes, Hyundai Motor Co. et Kia, ont vu leurs marges sous pression. Hyundai estime le coût des droits de douane à 1,8 milliard de wons pour le troisième trimestre, tandis que Kia évoque une facture de 1,2 milliard de wons, avec une projection similaire pour la fin de l’année.

Pour réduire leur exposition aux fluctuations commerciales, les deux marques ont renforcé leurs capacités industrielles aux États-Unis, notamment dans leurs usines en Alabama et en Géorgie. Elles ont aussi accéléré l’expansion de leurs gammes hybrides et lancé des modèles électriques conçus ou produits localement en Europe, en Inde et en Chine, afin de répondre plus efficacement aux marchés régionaux.

Un virage stratégique face aux défis technologiques et industriels

Si l’accord tarifaire atténue partiellement l’incertitude, le ministère de l’Industrie prévient que des défis subsistent. Il cite notamment la montée en puissance de la conduite autonome basée sur l’IA, un secteur où la compétition mondiale s’intensifie, et la nécessité de protéger la base manufacturière nationale.

Pour Séoul, l’enjeu est clair : maintenir la compétitivité industrielle, soutenir l’innovation et encourager une transition rapide vers les chaînes de valeur électriques et autonomes. À travers ces mesures, le pays entend sécuriser son leadership technologique tout en amortissant les effets du commerce international sur le secteur automobile.

Notre avis, par leblogauto.com

La stratégie sud-coréenne montre un engagement fort pour soutenir l’électrification de son parc automobile et protéger ses constructeurs face à un environnement commercial instable. L’ampleur des subventions confirme la volonté de Séoul de rester compétitif dans la course mondiale aux véhicules électriques et autonomes. Toutefois, le succès dépendra de la capacité à atteindre les objectifs technologiques ambitieux fixés pour 2030. Les constructeurs Hyundai et Kia devront également poursuivre leurs efforts d’adaptation internationale pour limiter l’impact des droits de douane américains.

Crédit illustration : Thekoreaherald.

(7 commentaires)

    1. La France subventionne bien le diesel et depuis longtemps !
      Diesel reconnu comme cancérogène déjà au siècle dernier.

      1. @georges … C’est de la Réalpolitik.
        Ça date même de Calvet et de Mitterrand lors de la présentation de la 205 Diesel … Avant même… C’était le choix de passage du chauffage des bâtiments après le choc pétrolier de 1974 faire l’électricité nucléaire.

        Les problèmes de santé et pollution étaient moins évidents à l’époque … Même si l’on faisait déjà la politique de l’autruche comme vous le dite @georges.
        On faisait clairement semblant de n’avoir pas vu encore dans les années 1980.

        Mais cela nous arrangeait dans le business et dans l’emploi.

        Mais que dire du parc de 2025 composé principalement de vieux diesel encore … Forcément … Plus cancérigène lors de leurs sorties d’usine.

        La majorité des diesels de Diseselgate de 2015 et d’avant … Roule largement encore aujourd’hui !
        Même des nouveaux diesels de 2025 dépollueraient le parc actuel largement.

        En 2026, les freins contre un franche transition n’existeront quasiment plus !?

        Par contre le thermique sera toujours un plaisir voire un luxe … de plus en plus pour les plus riches… il aura une notion de lutte des classes repris par les extrêmes. 😉

      2. La France subventionne le gazole ? Ah !
        Elle ne fait que taxer l’essence de qq centimes mais jamais ne subventionne (les mots ont un sens) le gazole.
        NB : l’essence est aussi reconnue cancérogène, juste dans une catégorie inférieure car l’OMS (le CIRC) a eu la flemme de réétudier le cas.

        Concernant le classement, savez-vous comment il a été fait ? Ils prennent le cas d’une personne qui travaillerait toute sa vie à côté d’une machine industrielle Diesel qui ne serait même pas Crit’Air chez nous.
        https://www.leblogauto.com/actualites/actualite/le-diesel-cancerogene-selon-loms/

        L’essence est astringente, elle irrite les muqueuses et provoque elle aussi des cancers.
        Les moteurs essence modernes produisent aussi des particules fines, plus fines que les moteurs diesel.
        Plus c’est fin plus cela pénètre dans les poumons.
        Les moteurs modernes injectent aussi de l’essence pour baisser la température (effet cliquetis) et autres.
        Il en résulte de l’essence imbrûlée à la sortie du pot d’échappement. Essence imbrûlée qui est donc corrosive, astringente, etc.

        Ni l’un ni l’autre ne sont bons pour la santé 😉
        Et ni l’un ni l’autre n’est subventionné, contrairement au VE qui lui l’est bien via le système de bonus / prime CEE. 🙂

        1. Les carburants pétroliers sont naturellement taxés parce que ce n’est pas un produit français.
          Surtout que depuis les VE… C’est même une concurrence qui n’arrange pas notre économie.
          Ça pollue +, Les Diesels polluent plus en villes que l’essence ?
          Sauf depuis 10 ans, apparemment… Le diesel était nettement moins taxé… Par effet de balance, c’était une sorte de subvention ? Comme le disait @georges (même si maintenant ce n’est plus l’actualité)

          Si l’essence pollue maintenant autant que l’essence… Pourquoi « taper » autant que cela sur les diesels modernes qui doivent forcément polluer nettement moins qu’un diesel d’avant 2015 !?

          C’est néanmoins un argument de plus pour accélérer la transition vers les VE… Au moins pour les trajets de quotidiens et utilitaires.

    2. Quand l’on voit les USA « Encore et toujours les subventions…… »
      Pas vraiment !
      Les Coréens ne sont pas cons … Ils savent qu’ils ne produisent pas de pétrole !
      … Apparemment, nous français nous réagissons exactement comme si nous étions le premier producteur mondiale de pétrole au monde !?
      …c’est qui les cons !?

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