BYD subit une chute de 30 % de ses bénéfices, preuve que même le leader des véhicules électriques n’échappe pas à la guerre des prix.
Une baisse historique des bénéfices pour BYD
BYD, le géant chinois des véhicules électriques et leader mondial de l’électrification automobile, a annoncé une chute de 30 % de son bénéfice trimestriel, marquant son premier déclin en plus de trois ans. Cette baisse spectaculaire, révélée vendredi, illustre la brutalité de la guerre des prix qui secoue le marché automobile chinois.
Pour le trimestre clos le 30 juin, le bénéfice net a atteint 6,36 milliards de yuans (892 millions de dollars), en deçà des prévisions des analystes qui tablaient sur une légère croissance.
Cette annonce a immédiatement impacté la bourse : l’action BYD a chuté de 8 % à Hong Kong avant de limiter ses pertes. Même si BYD reste plus rentable que de nombreux concurrents, la contraction de sa marge brute à 18 % contre 18,8 % précédemment montre que la pression concurrentielle devient difficile à absorber.
La guerre des prix : une arme à double tranchant
Depuis 2023, BYD a multiplié les campagnes de remises agressives, entraînant tout le secteur automobile chinois dans une spirale de promotions. Ironiquement, cette stratégie est aujourd’hui l’un des principaux facteurs pesant sur ses marges.
Le gouvernement chinois est d’ailleurs intervenu, rappelant aux constructeurs que cette « compétition effrénée » pouvait fragiliser la chaîne d’approvisionnement et ternir l’image du “Made in China” à l’international.
En dépit de ces mises en garde, la bataille pour les parts de marché reste intense, notamment avec l’arrivée de nouveaux acteurs et la montée en puissance de marques comme Tesla, Nio ou Xpeng.
Une expansion internationale contrastée
Malgré cette pression sur le marché domestique, BYD poursuit son expansion mondiale. Ses ventes à l’étranger ont bondi de 50 % au premier semestre 2024, atteignant 135,4 milliards de yuans. Le Brésil est devenu un marché clé, représentant environ un tiers de ses ventes internationales, suivi par l’Australie, Singapour et l’Europe.
Cette diversification géographique est un atout stratégique pour compenser la baisse des marges en Chine. Cependant, les analystes notent que même avec cette croissance internationale, les efforts promotionnels n’ont pas permis d’atteindre le volume de ventes attendu.
Les coûts explosent : R&D et matières premières
Un autre facteur qui pèse sur la rentabilité est la hausse des coûts. Les dépenses de recherche et développement ont grimpé de plus de 50 % sur un an, preuve que BYD mise sur l’innovation pour consolider son leadership dans les batteries, l’électrification et les technologies intelligentes.
À cela s’ajoute l’augmentation du prix des matières premières, notamment pour son système avancé d’aide à la conduite « God’s Eye ». Les analystes de Morgan Stanley estiment que ce pic de pression sur les marges pourrait être temporaire, mais il souligne la fragilité de l’équilibre actuel.
Des finances sous surveillance
Au-delà des marges, BYD doit aussi composer avec une dette croissante. Ses emprunts sont passés de 28,6 à 39,1 milliards de yuans en quelques mois. Par ailleurs, l’entreprise a annoncé qu’elle paierait désormais ses fournisseurs plus rapidement, en respectant la nouvelle règle gouvernementale imposant un règlement sous 60 jours, contre une moyenne de 275 jours auparavant.
Si cette mesure améliore la transparence et la confiance, elle pourrait réduire la flexibilité financière du constructeur et peser sur son bilan.
Quel avenir pour BYD ?
Malgré ce revers, BYD n’est pas en péril. Sa position dominante, son avance technologique et sa forte présence à l’international demeurent des atouts solides. Beaucoup d’analystes estiment que la baisse de marge pourrait s’atténuer dès le troisième trimestre, même si les niveaux records de 2024 semblent difficiles à retrouver.
La trajectoire de BYD illustre une vérité : même les leaders ne sont pas immunisés face à la concurrence acharnée et doivent sans cesse réinventer leur stratégie.
Crédit illustration : leblogauto.com.
les chinois gagnent des parts de marché en chine, meme si certains petits constructeurs souffrent ou font faillite. le probleme c’est qu’ils ont fait un trou beant chez vag, qui à du baisser ses prix aussi à des niveaux dangereux. comme en europe ou vw depuis un an est en solde permanent pour ses ve. on vient d’apprendre que beaucoup de ses ve en allemagne, seraient des ventes tactique de vw. a l’heure de faire les comptes , byd ne sera pas le seul à prendre cher.l les actionnaires ne jouent pas avec la petite monnaie et vont ruer dans les brancards.
Très juste… Les Allemands depuis l’Ukraine et Trump, etc. ont un chapelet de mauvaises nouvelles.
Mais BMW sort une iX3 qui serait révolutionnaire !?
Donc peut-être plus judicieux de parler des pertes et fracas de VW, Mercedes et BMW en Chine qui pour le coup sont véritablement en difficulté par rapport à BYD.
Les ventes en Chines de la part des constructeurs Allemands se rapprochent de plus en plus à une victoire à la Pyrrhus.
La situation de BYD est l’opposé d’une victoire à la Pyrrhus, mais c’est une défaite qui se termine par une récompense plus grande que ce qu’aurait apporté la victoire.
Comment font-ils pour être bénéficiaires alors qu’ils est reconnu qu’aucun modèle chinois n’est rentable en sortie d’usine et que les constructeurs sont tenus à bout de bras (financiers) par l’état chinois ???
C’est magique la chine en fait 🤣
Ils peuvent perdre des plumes… du moment qu’ils sont sûrs que la concurrence soit totalement déplumée… … à la fin, ils seront gagnants et ils pourront se retrapper par la suite avec une situation proche a un monopole.
Les Chinois travaillent sur le temps long y compris en politique.
En Europe on fait les comptes en permanence, il faut réussir tout de suite et pour le reste on verra et c’est aussi valable en politique avec les résultats que l’on connait.
Tout à fait @ Xavier, depuis l’entrée des Chinois dans l’OMC, à la fin… Ce sont toujours les Chinois qui gagnent !
Les Chinois prennent le temps pour être gagnant.