Les ventes de BYD stagnent en Chine malgré des ambitions mondiales fortes. L’avenir du leader chinois de l’électrique est incertain.
Une croissance remise en question au sommet du marché automobile chinois
Alors que BYD s’imposait comme le leader incontesté des véhicules électriques (VE) en Chine et à l’international, l’année 2024 marque un tournant. Le géant basé à Shenzhen, après des années de forte croissance, voit ses ventes ralentir, ses marges se compresser, et ses ambitions mondiales confrontées à des vents contraires. La situation actuelle soulève une question cruciale : BYD peut-il maintenir sa suprématie dans un marché de plus en plus instable ?
Stagnation des ventes et guerre des prix en Chine
Les derniers mois ont révélé une tendance préoccupante pour BYD : une stagnation de ses ventes mensuelles, à contre-courant de son ambition d’atteindre 5,5 millions d’unités vendues en 2025. Pour y parvenir, l’entreprise devrait écouler en moyenne 560 000 véhicules par mois jusqu’à la fin de l’année – un objectif ambitieux, voire irréaliste, étant donné que son record mensuel s’élève à 515 000 unités en décembre dernier.
À cela s’ajoute la pression croissante exercée par Pékin sur les stratégies de remises agressives pratiquées par les constructeurs. Le gouvernement chinois souhaite limiter la « concurrence irrationnelle » dans le secteur des VE, qui alimente une guerre des prix déflationniste menaçant l’équilibre industriel. En mai, BYD a réduit ses prix jusqu’à 34 %, déclenchant une réaction en chaîne dans le secteur. En retour, le People’s Daily, porte-voix du Parti communiste, a adressé un avertissement voilé, critiquant cette logique de compétition effrénée.
Objectifs revus à la baisse : les analystes sont sceptiques
Les estimations des analystes ne sont guère plus optimistes. Morgan Stanley a abaissé sa projection annuelle à 5,3 millions d’unités, tandis que Deutsche Bank table sur 5 millions de ventes, réparties entre 4 millions en Chine et 1 million à l’étranger. Selon Joanne Chen de Bloomberg Intelligence, BYD devra continuer ses remises au second semestre pour rester compétitif, tout en sacrifiant une partie de sa rentabilité.
L’examen réglementaire pourrait freiner les rabais officiels, mais la pression concurrentielle reste forte. De plus, l’absence de nouveaux modèles significatifs limite la capacité de BYD à stimuler sa demande intérieure.
À l’international : une croissance prometteuse mais complexe
Face à une saturation du marché chinois, l’expansion internationale devient un levier stratégique crucial pour BYD. L’entreprise a déjà atteint près de 60 % de son objectif de 800 000 ventes à l’export pour 2024, et ses marges à l’international sont plus élevées. Toutefois, de nombreux marchés posent des défis inattendus.
Arabie Saoudite : un potentiel sous-exploité
BYD mise gros sur le royaume, espérant tripler sa présence. Mais les véhicules électriques ne représentent actuellement qu’un peu plus de 1 % des ventes de voitures dans le pays. Les coûts élevés, le manque d’infrastructure de recharge et des conditions climatiques extrêmes freinent l’adoption.
Inde : porte fermée pour l’instant
Malgré un potentiel immense, l’Inde reste peu ouverte aux ambitions de BYD. Les barrières réglementaires freinent l’établissement d’usines locales ou l’importation de masse.
Europe : la promesse contrariée
En Europe, la croissance de BYD reste modeste, freinée par la concurrence des marques établies, une clientèle fidèle aux marques traditionnelles, et des droits de douane potentiellement plus élevés, notamment dans le contexte des tensions commerciales Chine-UE.
Une pression réglementaire nationale croissante
À domicile, le gouvernement chinois accentue sa surveillance des guerres de prix entre constructeurs. Tianlei Huang, de l’Institut Peterson pour l’économie internationale, estime que Pékin pourrait instaurer des planchers de prix de facto via des révisions de prix imposées ou une réduction concertée de la production.
Cependant, une telle régulation du secteur privé serait difficile à mettre en œuvre sans compromettre la dynamique de marché. BYD, en tant que leader, est directement visé par cette régulation tacite.
Une seconde moitié d’année sous haute surveillance
Alors que BYD s’apprête à publier ses résultats semestriels et les chiffres de ventes de juillet, les marchés scruteront de près sa trajectoire. Le constructeur est à un carrefour stratégique : maintenir sa domination en Chine sans saboter ses marges, tout en consolidant sa présence à l’international face à des barrières multiples.
La capacité d’innovation, le lancement de nouveaux modèles et une gestion fine de la concurrence seront essentiels pour que BYD transforme cette période de turbulence en opportunité durable. Mais pour l’instant, la stabilité de sa position au sommet du marché mondial des VE semble plus incertaine que jamais.
Crédit illustration : BYD.

Enfin soyons réalistes : BYD ralentit ou alors ce sont cette fois-ci les vrais chiffres de vente, de CA et d’endettement qui sont donnés ?
C’est marrant mais depuis 2 mois j’en vois de plus en plus des BYD dans les rues. BYD apprend que pour jouer dans la cour des grands il faut en respecter les règles. Une rude leçon de management.
C’est normal en entreprise. On part de rien donc facile de faire une croissance à+100 ou 200% puis arrive le palier lié à sa structure.
Difficile à passer et même risqué. Mais ça reste normal
Masquer son endettement, faire des ventes fictives qui doublent les vraies ventes non ce n’est pas le management normal d’une entreprise cotée en bourse.
Tesla a eu plus de dix ans à vivre en déficit et ça ne l’a pas empêché de croître et devenir une entreprise importante.
Ça va avec le mot « risqué » que j’ai utilisé, des fois ça marche et de fois ça s’effondre.
Mais à mon avis l’état viendra l’aider si besoin.
Je répète : masquer son endettement etc etc.
Tesla n’a jamais menti sur ses résultats, BYS oui. Et pas qu’un peu.
Il y a d’ailleurs une enquête de la Bourse de Hong Kong sur sa communication financière.
Les deux cas ne sont absolument pas comparables.
parce que les quelques milliers d’immatriculations de véhicules tous les 30 ou 31 de chaque mois chez certaines marques, ce sont de vraies ventes que les commerciaux avaient oublié d’enregistrer, pas de futures occasions 0 km ?
BYD est une marque jeune, elle ne maitrise pas encore toutes les ficelles maitrisées par les marques centenaires.
Et l’endettement masqué ? Les comptes insincères c’est aussi une absence de maitrise ?
Foutaises !
Ce sont Tesla et VW qui commandent ces articles? lol.
Franchement, j’ai du mal à m’inquiéter pour eux… Le fait qu’ils s’enrhument un peu donne juste une petite accalmie aux constructeurs de l’UE.