Pilbara Minerals envisage une coentreprise de lithium aux États-Unis dans le cadre des efforts américains pour réduire la dépendance à la Chine.
Pilbara Minerals prête à renforcer la chaîne du lithium américaine
Le producteur australien Pilbara Minerals Ltd. se dit ouvert à une coentreprise de traitement du lithium aux États-Unis, alimentée par les mines de l’entreprise en Australie ou au Brésil. Son directeur général, Dale Henderson, a confirmé cette orientation lors d’une interview donnée au sommet climatique COP30 à Belém, au Brésil.
Cette déclaration s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu, marqué par la volonté du gouvernement américain de réduire sa dépendance envers la Chine pour les minéraux critiques, indispensables à l’industrie des véhicules électriques (VE), du stockage d’énergie et des technologies de défense.
Pilbara Minerals, l’un des principaux producteurs mondiaux de lithium, souhaite profiter de l’accord sur les minéraux stratégiques récemment conclu entre les États-Unis et l’Australie. Bien que la société n’ait pas directement participé à la négociation de cet accord, elle espère tirer parti des opportunités industrielles et commerciales qu’il pourrait générer pour le secteur minier australien.
Un positionnement stratégique entre Australie, Brésil et États-Unis
Dale Henderson a souligné que Pilbara Minerals possédait déjà une expérience solide dans les partenariats internationaux, notamment à travers une coentreprise avec Posco Holdings Inc. en Corée du Sud et une usine pilote développée avec Calix Ltd. en Australie. Ces collaborations illustrent la stratégie du groupe visant à s’intégrer dans la chaîne de valeur mondiale du lithium, au-delà de la simple extraction minière.
« Sur cette base, nous sommes en bonne position pour aider à soutenir une solution complète de chaîne d’approvisionnement, y compris potentiellement en nous associant avec un partenaire chimique particulier aux États-Unis », a déclaré Henderson.
Le dirigeant a confirmé que les projets de lithium en cours d’expansion en Australie et au Brésil n’avaient pas encore d’affectation contractuelle, laissant à Pilbara une marge de manœuvre importante pour fournir ses volumes à des partenaires internationaux. Cette flexibilité lui permettrait de répondre à la demande croissante du marché américain, qui cherche à développer une infrastructure locale de production de batteries.
Cette ouverture à une coentreprise américaine reflète également la stratégie de diversification géographique de Pilbara Minerals. En opérant sur deux continents riches en ressources — l’Australie et le Brésil —, la société se positionne comme un acteur clé pour sécuriser les approvisionnements en lithium face à la domination chinoise sur la transformation et le raffinage des métaux critiques.
Le lithium au cœur de la bataille industrielle mondiale
Les efforts de Donald Trump pour relocaliser la production de minéraux essentiels ont ravivé la compétition mondiale autour des ressources stratégiques. Le lithium, métal indispensable à la fabrication des batteries de véhicules électriques, des systèmes de stockage d’énergie et même de certaines infrastructures d’intelligence artificielle, occupe une place centrale dans cette bataille économique et technologique.
Outre ses usages énergétiques, le tantale, sous-produit du lithium, joue un rôle crucial dans les équipements de défense, allant des moteurs à réaction aux systèmes radar. Ce double usage renforce l’importance du contrôle de la chaîne d’approvisionnement en métaux critiques pour les grandes puissances industrielles.
Pilbara Minerals entend tirer parti de cette dynamique mondiale en se positionnant comme un fournisseur fiable pour les États-Unis, désireux de bâtir une chaîne de valeur nationale et alliée dans le domaine des batteries. Henderson a souligné que les expansions prévues en Australie et au Brésil pourraient répondre à la demande d’une industrie américaine en pleine mutation, en quête de sécurité énergétique et industrielle.
En s’associant potentiellement à un partenaire chimique américain, Pilbara contribuerait à fermer la boucle de la chaîne d’approvisionnement du lithium, depuis l’extraction jusqu’au raffinage et à la production de matériaux pour batteries.
Notre avis, par leblogauto.com
L’ouverture de Pilbara Minerals à une coentreprise américaine illustre la recomposition stratégique du marché mondial du lithium. En cherchant à renforcer la coopération entre l’Australie et les États-Unis, le groupe s’inscrit dans une logique de sécurisation des ressources face à la domination chinoise.
Cette initiative s’aligne sur la politique américaine de relocalisation industrielle et pourrait renforcer la résilience de la chaîne d’approvisionnement des batteries.
Toutefois, la concrétisation d’un tel partenariat dépendra de négociations complexes et d’un équilibre économique entre extraction, transformation et logistique à l’échelle internationale.
Crédit illustration : smallcaps.

Je pense clairement que les industriels réfléchissent sérieusement à l’après-Trump.
3 ans, industriellement parlants… C’est demain !
Évidemment, ils ne sont pas dogmatiques… Il faudra être prêt en 2029.