GAC démarre la production européenne de ses véhicules électriques Aion V et Aion UT avec Magna Steyr pour éviter les droits de douane de l’UE.
Un partenariat stratégique pour GAC et Magna Steyr
Le constructeur automobile chinois Guangzhou Automobile Group (GAC) franchit une étape majeure dans son expansion européenne. Selon des sources proches du dossier, GAC commencera dès la semaine prochaine la production de deux véhicules électriques — le SUV Aion V et la berline compacte Aion UT — dans l’usine de Magna Steyr, située à Graz en Autriche.
Cette initiative est stratégique pour le constructeur chinois, car elle permet de contourner les droits de douane supplémentaires imposés par l’Union européenne sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. GAC expédiera les pièces depuis ses usines en Chine, mais l’assemblage local garantit une valeur ajoutée suffisante pour être considéré comme une production européenne.
L’annonce officielle du partenariat entre GAC et Magna est attendue la semaine prochaine, marquant un tournant pour l’industrie automobile européenne en pleine mutation.
GAC vise une couverture complète du marché européen d’ici 2028
GAC a officiellement introduit sa marque Aion en Europe lors du Salon automobile IAA de Munich le 8 septembre. Les ventes ont déjà commencé en Pologne, au Portugal et en Finlande, avec un objectif ambitieux : une présence complète sur le marché européen d’ici 2028.
L’Aion V, SUV compact électrique phare de la marque, se positionne face à des modèles européens populaires tels que la Volkswagen ID.4, la Skoda Enyaq et la Peugeot e-3008. Il offre une autonomie de 520 km selon les normes WLTP, et sa batterie de 75 kWh peut être rechargée de 30 % à 80 % en moins de 20 minutes grâce à sa technologie de charge rapide 400 volts.
Le modèle sera proposé à partir de 37 000 €, avec des versions premium intégrant des sièges massants et ventilés, un toit panoramique sur toute la longueur et des sièges arrière inclinables pour un confort optimal.
Magna Steyr relance son usine de Graz grâce à GAC
Pour Magna Steyr, ce partenariat tombe à point nommé. L’usine autrichienne avait vu sa production diminuer après la fin de plusieurs contrats importants. Elle assemble actuellement des modèles comme le Mercedes Classe G, la Toyota Supra et la BMW Z4, mais la production de ces deux derniers modèles cessera l’année prochaine.
De plus, les contrats pour produire le Jaguar I-Pace et le Jaguar E-Pace se sont terminés en 2023, tout comme la production de la BMW Série 5. Magna avait déjà entamé des discussions avec des constructeurs chinois afin de compenser ces pertes de volume. L’arrivée de GAC représente donc un nouveau souffle pour l’usine.
Une tendance de fond : les constructeurs chinois s’installent en Europe
GAC n’est pas seul dans cette stratégie. BYD commencera bientôt la production dans sa nouvelle usine en Hongrie, avec la Dolphin Surf comme premier modèle européen. Chery, de son côté, assemble déjà des véhicules en kit via ses partenariats avec Ebro en Espagne et DR Auto en Italie.
Cette vague d’implantations traduit une tendance claire : les constructeurs automobiles chinois veulent se rapprocher des consommateurs européens, réduire leur exposition aux droits de douane et répondre aux exigences réglementaires locales.
GAC veut s’imposer comme un acteur majeur en Europe
Avec l’assemblage de ses modèles Aion en Autriche, GAC démontre sa volonté de s’imposer durablement sur le marché européen. Ce mouvement stratégique lui permettra de proposer des véhicules électriques compétitifs, d’éviter les pénalités douanières et d’accroître sa notoriété auprès des consommateurs européens.
Pour Magna Steyr, ce partenariat est également une bouffée d’oxygène, assurant la pérennité de son site de Graz dans un contexte de transition énergétique et de baisse de certains contrats historiques.
