Syndicats japonais maintiennent leurs exigences salariales malgré les tarifs

Les syndicats de l’automobile au Japon confirment leurs demandes salariales malgré l’impact des tarifs américains sur les bénéfices.

Les syndicats de l’automobile nippones refusent de céder

Le principal groupe syndical de l’industrie automobile japonaise, la Confédération des syndicats de travailleurs de l’automobile du Japon (JAW), a réaffirmé sa détermination à ne pas réduire ses demandes salariales pour les négociations de l’année prochaine. Selon Akihiro Kaneko, président du groupe, cette décision s’inscrit dans la continuité d’une politique salariale ambitieuse pour la quatrième année consécutive.

Malgré le contexte économique difficile, marqué par l’effet des tarifs américains sur les bénéfices des constructeurs, les syndicats jugent indispensable de poursuivre les augmentations salariales afin de soutenir la consommation et, par ricochet, la croissance économique. Kaneko a insisté sur le fait que les salaires réels restent en retard par rapport à l’inflation, ce qui rend toute concession impossible.

Un impact significatif des tarifs sur le secteur automobile

L’industrie automobile japonaise fait face à une année particulièrement complexe, avec des perspectives de bénéfices en baisse d’environ 30 % pour 2025. Cette contraction est principalement attribuée aux tarifs américains, mis en œuvre dans le cadre d’un accord commercial formalisé en septembre. Ce dernier a fixé un tarif de base de 15 % sur la majorité des importations japonaises, une réduction par rapport aux taux précédents de 27,5 % pour les automobiles et de 25 % pour d’autres produits.

Ces mesures douanières ont exercé une pression considérable sur les constructeurs automobiles et leurs fournisseurs, rendant la gestion des marges plus complexe. Toutefois, le président de la JAW souligne que les augmentations salariales restent un levier clé pour soutenir la consommation domestique, qui constitue un moteur essentiel de l’économie japonaise. Les syndicats ont également indiqué leur volonté de collaborer avec la direction pour améliorer la rentabilité et trouver des sources permettant de financer les hausses de salaires, notamment en veillant à des pratiques de tarification équitables pour les fournisseurs.

Une influence majeure sur l’économie et la politique monétaire

La JAW regroupe douze syndicats représentant 784 000 salariés, incluant les travailleurs de Toyota, Honda et des fabricants de pièces. L’industrie automobile japonaise, qui emploie directement plus de cinq millions de personnes, influence généralement les négociations salariales nationales et constitue un indicateur clé pour l’économie. Les augmentations obtenues cette année atteignaient en moyenne 4,94 % par mois, un chiffre qui sert de référence pour les négociations à venir.

Ces négociations sont également surveillées de près par la Banque du Japon. Le gouverneur Kazuo Ueda a récemment déclaré que la banque centrale souhaitait obtenir davantage de données pour évaluer si les entreprises continueront à accorder des hausses de salaire malgré les tarifs américains. La BOJ suit particulièrement le secteur automobile, dont la rentabilité a déjà été affectée par les droits de douane, pour orienter sa politique monétaire et ses décisions sur les taux d’intérêt.

Notre avis, par leblogauto.com

La position de la JAW confirme l’importance stratégique de l’industrie automobile japonaise dans l’économie nationale. Malgré la pression exercée par les tarifs américains, le syndicat maintient une politique salariale ambitieuse pour soutenir la consommation. La coopération annoncée avec les directions d’entreprise montre une volonté de concilier hausse des salaires et rentabilité. Ces négociations pourraient aussi influencer la politique monétaire de la Banque du Japon en 2025, un indicateur clé pour l’ensemble du secteur.

Crédit illustration : Toyota.

Un commentaire

  1. Comme pour les constructeurs Allemands, les Japonais « ne sont pas bien » dans le futur, face à la fermeture relative de la Chine est des USA… Peut-être plus tard l’UE !?

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