Ile-de-France : le
par Thibaut Emme

Ile-de-France : le "péage positif" expérimenté

Certains veulent réduire le nombre de voitures en ville par la coercition, d'autres tentent des approches positives et incitatrices. Ainsi, Egis et sa filiale BNV Mobility vont tenter l'expérience du péage "positif".

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Payés pour ne pas venir aux heures de pointe

Un péage positif, kézako ? Le péage tout le monde connait. On paie pour emprunter une portion de route concédée (ou non). Certains péages ont des tarifs dépendants de l'heure à laquelle on les passe. C'est le cas notamment de l'A14 qui relie la Normandie à la capitale. Mais, le péage reste tout de même un coût. Ici, l'idée n'est pas de faire payer les usagers, mais de les payer, s'ils passent en dehors des heures de pointes.

2 euros, c'est une somme modique, mais Egis et BNV Mobility pensent que cela sera suffisant pour pousser pas mal de gens à décaler leurs trajets quotidiens. La première expérimentation va être menée au niveau du trapèze Renault à Boulogne-Billancourt. Cet ancien quartier industriel face à l'Ile Seguin a été entièrement renouvelé et les nouveaux immeubles de bureaux génèrent un trafic élevé en heure de pointe. Cela perturbe aussi l'une des grosses entrées sur Paris, la N118.

Un boitier géolocalisé, sur base de volontariat

Evidemment, pour faire le "lissage de pics", il n'est pas question de mettre des barrières à tous les accès du quartier. L'époque de l'octroi n'est plus. A Rotterdam où le système est déjà en place depuis 2008, Egis et BNV utilisent des caméras LAPI (Lecture Automatisée de Plaques d'Immatriculation) pour vérifier à quelle heure passent les véhicules. Ensuite, les propriétaires des véhicules qui passent aux heures de forte affluence sont contactés pour participer au programme, de façon volontaire. Un boitier est alors installé dans leur voiture et géolocalise celle-ci en permanence. En fonction de leur horaire de trajet, les volontaires reçoivent 2 euros ou non.

Mais, en France, les LAPI ne sont autorisées que pour les forces de l'ordre dans des cadres bien spécifiques. Aussi, Egis déploie ici d'autres moyens de recrutement des volontaires. "On pourra, par exemple, passer par des campagnes de publicité ou contacter des entreprises pour cibler des employés autour de la zone à désengorger" déclare une employée de Egis. Selon les données de la société, cette solution permettrait une réduction des bouchons de 6 à 8%. Egix et BNV Mobility sont lauréats des prix de l'innovation décernés par le journal Le Monde.

Le test à Boulogne-Billancourt se déroulera en avril et en mai. Les résultats serviront de base à la réflexion sur les aménagements à prévoir pour les travaux du "Grand Paris Express". En effet, ces derniers généreront des bouchons durant des mois. Autant chercher tous les moyens de diminuer leur impact. D'autres projets prévoient de grands parkings en banlieue puis des trajets en transport en commun. Certaines initiatives impliquent les entreprises en les poussant à organiser d'elles-mêmes des arrivées d'employés échelonnées mais les habitudes sont difficiles à changer.

Le péage positif pourra-t-il éviter que Paris, deuxième ville la plus embouteillée de France derrière Marseille, ne dépasse cette dernière ? L'avenir le dira. La métropole lilloise étudierait également un projet similaire.

Source : Le Monde, illustration : Egis (un système de lecture de plaques à Rotterdam)

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Pour résumer

Certains veulent réduire le nombre de voitures en ville par la coercition, d'autres tentent des approches positives et incitatrices. Ainsi, Egis et sa filiale BNV Mobility vont tenter l'expérience du péage "positif".

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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