Les constructeurs comblent la fin des aides aux véhicules électriques

Face à la fin du crédit d’impôt fédéral, les constructeurs misent sur des rabais massifs pour soutenir les ventes de véhicules électriques.

Alors que le crédit d’impôt fédéral de 7 500 dollars pour l’achat de véhicules électriques a expiré le 30 septembre, les constructeurs automobiles redoublent d’efforts pour maintenir l’attractivité de leurs modèles électrifiés. Ne pouvant plus s’appuyer sur cette incitation financière gouvernementale, plusieurs d’entre eux injectent désormais leurs propres fonds pour proposer des remises importantes, illustrant les tensions actuelles du marché des véhicules électriques (VE) aux États-Unis.

Hyundai Motor Co. fait partie des premiers à réagir avec vigueur. Le constructeur coréen a mis en place une incitation directe de 7 500 dollars sur son modèle Ioniq 5 2025. Pour le modèle 2026, les réductions peuvent atteindre jusqu’à 9 800 dollars. Cette stratégie tarifaire vise à combler le vide laissé par la disparition de l’aide fédérale, tout en maintenant la dynamique commerciale sur un marché en mutation rapide.

Les constructeurs américains en ordre dispersé

Aux États-Unis, les trois grands groupes – General Motors, Ford et Stellantis – ont réagi de manières variées. Dans un premier temps, GM et Ford avaient élaboré des dispositifs permettant de faire bénéficier indirectement leurs clients du crédit d’impôt expiré, en effectuant des versements anticipés sur les véhicules en stock. L’objectif : pouvoir prétendre au crédit d’impôt en tant que sociétés de location, et ainsi répercuter la remise sur les mensualités des clients.

Mais cette stratégie n’a pas résisté aux critiques politiques. Deux sénateurs républicains, Bernie Moreno (Ohio) et John Barrasso (Wyoming), ont dénoncé ces montages comme des « stratagèmes néfastes » visant à « escroquer le contribuable américain ». Sous cette pression, GM et Ford ont rapidement annulé leurs programmes début octobre, préférant proposer des offres de location directement financées sur leurs fonds propres. Ford s’est engagé à maintenir des loyers compétitifs jusqu’à la fin de l’année, tandis que GM a annoncé une remise équivalente au crédit d’impôt pour le seul mois d’octobre.

Stellantis, de son côté, avait anticipé ces ajustements. Le constructeur a reproduit la valeur de l’aide fédérale par des incitations financières internes dès la fin septembre, s’inscrivant ainsi dans une logique plus prévisible.

Prix en baisse, loyers en recul, marché en transition

Cette phase post-crédit d’impôt constitue une période charnière pour les marques automobiles. Selon les analystes, les stratégies divergent en fonction des parts de marché, des capacités de production et de la vision long terme de chaque constructeur sur la place du véhicule électrique dans leur portefeuille. Certains misent sur des baisses de prix permanentes, d’autres sur des promotions temporaires.

Chevrolet, par exemple, prévoit un retour de la Bolt en 2027 avec un tarif inférieur à 30 000 dollars, tandis que Tesla positionne ses nouveaux modèles Model Y et Model 3 autour des 40 000 dollars. Ces initiatives visent à réduire l’écart de prix entre les VE et les modèles thermiques, un obstacle majeur à une adoption massive selon plusieurs experts du secteur.

En septembre, le prix moyen d’un véhicule électrique atteignait 58 124 dollars, selon Cox Automotive, soit une hausse de 3 % par rapport à août, mais stable sur un an. Les incitations ont culminé à 16 % du prix moyen en juillet, et restent élevées, autour de 15 % (soit environ 8 900 dollars), soulignant la forte dépendance du marché aux remises pour soutenir les ventes.

Tyson Jominy, vice-président chez J.D. Power, souligne que cette période transitoire ne reflète pas nécessairement les dynamiques prévues pour 2026. Selon lui, les constructeurs qui s’appuient sur des remises risquent de réduire leur production, tandis que ceux qui baissent structurellement les prix affichent une volonté claire de s’ancrer durablement dans ce segment.

L’assouplissement des normes d’émissions sous l’administration Trump, combiné à la suppression du crédit d’impôt, pourrait également réduire la pression sur les constructeurs pour accélérer la vente de modèles électriques.

Finalement, les incertitudes sur un éventuel retour des aides fiscales, ou sur une normalisation du marché à de nouveaux niveaux de prix, conditionneront les stratégies futures. Sam Fiorani, d’AutoForecast Solutions, rappelle que ces remises permettent surtout de compenser l’absence de soutien public, rendant plus difficile une adoption de masse sans modèles véritablement abordables.

Notre avis, par leblogauto.com

La fin du crédit d’impôt fédéral bouleverse les stratégies commerciales des constructeurs automobiles. Hyundai, GM, Ford et Stellantis optent pour des approches différentes, mais toutes traduisent un besoin urgent de préserver la compétitivité des véhicules électriques. Le maintien d’un niveau élevé d’incitations financières souligne la fragilité de la demande sans soutien public. L’évolution du marché dépendra fortement des réponses politiques et de la capacité des marques à proposer des modèles plus accessibles.

Crédit illustration : Hyundai.

(4 commentaires)

  1. Déjà dit mille fois, mais on voit bien que les aides et les malus ont un effet inflationniste, il faut supprimer tout bonus et -ca n’arrivera jamais- tout malus.
    hyundai faisait donc 7500$ de profits supplémentaires avec l’aide de l’état.

    1. Totalement d’accord… Que l’on remplace par la taxe carbone renforcée… La vraie source de la pollution.
      Car n’oublions pas les autres polluants qui vont forcément avec !

      … En plus, plus personne ne dira que les VE sont subventionnées par nos impôts !

      1. Le CO2 atmosphérique (à des niveaux qui n’ont rien d’une fosse à CO2 d’abattoir) n’est devenu un « polluant » qu’en raison de l’évolution de la définition du terme polluant pour la centrer sur tout ce qui résulte de l’activité humaine.

        Et la TIPCE est une taxe CO2 maousse qui existe depuis longtemps au pays qui les a presque toutes inventées, les taxes.

        Bref, le CO2 monté de moins de 150ppm du fait des (seules?) activités humaines sur les 2 derniers siècles est devenu un polluant tandis qu’une éruption volcanique qui va cracher un cocktail CO2/CO/SO2 voir H2S (qui va retomber en acide sulfurique) ou HCl, en plus des particules, tout cela a des taux largement mortels et dans des quantités parfois observables sur des décennies pour un seul évènement… bin c’est naturel « donc » pas polluant!

        Cette fixette sans jamais entendre, cela fait penser aux conséquences auditives d’un autre type d’activité « polluante », bien humaine et spécifiquement masculine, survenant à l’adolescence…

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