Immatriculations +10 % en Europe en septembre 2025, reprise en vue ?

Crédit ACEA

L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) révèle qu’à fin septembre 2025, les immatriculations de voitures particulières neuves en Europe affichent une hausse modeste de 0,9 % sur un an. Cette légère reprise marque le troisième mois consécutif de croissance, tirée notamment par le lancement de nouveaux modèles. En septembre seul, l’augmentation a été plus marquée, atteignant environ +10 % !

Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de mutation profonde du parc automobile européen. Le constat principal : la part des véhicules fonctionnant uniquement à essence ou diesel continue de reculer, tandis que les motorisations « alternatives » renforcent leur position. L’essor de la voiture électrique à batterie (BEV) et celui des hybrides confirment une redéfinition progressive du marché.

Le point sur les voitures électriques à batterie (BEV)

Au cours des neuf premiers mois de 2025, les immatriculations de voitures électriques à batterie dans l’UE ont atteint 1 300 188 unités, soit une part de marché de 16,1 %. Ce taux progresse nettement par rapport à 13,1 % à la même période en 2024.

Trois des quatre principaux marchés européens contribuent largement à cette progression : l’Allemagne (+38,3 %), la Belgique (+12,4 %) et les Pays-Bas (+3,9 %) enregistrent des gains significatifs. En France, ex-relais de croissance, en revanche, on note un léger recul de -0,2 % sur la période cumulée, malgré une hausse de 11,2 % en septembre 2025.

Le marché électrique à batterie affiche donc une trajectoire ascendante, mais reste selon l’ACEA « en-dessous du rythme requis à ce stade de la transition ». On assiste aussi à une « tectonique des plaques » avec d’anciens marché forts pour le VEB qui patinent, et d’autres qui se mettent à croître fortement.

Domination des hybrides et essor des hybrides rechargeables

Les voitures hybrides classiques (non rechargeables) consolident leur suprématie. Jusqu’à fin septembre 2025, leurs immatriculations s’élèvent à 2 793 079 unités, soit 34,7 % du marché européen. Cette progression est soutenue par les quatre grands marchés : la France (+28,8 %), l’Espagne (+28,1 %), l’Allemagne (+10,6 %) et l’Italie (+9,2 %). Il faut dire que tous les constructeurs ou presque n’ont plus de thermique non hybride au catalogue. De quoi faire fondre la part de marché.

En parallèle, les hybrides rechargeables (PHEV) poursuivent leur forte montée : avec 722 914 unités immatriculées, elles atteignent 9 % de parts de marché contre 6,9 % un an plus tôt. Les taux de croissance en septembre 2025 sont remarquables : +65,4 % pour les PHEV, +20 % pour les BEV et +15,9 % pour les hybrides classiques. Cependant, les volumes sont très faibles pour ce qui semblait être une motorisation de transition entre VT et VE. Comme quoi.

La chute des motorisations essence et diesel

Le recul des motorisations purement thermiques se confirme. Les voitures essence enregistrent une baisse de -18,7 % à fin septembre, avec des déclins marqués en France (-32,8 %), en Allemagne (-23,5 %), en Italie (-16,6 %) et en Espagne (-13,2 %). Les diesel chutent de -24,7 %, leur part tombant à 9,3 % du marché sur les neuf premiers mois de l’année. Pour les véhicules essence, la part de marché s’établit désormais à 27,7 %, contre 34,4 % un an plus tôt.

Comme on l’indique plus haut, l’ACEA distingue les thermiques simples des mHEV. Cela permet de faire dégringoler le thermique face aux « électrifiés ». Regardez les catalogues à la recherche de moteurs thermiques seuls. Souvent, ce seront les entrées de gamme comme le SCe 65 chez Dacia / Renault. Guère plus.

Analyse de la tendance globale

Le bilan à fin septembre 2025 présente un marché automobile européen en légère reprise, mais surtout en pleine transformation. Une croissance modeste de moins de 1 % sur l’année masque des évolutions fondamentales : forte montée des hybrides, progression continue des BEV, et recul accéléré des motorisations thermiques. Le fait que les hybrides conservent la première place en parts de marché indique une préférence actuelle des consommateurs pour des solutions de transition, plutôt que pour le tout-électrique. Pourtant l’Europe vise toujours le tout électrique neuf d’ici 9 ans maintenant.

L’essor rapide des hybrides rechargeables souligne une mobilité électrique complémentaire à la motorisation classique. Avec une croissance de plus de 65 % en septembre, ce segment devient l’un des plus dynamiques de la transition énergétique. Les BEV progressent aussi, mais leur rythme reste inférieur à celui jugé nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques européens. Toutefois, il est très en deçà des attentes des constructeurs. Il faut dire que souvent, ces motorisations sont réservées aux véhicules du haut de la gamme, chers.

Une Europe en ordre dispersé

Les différences nationales sont marquées. L’Allemagne affiche une hausse spectaculaire des ventes électriques (+38,3 %), tandis que la France connaît un léger recul global pour les BEV malgré un bon mois de septembre. Ces contrastes montrent que la progression dépend largement des politiques nationales, des incitations fiscales et de l’offre de nouveaux modèles. Ces marchés sont aussi structurés différemment. En France, on privilégie les véhicules électriques compacts par exemple.

En résumé, le marché européen des voitures neuves redémarre doucement. Il le fait surtout en adoptant de nouvelles motorisations. Le modèle thermique, qu’il soit essence ou diesel, perd du terrain à grande vitesse. Les hybrides, rechargeables ou non, dominent le marché, tandis que les BEV continuent leur montée régulière sans encore provoquer un basculement massif. Le défi à venir consiste à accélérer l’électrification pour compenser la chute des thermiques et atteindre les ambitions environnementales de l’Union européenne.

Ce n’est sans doute pas pour rien que certains constructeurs chinois comme MG Motors ont décidé d’attaquer le segment des hybrides en Europe. Il y a encore de la viande sur l’os.

Notre avis, par leblogauto.com

La transition vers le tout électrique ne se passe pas comme l’Europe l’avait prévu. Techniquement les véhicules ont fait des progrès, mais pas suffisant pour que les acheteurs soient convaincus de la pertinence de ces motorisations. Reste également un prix « monstrueux ».

Il ne faut pas s’étonner que le marché patine sur certains pays attentistes économiquement comme la France en ce moment. Le retour aux deux millions d’immatriculation est utopique. Les gens conserveront leurs voitures plus longtemps. Ne restera alors que la contrainte forte pour faire adopter les nouvelles motorisations.

A moins que l’Europe ne crée cette catégorie de « super quadricycle » poussée par quelques uns comme Dacia avec son Hipster, pour avoir des VE de 800 km réservés par construction aux déplacements quotidiens. Moins chers, mais toujours chers.

Source : ACEA

Notes

BEV : battery electric vehicle
VEB : véhicule électrique à batterie. Permet de les distinguer des électrique à pile à combustible par exemple
VT : véhicule thermique
mHEV ou HEV : hybrid electric vehicle. Hybride « simple », qui ne peut pas être recharger par une prise et n’a que quelques centaines de mètres d’autonomie en 100 % électrique.
PHEV : plugin hybrid electric vehicle. Hybride rechargeable par une prise ou une borne. Batterie de plus grande capacité, ce véhicule thermique peut parcourir plusieurs dizaines de kilomètres en tout électrique.

(4 commentaires)

  1. « un prix « monstrueux » » : un scenic ou un enyaq ou une model Y sont moins chers qu’un toyota rav4
    une R5 five c’est 19k€, c’est difficile de trouver moins cher en thermique, et là on a une voiture vraiment sexy
    une eC3 c’est 16k€, il n’y a que 2 ou 3 voitures moins cheres que ça

    « Il ne faut pas s’étonner que le marché patine sur certains pays attentistes économiquement comme la France en ce moment. Le retour aux deux millions d’immatriculation est utopique. Les gens conserveront leurs voitures plus longtemps. Ne restera alors que la contrainte forte pour faire adopter les nouvelles motorisations. » c’est assez vrai mais les entreprises vont désormais acheter quasiment que des électriques, et ça représente un gros morceau (50% de pdm mais ça inclue les LOA/LDD donc pas facile de savoir la proportion des voitures d’entreprises)
    Par contre dans ma boite le parc est deja full électrique et les choix sont pas top quand on doit traverser la France , pas de tesla, pas de voitures à charge rapide, le mieux qu’on a c’est une megane (130 kW max). Les comptables ne savent pas tous qu’en électrique les voitures ne sont pas du tout au meme niveau pour aller loin

  2. Mes amis et les autres personnes que je côtoie régulièrement … et anti VE… Sortent toujours les mêmes rengaines … Les VE sont :
    – trop chers
    – pas assez d’autonomie (des gens qui ne font jamais plus de 100 km par jour, 99 % du temps !)

    Certains jours, je mets 10 X moins de temps pour faire leurs mêmes distances à trottinette…
    Les embouteillages aident à l’épanouissement ?

  3. Donc la voiture électrique n’est pas boudée, elle voit sa part progresser.
    Donc la campagne anti EV est manifeste.
    Certes le % de part du marché des VE est inférieur aux objectifs mais ça c’est peut être juste par ce que les objectifs étaient et sont trop ambitieux, où l’offre pas assez satisfaisante.

  4. « Le recul des motorisations purement thermiques se confirme. Les voitures essence enregistrent une baisse de -18,7 % à fin septembre, avec des déclins marqués en France (-32,8 %), en Allemagne (-23,5 %), en Italie (-16,6 %) et en Espagne (-13,2 %). Les diesel chutent de -24,7 %, leur part tombant à 9,3 % du marché sur les neuf premiers mois de l’année. Pour les véhicules essence, la part de marché s’établit désormais à 27,7 %, contre 34,4 % un an plus tôt. » AXSPORT ton analyse ?

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