Volvo enregistre une charge de 1,2 milliard $ liée aux tarifs douaniers et aux retards de ses modèles électriques EX90 et ES90, impactant ses bénéfices.
Une lourde charge liée aux défis des véhicules électriques
Le constructeur automobile suédois Volvo Car AB a annoncé une charge de dépréciation importante de 11,4 milliards de couronnes suédoises, soit environ 1,2 milliard de dollars, due à des retards dans le développement de ses modèles de véhicules électriques et à l’augmentation des coûts liés aux droits de douane. Cette charge reflète une conjoncture difficile pour les constructeurs automobiles internationaux, en particulier pour ceux qui cherchent à s’imposer sur le marché des véhicules électriques (VE) dans un environnement de plus en plus protectionniste.
L’impact des droits de douane sur les modèles électriques Volvo
Volvo a précisé que ses modèles EX90, un SUV électrique, et ES90, une berline électrique, sont directement touchés par cette situation. En particulier, les droits d’importation américains rendent la vente du ES90 non rentable sur ce marché, tandis que les marges sont également fortement sous pression en Europe, où les coûts de production augmentent en parallèle.
Les effets financiers de cette charge seront visibles au deuxième trimestre de 2025, avec une réduction nette des bénéfices de 9 milliards de couronnes suédoises. Ce coup dur survient dans un contexte déjà tendu pour Volvo, dont l’action a chuté de 4,4 % à la Bourse de Stockholm, marquant sa plus forte baisse depuis avril. Globalement, le titre a perdu environ 25 % de sa valeur depuis le début de l’année.
Une exposition accrue au contexte géopolitique
Contrôlé par le groupe chinois Zhejiang Geely Holding Co., Volvo est particulièrement exposé aux fluctuations tarifaires mondiales. L’entreprise s’était déjà déclarée préoccupée par les barrières douanières, notamment celles imposées par les États-Unis, ce qui l’a poussée à envisager une augmentation de sa production locale dans son usine américaine pour atténuer les coûts d’importation.
Parallèlement, Volvo peine à gagner des parts de marché en Chine, le plus grand marché automobile du monde. Malgré l’appui de Geely et l’accès à son écosystème industriel, la marque suédoise peine à se démarquer face à la concurrence féroce des constructeurs chinois de véhicules électriques.
Des espoirs placés dans le SUV EX60
Pour contrer ces difficultés, Volvo mise sur son prochain modèle, le SUV EX60, dont le lancement est prévu en 2026. Ce véhicule devrait permettre des réductions de coûts significatives et des améliorations de performances, selon l’entreprise. L’objectif est clair : proposer un véhicule électrique plus compétitif, tant sur le plan technologique qu’économique, tout en renforçant sa production locale pour éviter les tarifs pénalisants.
En revanche, le SUV EX90 rencontre des retards de production liés à des problèmes logiciels, ce qui a contribué à l’augmentation des coûts de développement. Ces retards freinent la montée en puissance du modèle et pénalisent encore davantage les résultats financiers de la marque.
Un plan d’efficacité pour stabiliser les finances
Face à ces défis structurels, le PDG Hakan Samuelsson, rappelé en avril pour redresser la barre, a mis en place un programme d’efficacité de 18 milliards de couronnes suédoises. L’objectif est de réduire les coûts opérationnels, d’améliorer les marges et de remettre Volvo sur la voie de la rentabilité, dans un contexte où le résultat d’exploitation du premier trimestre a déjà chuté de 60 %.
L’entreprise publiera ses résultats du deuxième trimestre ce jeudi. Les investisseurs et les analystes seront particulièrement attentifs à la manière dont Volvo envisage de rebondir face à ces nombreux obstacles.
Une transition électrique sous tension
Le cas de Volvo illustre parfaitement les difficultés rencontrées par les constructeurs historiques dans leur transition vers la mobilité électrique. Entre barrières tarifaires, défis techniques, concurrence accrue et incertitudes macroéconomiques, l’électrification de l’automobile reste un parcours semé d’embûches — même pour un acteur aussi établi que Volvo
Crédit illustration : Volvo.
