Les constructeurs européens de véhicules électriques se tournent vers l’Estonie pour sécuriser leur approvisionnement en aimants en terres rares.
L’Europe en quête d’indépendance pour les aimants en terres rares
Les fabricants européens de véhicules électriques intensifient leurs efforts pour sécuriser un approvisionnement stratégique en aimants en terres rares, indispensables à la production de moteurs électriques performants. Ces composants, difficiles à obtenir ailleurs qu’en Chine, sont au cœur de la transition énergétique. Face à la dépendance croissante du marché mondial vis-à-vis de Pékin, les industriels se dirigent vers Narva, en Estonie, où une solution locale commence à émerger.
La société canadienne Neo Performance Materials vient d’y investir 75 millions de dollars pour bâtir une usine innovante de production d’aimants en néodyme, un matériau clé dans la conversion de l’électricité stockée en mouvement pour les véhicules électriques.
Narva : nouveau centre européen de production d’aimants
Située à la frontière russo-estonienne, Narva se transforme en pôle stratégique pour l’industrie européenne de la mobilité électrique. L’usine de Neo, qui ouvrira officiellement ses portes le 19 septembre, prévoit de produire suffisamment d’aimants pour alimenter la fabrication de jusqu’à 1 million de voitures électriques par an.
Cette inauguration tombe à un moment crucial, alors que l’Europe accélère ses efforts de décarbonation et encourage les constructeurs à électrifier leurs gammes. Disposer d’un fournisseur de proximité pour des composants critiques constitue un avantage stratégique, notamment dans un contexte de tensions commerciales mondiales.
Réduire la dépendance à la Chine
La décision de construire cette usine répond directement aux vulnérabilités mises en évidence par les récents événements géopolitiques. En avril dernier, la Chine – premier producteur mondial de terres rares – a restreint ses exportations en réaction aux droits de douane américains. Cette mesure a provoqué une onde de choc dans les chaînes d’approvisionnement internationales.
Neo Performance Materials ambitionne ainsi de renforcer l’autonomie industrielle de l’Europe, réduisant la dépendance vis-à-vis de Pékin pour un élément aussi stratégique. Le PDG de Neo, Rahim Suleman, qualifie même ce projet de « plus important développement de matériaux critiques en Europe à ce jour ».
Pourquoi les aimants en néodyme sont cruciaux
Les aimants en néodyme jouent un rôle vital dans le fonctionnement des moteurs électriques, convertissant efficacement l’énergie stockée dans les batteries en mouvement pour entraîner les roues. Mais leur utilité ne s’arrête pas aux véhicules électriques : on les retrouve dans les smartphones, les éoliennes, les appareils médicaux et même les avions de chasse.
Assurer leur disponibilité en Europe devient donc un enjeu non seulement économique, mais aussi stratégique et sécuritaire.
Un signal fort pour la transition énergétique européenne
Avec cette nouvelle usine, l’Europe franchit une étape clé dans sa volonté de bâtir une chaîne de valeur complète pour la mobilité électrique, depuis la production de batteries jusqu’aux composants critiques des moteurs. Cela permettra de sécuriser les futures productions, d’atténuer les risques liés aux fluctuations du marché mondial et de favoriser la compétitivité des constructeurs européens face aux géants chinois.
En somme, l’ouverture de l’usine Neo en Estonie représente bien plus qu’une simple étape industrielle : elle incarne la volonté de l’Europe de reprendre le contrôle sur des matériaux stratégiques et de consolider son leadership dans la transition énergétique.
Crédit illustration : M-Today.

La question, vu qu’on parle plutôt usine/transformation que terres rares/mines… c’est surtout la ressource et ce n’est pas abordé par l’article! Car aller construire une usine à une frontière russe sur un enjeu stratégique européen et sans sérieuse motivation, voir impératif, j’ai un peu de mal à imaginer cela…
On va bien exploiter les puits de pétrole dans les zones les plus dangereuses du monde pour un Européen (Iran, Irak, Syrie, Yemen, Afrique centrale, etc…).
La on parle d’une usine sur le territoire Européen avec certes un voisin encombrant, mais faut il pour autant arrêter tout projet industriel de la Finlande à la Pologne?
Et comme c’est bien décrit dans l’article, ces terres rares (en fait pas si rares mais très diluées partout, bien qu’il y ai des spots assez concentrés en Norvège, au Canada, dans les Phosphates du Maroc)) sont absolument indispensables pour toutes les nouvelles technologies. Pour les moteurs automobiles on peut s’en passer, c’est ce que fait Renault, mais les moteurs les plus performants en ont besoin.
IL FAUT a minima avoir environ 50 % de nos terres rares chez nous en Europe.
C’est une question d’indépendance énergétique.
Il y en a marre des menaces des dictatures sur nos approvisionnements.
… En plus … les mines apporteront des emplois … Et globalement, même si cela pollue ça polluera toujours moins globalement que si elles étaient situées en Afrique et en Chine.
Il y a donc suffisamment de cases cochées pour que l’on le fasse vraiment … Même si c’est plus cher ! ….Et ça sera forcément plus cher… Comme souvent tous les maux qui sont nécessaires