Ford développe ses usines de batteries LFP aux États-Unis mais cherche de nouveaux clients pour soutenir sa stratégie électrique.
Ford et sa nouvelle stratégie autour des batteries LFP
Ford a récemment annoncé une réorganisation majeure de sa stratégie dans l’électrification, marquée par le lancement d’un projet dit skunkworks. Contrairement à ses initiatives précédentes, ce projet met l’accent sur de nouvelles lignes de production et l’utilisation de batteries lithium-fer-phosphate (LFP), une technologie considérée comme plus abordable et durable que les batteries lithium-ion classiques à base de nickel et cobalt.
Ce virage technologique vise à réduire les coûts, augmenter la fiabilité et diversifier les approvisionnements en batteries, un élément clé pour rester compétitif sur le marché des véhicules électriques (VE).
Une coentreprise clé : BlueOvalSK avec SK On
Pour concrétiser cette stratégie, Ford collabore avec SK On, un fabricant de batteries sud-coréen de premier plan. Ensemble, ils ont créé BlueOvalSK, une coentreprise spécialisée dans la production de batteries pour véhicules électriques et solutions de stockage d’énergie.
La première usine issue de ce partenariat se situe à Glendale, dans le Kentucky. Elle a déjà démarré la production de cellules destinées principalement au F-150 Lightning, le pick-up électrique emblématique de Ford. Cependant, les ventes du modèle n’ayant pas atteint les niveaux attendus, l’usine doit désormais chercher d’autres débouchés pour maintenir ses lignes de production à pleine capacité.
Rechercher de nouveaux clients au-delà de l’automobile
Selon Bloomberg, BlueOvalSK explore activement de nouvelles opportunités commerciales. L’objectif est de séduire non seulement d’autres constructeurs automobiles américains, mais aussi des entreprises spécialisées dans le stockage d’énergie. Cette diversification permettrait de compenser la demande fluctuante des véhicules électriques et d’optimiser l’utilisation des usines.
Des discussions seraient déjà en cours avec plusieurs acteurs du marché, ce qui pourrait transformer Ford en fournisseur de batteries au-delà de ses propres besoins. Une telle stratégie lui donnerait un rôle central dans l’écosystème énergétique américain.
Deux nouvelles usines prévues dans le Tennessee et ailleurs
La vision de Ford ne s’arrête pas au Kentucky. Deux autres usines de batteries sont déjà planifiées :
- Stanton, Tennessee : prévue pour 2027, cette usine alimentera la prochaine génération de pick-ups électriques de la série F. Initialement prévue plus tôt, la production a été repoussée à 2028.
- Une troisième usine est également dans les plans, bien que sa localisation et son calendrier restent encore à préciser.
Avec ces infrastructures, Ford espère consolider une capacité de production massive capable de rivaliser avec ses concurrents directs comme General Motors et Tesla.
Les défis à relever pour Ford et BlueOvalSK
Malgré ces ambitions, la situation reste complexe. Plusieurs constructeurs automobiles américains, dont GM et Ford, ont lancé de vastes projets d’usines de batteries au moment où la demande semblait croître sans limite. Or, le marché des véhicules électriques connaît actuellement des ajustements, avec des ventes moins rapides que prévu.
De plus, les incertitudes politiques pèsent sur l’avenir du stockage d’énergie. L’administration Trump ayant annoncé la suspension de certains projets éoliens et solaires, la demande pour des batteries destinées au stockage stationnaire pourrait être moins importante que prévu. Cela complique la stratégie de Ford, qui comptait sur ce secteur pour diversifier ses débouchés.
Ford, futur fournisseur majeur de batteries ?
Si Ford parvient à attirer de nouveaux clients et à diversifier ses ventes de batteries, il pourrait devenir un acteur central non seulement de l’automobile, mais aussi du marché de l’énergie. Toutefois, l’équilibre entre production, demande et incertitudes réglementaires reste fragile.
Avec sa coentreprise BlueOvalSK, Ford mise sur une approche ambitieuse, mais la réussite dépendra de sa capacité à sécuriser des partenariats solides et à anticiper les fluctuations du marché mondial des véhicules électriques et des énergies renouvelables.
Crédit illustration : Ford.

Et on dit merci qui?
merci Donald!
Voilà comment désorganiser et donc faire perdre de l’argent à ses entreprises: changer une politique publique avec le changement de président!
Les chinois ont cet avantage indéniable de travailler sur des plans quinquennaux et de ne changer de président que lorsqu’il est mort.
en attendant, le LFP est surement l’avenir du stockage stationnaire pour les petites capacités, personnellement je viserai plutôt les batteries liquides pour les très grosses capacités
C’est globalement ce que je pense aussi.
Je me demandais combien de gigafatory Européennes, si elles existent, s’apprête à produire des LFP…
Réponse : Une… apparemment
« La Norvège inaugure la première gigafactory LFP d’Europe »
https://www.pv-magazine.fr/2024/08/28/la-norvege-inaugure-la-premiere-gigafactory-lfp-deurope/
J’ai vu un reportage à charge contre les VE… La moitié des arguments étaient fallacieux.
Ils disaient que le F-150 Lightning était une catastrophe point de vue fiabilité !?
Le LFP est bien dans la mesure que c’est moins cher et moins dangereux apparemment… Même si c’est moins performant.
Mais la demande de VE « pas cher » et fiable devra être très forte durant les prochaines années.
L’EU et notamment l’Allemagne ont tué aussi, comme Trump, la dynamique de la montée des ventes des VE en Europe en retirant trop brutalement les aides à l’achat.
Ils ont mis en péril la rentabilité des 40 gigafactorys existant ou en cours de fabrication.
… Aucune vision claire à long terme !
ET l’Europe met très peu de taxe aux importations… Donc nous cumulons les désavantages et les inconvénients.