Washington enquête sur les dépassements illégaux de bus scolaires par des véhicules autonomes Waymo, malgré des mises à jour logicielles annoncées.
Les autorités américaines renforcent leur pression sur Waymo
Les États-Unis ont ouvert une enquête approfondie sur plusieurs incidents impliquant les véhicules autonomes de Waymo, filiale d’Alphabet, après qu’ils ont été accusés d’avoir dépassé illégalement des bus scolaires au Texas. L’affaire prend une dimension nationale alors que la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) multiplie les demandes d’informations, soulignant l’importance de la sécurité routière dans un contexte de développement accéléré des technologies de conduite autonome.
Selon les autorités texanes, les véhicules autonomes auraient enfreint à 19 reprises les règles strictes encadrant l’arrêt obligatoire devant les bus scolaires depuis le début de l’année scolaire. Ces incidents, survenus dans des zones particulièrement sensibles, relancent le débat sur la capacité des logiciels de conduite autonome à intégrer correctement les règles de circulation spécifiques, essentielles à la protection des enfants.
Des incidents répétés malgré des mises à jour logicielles
La NHTSA avait déjà ouvert une enquête en octobre, après un événement survenu en Géorgie : un véhicule Waymo n’avait pas respecté l’arrêt imposé par un bus scolaire, pourtant équipé de feux rouges clignotants et d’un panneau d’arrêt déployé. Ce premier incident avait conduit à des échanges entre l’agence et l’entreprise, qui affirmait travailler sur des mises à jour logicielles pour corriger les dysfonctionnements.
Cependant, ces modifications n’auraient pas suffi. Dans une lettre datée du 20 novembre, le district scolaire indépendant d’Austin a rapporté cinq nouveaux incidents sur le seul mois de novembre, montrant que les défaillances persistaient malgré les assurances de Waymo. Le district a demandé à l’entreprise de suspendre temporairement l’usage de ses véhicules autonomes près des écoles durant les heures critiques, jusqu’à ce qu’une conformité totale à la loi puisse être garantie.
Un avocat du district a souligné la gravité de la situation en évoquant un cas où un véhicule Waymo avait dépassé un bus scolaire arrêté quelques instants après qu’un élève avait traversé la chaussée. Ces images, selon lui, illustrent un danger immédiat pour les enfants et justifient une réaction rapide et ferme. À ce stade, le district scolaire n’a pas confirmé si Waymo avait accepté de suivre cette recommandation.
La NHTSA exige des réponses et envisage un éventuel rappel
Face à ces incidents récurrents, la NHTSA a intensifié ses démarches. Dans une lettre envoyée le 24 novembre, l’agence a demandé à Waymo si l’entreprise entendait se conformer à la demande de cesser les opérations aux abords des écoles. Elle a également interrogé le constructeur sur la nature du correctif logiciel : a-t-il été mis en œuvre, est-il en cours de développement et, surtout, Waymo prévoit-elle un rappel du système si nécessaire ?
Une nouvelle lettre envoyée par l’agence mercredi réitère ces demandes en fixant à Waymo une échéance précise : l’entreprise devra répondre d’ici le 20 janvier à une série de questions portant sur les incidents, les mises à jour logicielles et les mesures prises pour garantir la sécurité routière. Pour l’instant, Waymo n’a pas répondu aux demandes de commentaires.
Ces démarches s’inscrivent dans un contexte où la sécurité des véhicules autonomes est un enjeu majeur pour l’ensemble du secteur automobile. Les constructeurs investissent massivement dans la conduite autonome, mais les incidents impliquant des situations critiques, comme l’interaction avec les bus scolaires, mettent en lumière les limites actuelles des algorithmes et de la détection sensorielle.
Notre avis, par leblogauto.com
Les incidents signalés montrent que la conduite autonome reste un domaine complexe, particulièrement dans les environnements routiers sensibles. Les défaillances rapportées autour des bus scolaires rappellent l’importance de contrôles rigoureux avant tout déploiement massif. La réaction de la NHTSA témoigne d’une vigilance accrue face aux risques potentiels pour les usagers vulnérables. La suite de l’enquête déterminera si Waymo devra procéder à des ajustements techniques majeurs ou à un rappel logiciel.
