Le Royaume-Uni relance les subventions pour véhicules électriques : jusqu’à 4 400 € d’aide à l’achat

A chaque pays son montant incitatif, ses conditions, etc… Le Royaume-Uni relance une aide jusqu’à 4 400 € pour booster les ventes de voitures électriques et atteindre ses objectifs climatiques.

Le Royaume-Uni relance les subventions pour véhicules électriques : jusqu’à 4 400 € à la clé

Face à une adoption plus lente que prévu des véhicules électriques (VE) et à la pression croissante sur l’industrie automobile, le Royaume-Uni réintroduit une subvention d’achat allant jusqu’à 3 750 £ (environ 4 400 €) pour les acheteurs de voitures électriques. Cette initiative, annoncée par le Département des Transports, vise à stimuler les ventes au détail de VE, soutenir la transition vers une mobilité propre et revitaliser le secteur automobile britannique.

Un programme de 765 millions d’euros pour électrifier le marché

Ce nouveau plan de subventions, financé à hauteur de 650 millions de livres sterling (environ 765 millions d’euros), cible les véhicules zéro émission dont le prix ne dépasse pas 37 000 £ (environ 43 700 €). Environ 30 modèles de véhicules électriques sont actuellement disponibles en dessous de ce seuil, rendant l’aide accessible à un large éventail d’acheteurs.

La secrétaire aux Transports, Heidi Alexander, a salué cette mesure comme une opportunité pour les consommateurs et les industriels :

« Cette subvention permettra aux gens de garder plus de leur argent tout en saisissant l’une des plus grandes opportunités du XXIe siècle. »

Une réponse aux critiques et au ralentissement du marché

Le précédent gouvernement conservateur avait supprimé les subventions pour les voitures électriques en 2022, provoquant une baisse de la demande privée. Depuis, le marché s’est concentré sur les ventes aux entreprises et aux flottes, qui bénéficient encore d’avantages fiscaux.

Les acteurs de l’industrie automobile, notamment l’Association britannique de location et de leasing de véhicules, ont exercé une forte pression pour rétablir ces aides. Selon Toby Poston, directeur général de l’association :

« Petit à petit, le gouvernement s’attaque aux obstacles à l’adoption des VE. »

Le retour des subventions pourrait toutefois affecter la valeur de revente des véhicules électriques, selon certains observateurs, en raison d’une hausse potentielle du volume sur le marché de l’occasion.

Une croissance encore en deçà des objectifs

Malgré une augmentation de 35 % des immatriculations de véhicules entièrement électriques à batterie au premier semestre, le Royaume-Uni reste en dessous de son objectif de 28 %, avec une part de marché de 22 % sur les voitures neuves.

La mise en œuvre d’un mandat gouvernemental impose aux constructeurs d’atteindre certains seuils de vente de véhicules zéro émission sous peine d’amendes, poussant certains fabricants à réduire les prix pour atteindre les quotas.

Le Royaume-Uni prévoit toujours de mettre fin à la vente de nouveaux véhicules thermiques d’ici 2030, ce qui fait de cette relance des subventions une étape cruciale vers cet objectif ambitieux.

Une stratégie opposée à celle de l’Union européenne

Contrairement à l’Union européenne, qui a introduit des droits de douane sur les voitures électriques fabriquées en Chine, le Royaume-Uni n’a pas imposé de telles mesures. Cela pourrait favoriser l’accès à des modèles moins chers, y compris ceux produits par BYD, MG ou même Tesla, dont certaines unités sont assemblées en Chine.

Dans l’UE, les ventes de VE ont également progressé de 26 % au cours des cinq premiers mois de l’année, mais les politiques tarifaires pourraient ralentir cette dynamique.

Une relance stratégique pour l’automobile britannique

Avec cette réintroduction de subventions VE, le Royaume-Uni adopte une stratégie offensive pour rattraper son retard dans l’électrification du parc automobile. Cette politique marque un changement de cap clair pour le gouvernement travailliste, qui entend à la fois soutenir l’industrie nationale, réduire les émissions et rendre la voiture électrique plus accessible au grand public.

Il reste à voir si cette impulsion sera suffisante pour atteindre les objectifs de 2030 et restaurer la compétitivité de l’industrie automobile britannique face aux géants asiatiques et européens.

Crédit illustration : Joinbonnet.