Porsche ferme son réseau de recharge en Chine et réduit sa présence face à la concurrence locale et à la chute de ses ventes automobiles.
Porsche traverse une période délicate en Chine, un marché automobile longtemps considéré comme stratégique pour les constructeurs européens. Confronté à une concurrence locale de plus en plus agressive et à un net ralentissement de ses ventes, le constructeur allemand de voitures de luxe a décidé de fermer son réseau de recharge électrique dans le pays. Cette décision symbolise un recul significatif de la marque sur le premier marché automobile mondial, alors que les marques chinoises gagnent du terrain sur les segments du luxe, de la performance et des véhicules électriques.
Un marché chinois devenu hostile aux marques occidentales
Depuis plusieurs années, le paysage automobile chinois s’est profondément transformé. Autrefois dominé par les constructeurs européens et américains, le marché est désormais largement contrôlé par des acteurs locaux capables de proposer des modèles bien équipés, technologiquement avancés et à des prix compétitifs. Les consommateurs chinois, habitués à un haut niveau de prestations, ont vu émerger une offre nationale combinant design, luxe et innovations dans la mobilité électrique.
Dans ce contexte, les constructeurs occidentaux peinent à maintenir leur attractivité. Porsche, filiale emblématique du groupe Volkswagen, n’échappe pas à cette tendance. Malgré une image forte et des modèles historiquement prisés, la marque allemande a eu du mal à convaincre avec sa gamme de véhicules électriques, jugée moins impressionnante face aux propositions locales. Cette perte de compétitivité a placé Porsche dans une position précaire sur un marché qu’elle aurait sous-estimé.
Fermeture progressive du réseau de recharge Porsche
La décision la plus marquante concerne l’infrastructure de recharge. Porsche a confirmé qu’elle fermerait progressivement ses 200 stations de recharge en Chine à partir du 1er mars 2026. L’information, rapportée par l’agence de presse chinoise Yicai, s’appuie sur un mémo interne rendu public et validé par des sources officielles du constructeur.
Dans ce document, Porsche explique que l’évolution des conditions du marché et des habitudes de recharge des utilisateurs l’a conduite à réévaluer le rôle de ses services de recharge à haute puissance. L’objectif affiché est d’optimiser l’expérience utilisateur en s’alignant davantage sur les usages actuels. Concrètement, le constructeur automobile allemand s’appuiera désormais sur des opérateurs de recharge tiers pour assurer les besoins de ses clients en mobilité électrique. Les stations Porsche disparaîtront progressivement de la carte de recharge intégrée à l’application de la marque.
Cette décision intervient peu après l’annonce d’une autre mesure structurante : la réduction du réseau de concessionnaires en Chine. Porsche prévoit de passer d’environ 150 points de vente à seulement 80, confirmant une stratégie de recentrage et de réduction de voilure sur ce marché.
Une chute des ventes qui s’inscrit dans la durée
La situation actuelle contraste fortement avec le passé. Porsche est présent en Chine depuis 2001 et a connu une croissance soutenue pendant de nombreuses années. En 2015, le pays est devenu le premier marché mondial de la marque en volume. Les ventes ont continué de progresser jusqu’en 2021, atteignant un pic de 95 671 véhicules livrés.
Depuis ce sommet, la tendance s’est inversée. Les ventes n’ont cessé de reculer et les prévisions pour 2025 évoquent environ 40 000 unités seulement, soit une baisse de plus de moitié par rapport au niveau record. Cette chute s’explique notamment par la montée en puissance des constructeurs chinois sur les segments du luxe et de la performance, ainsi que par une concurrence accrue sur les véhicules électriques.
Des marques chinoises comme BYD ou Xiaomi ont même surpassé Porsche sur le terrain symbolique de la performance, en battant des records sur le circuit du Nürburgring. Cette perte de leadership technique et d’image a contribué à l’érosion de la demande.
Interrogé début décembre par la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Oliver Blume, PDG du groupe Volkswagen et alors encore à la tête de Porsche, a reconnu la baisse des ventes en Chine. Il a toutefois minimisé l’impact des constructeurs locaux, estimant qu’il n’existait pas encore de véritable segment de luxe pour les véhicules électriques dans le pays, une analyse contestée par la réalité du marché.
Notre avis, par leblogauto.com
La fermeture du réseau de recharge et la réduction du nombre de concessionnaires traduisent un recul stratégique clair de Porsche en Chine. Ces décisions semblent davantage dictées par l’adaptation à un marché devenu défavorable que par une simple optimisation opérationnelle. Face à des constructeurs chinois désormais compétitifs sur le luxe, la technologie et la performance, Porsche paie son retard dans l’électrique. Le défi pour la marque sera désormais de préserver son image tout en redéfinissant sa place sur un marché chinois profondément transformé.
Crédit illustration : Porsche.

Comme en Corée dans les années 90, rouler en modèle occidental en Chine est désormais très mal vu. Les hyper riches rouleront toujours en 911 et en Ferrari, mais ils ont un carnet d’adresse qui les écarte des tracasseries des fonctionnaires du PCC.
La chanson que les constructeurs chinois également désormais les prestations des constructeurs occidentaux les plus huppés pour un prix inférieur n’est qu’une autre facette de la propagande nationale. On attend toujours un constructeur chinois dans une quelconque compétition automobile !
Tout cela n’est que transitoire : la guerre menace et dans quelques années les sanctions commerciales vont segmenter les marchés automobiles mondiaux. Porsche peut largement survivre sans le marché chinois.
porsche qui ne vend plus en Chine, c’est le signe que les voitures chinoises deviennent vraiment bien
Faudra me donner vite alors une concurrente chinoise directe de la dernière 911 Turbo hybride qui vient de sortir 🙂
Xiaomi, Denza et Aito ont flingué Audi, BMW, Mercedes, Porsche, Cadillac, Buick, Infiniti,
marché chinois en déliquescence du à la préférence nationale et la qualité des produits locaux + tariffs aux USA doivent quand même malmener Porsche.
quand les 2 premiers marchés s’enrhument et que le 3eme annonce la fin du VT en 2035, et que les concurrents proposent désormais du comparable en performance grâce aux VEB, difficile pour Porsche de rester aussi fort qu’auparavant.
les Ves sont dans une telle phase d’accélération technologique que les VO de 3 ans sont pratiquement à la ramasse technique, et la valeur résiduelle se casse la figure. Avant quand on achetait une Porsche, on avait l’assurance de faire un investissement sans risque (ou presque!) mais avec les VEs, les Porschistes qui revendaient à suelement -25% après 3 ans se retrouvent désormais à -50-60% comme les autres.
Du coup, il y a moins de clients… et Porsche n’a pas vraiment essayé d’innover avec ses VEs. Alpine parait bien plus innovant avec le 490.
Porsche comme les entreprises allemandes ne sont plus bien depuis environ 5 ans avec l’accumulation d’événements.
– l’énergie du gaz
– le marché russe + Chinois + US qui se ferment plus ou moins totalement ou baisse fortement
– les Chinois sont très bons avec l’apprentissage que l’on leur a donné depuis les années 80.
Le marché des VE est difficile à gérer pour les premiums… l’intérêt des économies tombe à l’eau d’enblé.
Surtout en Chine ou les constructeurs nationaux sont déjà des champions
Le bruit des mécaniques à explosion reste important dans le segment … Ce n’est pas des utilitaires au diesel.
Porsche, Alpine, Jaguar, Volvo et les BAM et Maserati, Alfa, etc. , ont tous le même dilemme.
Je pense qu’il faut conserver l’offre du choix le plus longtemps possible entre VE et VT.