British F3 2013 à Silverstone: à Bryant-Meisner les victoires et à Buller les points!
par Joest Jonathan Ouaknine

British F3 2013 à Silverstone: à Bryant-Meisner les victoires et à Buller les points!

Le championnat britannique de F3 traverse une mauvaise passe. D'où un calendrier réduit et un plateau fait de bric et de broc. A l'arrivée, il a tout de même 19 voitures sur la grille et de belles bagarres.A minima

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Retour fin 2012. Sportivement, la saison est un succès avec 3 prétendants au titre jusqu'au dernier week-end. Financièrement, les choses vont beaucoup plus mal. Force est de constater que depuis 2010, le plateau s’étiole un peu plus chaque année. Les petites écuries changent de discipline ou disparaissent, quant aux grandes, elles doivent sérieusement réduire la voilure. Quant aux pigistes et autres "invités", ils brillent par leur absence. Du coup, le plateau passe d'une grosse vingtaine de voitures à une douzaine. Les discussions avec l'Euro F3, en vue d'une fusion, ne donnent rien.

Malgré tout, le British F3 fait comme si tout allait bien et il annonce un premier calendrier 2013, très ambitieux. Hélas, seule une poignée de pilotes s'inscrivent. Les mois passent et l'on ne voit aucune nouvelle signature. Même en comptant les engagés "très probables", on dépasse à peine une demi-douzaine d'inscrits.

L'organisateur fait volte-face et crée un mini-championnat de seulement 4 meetings.

Les rares engagés de la première heure (Josh Hill, Harry Tincknell, Spike Goddard...) se sont depuis tournés vers le championnat européen de F3. Faute de budget supplémentaire, ils brillent par leur absence.

On trouve néanmoins pas mal de pilote issus de la F3 Européenne. Chez Carlin, on compte sur Jann Mardenborough. Cet Anglais, lauréat de la Gran Turismo 5 Academy 2011, possède une petite expérience des tracés britanniques (via le British GT.) Mardenborough a un pied droit en fonte; c'est à la fois sa principale qualité et son gros défaut. A contrario, son équipier et compatriote Jordan King est vu comme plus réfléchi.

Fortec a fait parti du dernier carré de fidèles du British F3. Il se devait d'y revenir en force. Felix Serralles est l'un des rares pilotes ayant déjà roulé dans le championnat. Ancien rival de Jean-Eric Vergne, Will Buller navigue à vue. Brouillé avec T-Sport, il réapparait donc chez Fortec. Il revient ainsi en British F3. On devrait le revoir en championnat européen, dans l'ex-voiture de Dmitry Suranovich et Ed Jones. Enfin, la grande surprise, c'est l'apparition de Felipe Guimarães (ci-dessous.) Vainqueur de l’épreuve « internationale » de F3 d’Interlagos, le Brésilien tente une énième fois de percer hors du Brésil. Notez au passage qu'il a ressorti sa combinaison d'A1 GP!

Enfin, chez Double R, pas de surprise. Sean Gelael et Antonio Giovinazzi sont là pour "accumuler du kilométrage". Kevin Korjus étant retenu par le GP3, Tatiana Calderòn conserve son baquet. La Colombienne est la première femme présente en international depuis Keiko Ihara, en 2006.

Ce qui fait le sel du British F3, c'est les aventuriers. Simple gentlemen-drivers ou espoirs aux poches trouées, ils viennent d'un peu n'importe où.

West-Tec avait quitté le championnat, devenu trop couteux, pour aller en Euro F3 Open. Il revient exceptionnellement. Ses Dallara 308 et 312 à moteur Toyota ne sont pas homologuées, du coup, il est inscrit en "National". Chassé par Fortec, l'Emirati Ed Jones retrouve son équipe d'Euro F3 Open. Comme Guimarães, Roberto LaRocca veut se faire remarquer. Le Vénézuélien, ex-futur pilote de GP3 (un dommage collatéral de la mort de Chaves!) compte donc sur le British F3. Le Chinois Zhu Hu An (alias "Juan") est lui aussi un habitué de l'Euro F3 Open... Sauf qu'il court d'ordinaire chez Top F3! Enfin, la 4e Dallara F312 échoie à Chris Vlok. Ce Néo-zélandais est le cas typique du routard: en 2012, on l'a aperçu en Euro F3 Open, en Australian F3, en JK Racing Asia et en FF New Zealand! Son palmarès est limité, mais au pays du "long white cloud", on en voit un futur "grand"...

Du côté des Dallara 308 de West-Tec, on retrouve les sociétaires habituels; Sean Walkinshaw, Liam Venter et Cameron Twynham (qui devrait céder sa voiture à "David" Zhu Da Wei -grand frère de Hu An-.)

On attendait 4 Chinois. En fait, il ne sont que 2: Zhu Hu An et Sun Zheng (ci-dessous.) Champion de CFGP 2012, brillant animateur du CTCC et de la R8 LMS Cup, Sun court pour la première fois hors de Chine. Il s'est pas mal préparé pour le grand saut, effectuant plusieurs tests avec le CF Racing. Il est censé inaugurer la filière KRC, qui doit pousser les espoirs du Pays du Milieu. Signe particulier: une attirance pour le kitsch! Il s'est récemment teint le cheveux en vert, ce qui lui a valu le surnom de "Broco Lee" sur Weibo (le Twitter chinois.) Le CF Racing est la seule équipe présente uniquement en British F3.

Le promoteur a fait le tour des championnats européens. Il n'a convaincu que John Bryant-Meisner (Performance Racing.) Le Suédois est un "client" sérieux pour le podium.

Alice Powell voulait venir. L'Anglaise débarque avec le Mark Bailey Racing et son antédiluvienne F306. C'est avec cette monture qu'elle survole la F3 Cup. Elle vise la "vraie" F3, voir un retour en GP3, pour 2014.

Les essais

On s'attend à un duel entre les voitures du championnat européen de F3 et celles de West-Tec. Mardenborough et King se relayent en tête des essais libres... Néanmoins, c'est Bryant-Meisner, avec sa vieille 311 de F3 ATS, qui est le plus rapide! Néanmoins, comme JBR est considéré comme un "invité", le poleman virtuel est King. Donc pas de photo du Suédois bondissant de joie...

Course 1

Bryant-Meisner démarre sur les chapeaux de roues et prend le large d'emblée. Ensuite, il n'a plus qu'à gérer son avance et empocher une victoire facile (même si, toujours en tant qu'invité, il n'a pas droit au podium.)

Derrière lui, c'est le chaos. King ne réagit pas au feu vert. Du coup, ce sont Nicholas Latifi (Carlin) et Serralles qui arrivent en premier à la chicane... Mais quelques mètres plus tard, les deux voitures se percutent. Buller hérite des commandes, devant Guimarães. Le Brésilien est sous la menace de King et Mardenborough, qui trouvent l'ouverture. Une première panne de cerveau du pilote Playstation permet à King de passer. La paire remonte à grandes enjambées sur Buller. Puis, Mardenborough fond un plomb et harponne King. Voilà donc Buller en solide leader de "l'International", devant Guimarães. 3e, Giovanizzi (Double R) est pénalisé d'un drive-through et Gelael complète ainsi le podium. Quant à Calderòn, elle termine 4e!

En "National", il y a aussi pas mal d'évènements. Powell est victime d'une panne mécanique. Sun trompe le poleman Jones, mais ce dernier reprend finalement son bien. Twynham est 3e.

Le lendemain matin, avec la grille inversée, Sun et Jones sont en première ligne. Au feu vert, l'Emirati laisse passer les voitures plus rapides, alors que le Chinois se prend les pieds dans le tapis. Giovanizzi et Gelael sont les premiers leaders, devant Buller et Calderòn. L'Irlandais du Nord met Gelael sous pression et il finit par passer.  Quant à la Colombienne, elle doit laisser passer un train composé de Serralles, Latifi et King. Giovanizzi, solidement installé en tête, offre à Double R son premier succès depuis 2011. Buller et Gelael complètent le podium. Jones remporte le National, devant La Rocca et Twynham. Les 19 voitures ont passé la ligne d'arrivée.

Dans la course 3, Bryant-Meisner démarre sans problème. King fait ce qu'il peut pour suivre son rythme. Buller part à l'attaque, le dépasse, mais il se casse les dents sur Bryant-Meisner et se retrouve 3e. Serralles veut lui aussi tenter sa chance, mais il ne réussit qu'à percuter Buller. Le Nord-Irlandais réussit néanmoins à conserver sa 3e place. 4e, Guimarães est virtuellement sur le podium des "International", mais il ne peut résister au forcing de Mardenborough. Ce dernier décroche ainsi son premier podium en monoplace. En tête, Bryant-Meisner s'impose, loin devant King (qui remporte donc la victoire en "International") et Buller. En National, Jones gagne pour la troisième fois. Sun et Twynham complètent le podium.

Le vétéran Buller, seul pilote à être monté 3 fois sur le podium, est logiquement en tête du championnat. Il repart de Silverstone avec 52 points au compteur. Guimarães suit à distance, avec 31 points. King (29 points), Giovanizzi (28 points) et Gelael (27 points) sont prêt à fondre sur le Brésilien.

En National, pas de contestation pour Jones, vainqueur des 3 courses, il remporte 62 points. Malgré une voiture assez ancienne et inexpérience totale, "Deejay" Sun est 2e avec 41 points. Twynham, qui pilote lui aussi une vieille F3, est 3e avec 38 points.

Crédits photos: British F3, sauf photo 4 (Sun Zheng.)

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Pour résumer

Le championnat britannique de F3 traverse une mauvaise passe. D'où un calendrier réduit et un plateau fait de bric et de broc. A l'arrivée, il a tout de même 19 voitures sur la grille et de belles bagarres.A minima

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