Des milliers de places de stationnement supprimées : tant mieux !

La Loi d’orientation des mobilités a beau avoir été votée en 2019, certains médias semblent découvrir ce qu’elle va impliquer d’ici la fin 2026. Depuis quelques jours on peut lire çà et là que des milliers de places de stationnement vont être supprimées. C’est vrai, mais c’est pour la bonne cause : les passages piétons.

En fait, la loi dite LOM de 2019 impose qu’à moins de cinq mètres des passages piétons la vue soit dégagée. Ainsi, les places immédiatement à proximité d’un passage seront supprimées. De nombreuses mairies n’ont d’ailleurs pas attendu la dernière minute pour cela.

En effet, un véhicule garé juste devant un « passage clouté » peut masquer le piéton ou le fauteuil roulant pour la circulation. L’accident est donc plus probable. Et ce, même à 30 km/h. Pour limiter ces accidents, le CEREMA prône depuis longtemps la protection des abords des passages protégés. Il faut dire qu’en matière de piétons tués, 35 % le sont sur un passage piéton (bilan ONISR 2024). Cela représente plus de 150 tués par an.

Pourquoi attendre fin 2026 ?

Plusieurs communes ont donc, comme on le disait ci-avant, anticipé la date limite pour se conformer à la loi LOM. Certaines ont carrément interdit tout stationnement. D’autres ont aménagé des places pour les vélos ou deux-roues motorisés qui obstruent moins la vue qu’un fourgon par exemple.

Selon Le Figaro, sur la métropole lilloise, ce seront 4 500 places supprimées et plus de 3 300 à Lyon. Des places supprimées qui pourront être redistribuées ailleurs où il y a de la place. Elles pourraient être purement rayées de la carte pour les municipalités qui ne veulent plus de la « sacro-sainte bagnole » chez eux. Il y a également un coût non négligeable. Mais, les municipalités avaient depuis 2019 pour s’y conformer et ainsi répartir cet investissement sur plusieurs exercices fiscaux. On parie que fin 2026 certains maires demanderont un délai de mise en conformité ?

Pour ceux qui râlent, sachez que dans certains pays, c’est carrément 10 m en amont et aval des passages piétons qui sont imposés. 8 places contre 4…

Notre avis, par leblogauto.com

La sécurité des plus vulnérables n’a guère de prix. Ici, cela ne coûte en fait pas très cher aux municipalités de neutraliser les places amont et aval des passages piétons. Nous sommes tous, à un moment ou à un autre, piétons en zone urbaine. Et nous pestons forcément contre ceux qui ne s’arrêtent pas.

Cette mesure ne changera pas le non respect de la priorité piéton. Mais, elle devrait permettre de réduire le nombre d’accidents corporels voire mortels de piétons fauchés sur un passage qui n’a plus de ‘protégé’ que le nom.

(16 commentaires)

  1. De toute façon les places de parking disparaissent des hyper centres des villes. Dans ma ville, le maire a supprimé environ la moitié des places de parking dans les rues juste pour élargir les trottoirs.
    On a une heure gratuite dans les parking publics c’est bien – quand il y a de la place.
    Les touristes et les visiteurs pro viennent sans voiture donc pas besoin de places de parking dans les endroits touristiques, CQFD!
    Et en même temps, il fait des règlements municipaux anti Airbnb, ce qui est contradictoire mais les électeurs sont contre Airbnb alors…
    Donc quand je vais en hyper centre pour le job, je prends l’AMI et je me gare partout ou presque et en plus je ne paye pas (gratuité pour le VE chez nous).
    Mais dans les coins des hyper riches et des palaces 5 étoiles luxe, aucune place n’a été enlevée, notez bien !

  2. @panama : l’essentiel des places en surface sont utilisées en résidentiel et pas par des clients. Les commerçants sur estime la part clients qui viennent chez eux en voiture. La large majorité vient à pied ou en transport en commun.

    1. Ce n’est pas le cas de zones hyper touristiques, où les résidences principales deviennent minoritaires.
      Les transports en commun, c’est pour la région parisienne. Où j’habite, pour aller au centre ville j’ai trois options :
      – prendre ma voiture : entre 20 et 45 minutes, suivant l’heure
      – prendre le train : rejoindre à pied l’arrêt de bus 30 minutes, prendre un bus pour aller à la gare 30 minutes plus l’attente, train 5 minutes plus attente.
      – prendre le bus : rejoindre à pied l’arrêt de bus 30 minutes, prendre le bus 1 heure au minimum suivant circulation plus attente.
      Voilà la réalité des transports en commun en province. Donc oui, les habitants de ma zone urbaine prennent majoritairement leur voiture pour se déplacer.

    2. C’est sûr que tu vas repartir avec les bras plein de course à pied …

      … il faut vraiment arrêter de boire avant de poster.

        1. Faut aussi arrêter de dire que les TC c’est pour la région parisienne quand sorti d’intra-muros voir au mieux certains secteurs de petite couronne, on y est aussi le plus souvent dans les ratios de temps que tu évoques: Malgré de gros travaux (une ligne 18 à… 10 milliards) sur mon parcours travail en voiture c’est 25/30mn pour 25km en partant à 7h30 et 1h20 via 2 RER et 1 bus si je prends les TC à la même heure… et la fameuse ligne ne devrait permettre de gagner que 10 à 20mn. Bref x3 au tarif actuel et x2 que je verrais peut-être avant la retraite si la boite n’a pas coulée avant… tandis que des politiques avisés envisagent de détruire des bypass sous-terrain existants de carrefours et passer des 2×2 voie en 1×1 pour littéralement forcer à prendre ce dispendieux métro, aggravant la gabégie en détruisant ce qui existe.
          Et après on s’étonne que les gens votent de plus en plus mal, quand ils vont encore aux urnes…

  3. L’idée de base de la loi est bonne.
    Mais est-ce que le principal problème des accidents sur passages piétons provenant des place de parking situées en amont (j’espère que la loi ne demande pas non plus la suppression des places après le passage ??)
    Je trouve que souvent, c’est l’éclairage qui fait défaut. Sans compter tous les éclairages parasites autour.
    Est-ce que lors de l’élaboration de la loi on a estimé le coût de toutes ses modifications ? Et la capacité aux commune de les faire ?
    Pour éviter combien d’accident ?
    Le jour où on pondra des lois avec un minimum d’analyse coût-bénéfice et qu’on communiquera en amont, alors on aura fait un pas en avant sur l’efficience des dépenses publiques.

    1. Au Royaume-Uni, il y a les « Belisha beacons ». Ce sont ces poteaux avec un globe jaune lumineux clignotant.
      Ils datent de 1934 quand Leslie Hore-Belisha, Ministre des transports, les a imposés.
      Désormais ils se modernisent avec des lumières qui éclairent le passage, ou des lumières qui ne se déclenchent que lorsqu’un piéton est détecté (plus onéreux à mettre en place et entretenir).

      Déjà qu’on éteint tout chez nous, souvent à 20h….

      Sinon c’est en amont pour le CEREMA, mais de nombreuses mairies enlèvent des deux côtés car l’amont dans un sens est l’aval de l’autre.

      1. Je ne connaissais pas les Belisha Beacons, merci pour l’éclairage 😉
        Par contre, considérer que l’aval d’un passage piétons est l’amont de l’autre voie, c’est un peu simpliste.
        Sur une voie à double sens, j’ai beaucoup plus de visibilité sur les piétons de gauche que ceux de droite.

    2. Quand tu as des enfants qui hésite à traverser à juste titre, et une camionnette garé devant le passage piéton …

      … la loi est inapplicable.

      Le piéton est incapable de montrer son intention de traverser … puisqu’il est invisible, alors qu’il est déjà engagé.

      L’usager de la route – meme en vélo hollandais – ne le verra qu’au tout dernier moment.

      Il m’est arrivé en vélo de ville – donc assis très haut – d’être à la limite de taper un gosse qui traversait prudemment dans ces conditions, parce que mon regard s’était déjà porté au delà du passage piéton sur les dangers d’après, et je devais rouler à moins de 15km/h.

      Si on veut que la loi soit applicable il faut que le piéton que montre l’intention de s’engager – ce qui le rend prioritaire – soit visible depuis la chaussée à une distance raisonnable.

      Au delà des barriere à la vue, il y a le souci de l’éclairage … Idéalement c’est le piéton qu’il faudrait éclairer, et idéal l’éclairer de profil, pour que tout le coté exposé au traffic soit visible dans le noir.

      Plutot que d’attirer l’attention sur le passage piéton … attirer l’attention sur le piéton, soit directement en l’éclairant soit en ombre chinoise.

      Mais avec la mode francaise du je m’habille comme un croque mort … la route noir … et les lumiere parasite parfois le piéton, ou la trotinnette on a voit vraiment très très tard de nuit.

  4. Depuis quelques années dans Paris, de très nombreuses places de stationnement, ont été remplacer par :
    – Station de vélo
    – Parking de 2 roues
    – Jardinière… Parfois 50 % d’une rue !
    – Trottoir élargi
    De plus, les places restantes sont prises d’assaut en partie par les restaurateurs et cafés pour faire des terrasses éphémères en bois.

    Du point de vue piéton, touristes… c’est épatant, super sympa, surtout quand viens les beaux jours… Pour faire un cliché… Il y a un petit coté « Emily in Paris »

    Bon pour un automobiliste… C’est un enfer !
    Mais c’était déjà le cas dans les années 90… Ce n’est donc pas vraiment nouveau !

    On ne peut pas gagner sur tous les plans.

    1. Le revers du film devenu réalité, c’est une ville qui devient essentiellement un parc touristique… ce qui ne suffit visiblement pas à remplir les caisses d’une ville qui il n’y a pas si longtemps pouvait avoir un taux d’imposition locale parmi les plus faibles du pays: Les entreprises, les sièges sociaux… tout ce qui s’est barré devant l’impossibilité à y entrer… payaient la soupe dans laquelle les derniers maires de Paris ont décidé de cracher.
      Dans les années 90, le niveau d’enfer actuel ne se voyait que pendant les grèves dans les transports. Faut arrêter d’exagérer. Dans les années 80, on remontait les champs à 120km/h et je peux vous dire que les piétons regardaient bien avant de traverser, c’était pas nez sur le débilophone et casque sur les oreilles, idéalement en changeant de direction pour traverser de manière impromptue… et gueulant comme des ânes sur celui qui ne les a pas vu venir car il s’appelle pas Mme Irma.
      Et tout ceci irrigue ailleurs et on se rends compte que la politesse n’est pas une question de lieu: Le cycliste urbain versaillais devient un cas à part qui ferait passer le plus irascible des automobilistes pour un doux agneau! Je pense que beaucoup mourront dans les années à venir, plus encore s’ils sortent de leur royaume ou les gens s’attendent encore à ne pas croiser de véritables suicidaires de la cause pédale (!!) déboulant en vélo cargo dont les motorisations semblent largement débridées.

  5. Il suffirait pourtant d’interdire le stationnement de camionnettes, mais aussi de tout véhicule imposant en fait (un autre levier pour inciter à acheter autre chose que SUV/4×4?), aux places adjacentes à un passage.
    Normalement une (vraie) voiture classique permet d’y voir mais certes moins les enfants qui sont quand même aussi plus souvent accompagnés. Ce qui pourrait se régler en ne retirant des places qu’aux abords des établissements scolaires type maternelle/primaire, au delà ils sont assez grands pour être vus.
    Il n’est pas non plus interdit de regarder aussi sous les voitures stationnées à leur approche, cela permet d’anticiper bien des situations à risque.
    La solution d’y mettre places moto, quand la suppression est vraiment préférable, ici plutôt qu’ailleurs contenterait tout le monde. Pour les vélos, tout le monde les amène au plus proche et via le trottoir pour pouvoir les surveiller, même attachés, le temps d’une course.

  6. Piétons, mobilités alternatives et voitures vont très mal ensemble.
    Les passages piétons pas visibles, les pistes cyclables prioritaires dans les carrefours, l’absence d’éclairage des vélos/trottinettes, les piétons absorbés par leur écran et les automobilistes sur le téléphone ca transforme la circulation de toutes les villes en enfer.la suppression des places autour des passages est surement une solution, mais rien ne remplaçera le civisme et la vigilance de tous.
    A cette saison mon angoisse c’est les vélos et trottinettes sans éclairage….

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